Actualités : ELLE DÉPLORE SON EXCLUSION DE LA CONCERTATION
La société civile remontée contre l’Office national d’alphabétisation

L’Office national d’alphabétisation et de l’enseignement à distance des adultes s’attire les foudres des associations qui activent dans le domaine. Il lui est reproché de travailler sans concertation de la société civile.
«L’Office national d’alphabétisation a mis à l’écart ses partenaires et fait cavalier seul.» L’accusation émane de Aïcha Barki, présidente de l’association Iqra, et Noria Hafsi, secrétaire général de l’Union nationale des femmes algériennes. Les deux femmes sont montées au créneau pour dénoncer les agissements de cet organisme, lequel, disent-elles, «a accaparé tous les pouvoirs». Censé travailler en coordination avec les associations, l’Office, accusent les deux intervenantes qui ont animé, hier, une conférence de presse au forum d’ El Moudjahid, «ne tient pas compte des propositions émanant de la société civile». La présidente de l’association Iqra cite l’exemple de l’unification des livres scolaires destinés aux analphabètes. Or, dit-elle, «chaque âge nécessite un programme spécifique». Par ailleurs, l’association Iqra demande l’évaluation de la stratégie de lutte contre l’analphabétisme. Mise en place depuis 2007, cette stratégie vise à réduire le taux d’analphabètes de 22% actuellement, à 10% à l’horizon 2015. Iqra souligne que ses programmes n’ont pas fonctionné comme elle l’aurait souhaité dans cette stratégie. D’ailleurs, reproche-t-on, les recommandations de ladite stratégie vont à l’encontre de ce qui a été conclu au départ. «Ils ont établi des critères très élevés. Ils nous exigent par exemple des classes de 40 élèves et des enseignants licenciés, des conditions difficiles voire impossibles à remplir», explique Mme Barki. Cette dernière, qui dénonce l’absence de subvention de la part des pouvoirs publics, a indiqué que son association a réussi à alphabétiser plus d’un million de personnes.
Salima Akkouche