
Actualités : DJABALLAH À PARTIR DE CONSTANTINE : «Qui a dit qu’Ouyahia est devenu indésirable ?»
«Les réactions suscitées par la diffusion du film blasphématoire à l’égard de l’Islam suivi par la publication de caricatures attentant au prophète Mohamed (QSSSL) ont été en deçà des attentes des peuples musulmans. Et pour cause, le déploiement des régimes oppresseurs et soumis pour étouffer un sentiment de révolte et d’indignation exprimé par plus d’un quart de l’humanité », a estimé le leader du Front pour la justice et le développement (FJD), Abdallah Djaballah.
Rompu aux prêches virulents dès qu’il s’agit de démystifier «les impies, apostats, laïcs et ennemis de la foi», musulmane s’entend, le président du FJD a relégué au second plan la décision de boycott des élections locales prévues le 29 novembre prochain prise par son parti. Abdallah Djaballah, qui s’exprimait hier dans son fief constantinois où sa cote de popularité semble avoir enregistré un sérieux recul, ne s’est guère embarrassé pour promettre que le vent du changement selon les modèles tunisien et égyptien gagnera indubitablement l’Algérie. «Un peuple dont l’histoire est chargée d’exemples en termes de luttes contre l’oppression et les oppresseurs ne demeurera pas en reste des révolutions arabes», a-t-il laissé entendre, non sans prendre la peine de voler au secours des islamistes tunisiens et égyptiens qui font face dans leur propre pays «à un acharnement et une campagne de dénigrement sans précédent de la part de cercles hostiles au triomphe de l’Islam depuis leur accession au pouvoir». S’agissant de la position de son parti concernant les élections locales prévues le 29 novembre prochain, il précisera que la décision de boycott ne relève pas d’un hobby. «Nous avons fondé le FJD pour contribuer au processus démocratique mais les pratiques du régime, dont la fraude électorale, la confiscation de la volonté de la nation, l’ingérence dans les affaires internes des partis politiques et sa détermination à les faire imploser par tous les moyens corrompent la scène politique et constituent un véritable danger qui menace toute espérance en une réelle démocratie pluraliste. Partant, tous ceux qui croient au principe de l’alternance au pouvoir n’ont plus d’autre refuge que le boycott.» Et de poursuivre que le pouvoir n’a apporté aucune preuve de sa présumée volonté à fournir des assurances pour la tenue d’élections libres et transparentes. «Si nous avons perçu après le scénario des élections législatives du 10 mai dernier une quelconque réaction suite au rapport de la Commission nationale de surveillance des élections, voire même un comportement respectueux et serein vis-à-vis de cette dernière, nous aurons opté alors pour une participation aux locales, mais ce pouvoir nous a donné à voir, une fois de plus, qu’il ne voue aucune considération aux partis politiques et au peuple.» Pour Djaballah, le dernier changement opéré à la tête du gouvernement et les remaniements ministériels entrepris ne sont rien d’autre qu’un coup d’épée dans l’eau puisqu’il n’y décèle qu’une redistribution de cartes et un repositionnement sans conséquence sur la vie politique et celle du citoyen. «Qui a dit que Ouyahia a été définitivement démis de ses responsabilités gouvernementales ? Sa mise à l’écart du Premier ministère ne signifie pas qu’il est désormais indésirable car il s’agit bien d’un enfant du système assez fidèle pour répondre toujours présent et assez courageux pour assumer les missions dont il a la charge même si cela s’avère au détriment de l’intérêt général et celui du peuple et l’avenir nous le reprouvera », en étayant son constat.
K. G.
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