
Régions : LE SOIR DU CENTRE
ÉLECTIONS LOCALES À BOUMERDÈS
Les dossiers du FLN volés et deux femmes têtes de liste
Dans la
circonscription électorale de Boumerdès, avant même la réception
officielle et définitive des dossiers des candidats aux élections
locales du 29 novembre prochain, voilà que déjà pèse une lourde
suspicion sur la neutralité de l’administration. Elle est, en effet,
accusée d’avoir accepté, en violation de la loi, la liste des candidats
du Front de libération nationale à l’APW de cette région sans les
dossiers de ces candidats. Ces dossiers ont été tout bonnement volés au
cours d’échauffourées créées par des militants de ce parti mécontents de
leur classement. L’information nous a été communiquée par plusieurs sources dont l’une
a des accointances avec les services de sécurité, laquelle source a fait
état de l’intervention, durant la nuit de jeudi, de la Direction
nationale du FLN faisant pression sur le directeur de la réglementation
et des affaires générales (Drag) de Boumerdès l’obligeant à
réceptionner, jeudi vers 4 heures du matin, une liste de noms mais sans
les documents exigés pour chaque candidat. Contacté par nos soins, le
tête de liste du FLN, Ahmed-Ziane Khodja, ancien membre de l’APW et
ancien sénateur, élu en 2004 sous l’étiquette du FLN, a reconnu la
disparition de quelques dossiers, mais, d’après lui, ils ont été vite
remplacés. «Effectivement, 4 ou 5 dossiers ont été pris par un militant
qui a été convoqué pour s’expliquer sur son geste. Mais comme nous
disposions de dossiers supplémentaires, nous avions remplacé ceux qui
ont été pris», dira-t-il. Dans la nuit de jeudi, les déclarations du
chef de file de la liste du FLN ont été démenties par un haut
responsable régional de ce parti que nous avons joint par téléphone.
Sous le sceau de la confidentialité, il nous a dit ceci, «Comme le siège
de la mouhafadha était fermé en l’absence du Mouhafedh en voyage, une
réunion, conduite par Ziane Khodja s’est déroulée au siège de la Chambre
agricole de la wilaya, siège situé à l’intérieur des bâtiments de la
wilaya – vous noterez la première violation de la loi avec l’utilisation
d’un bâtiment officiel pour une réunion partisane. A l’arrivée des
militants et candidats des communes d’Aït Amrane, Hamadi, Khemis El
Khechna, des échauffourées ont éclaté. Un militant contestataire a pris
la quasi-totalité des dossiers et est parti avec. Je vous le confirme
donc, le FLN n’a déposé auprès de la Drag qu’une liste de noms
accompagnée de 4 ou 5 dossiers, sans plus. De plus, la personne qui a
pris les dossiers a depuis disparu. » Par ailleurs, dans la nuit de
jeudi, nos sources nous ont fait savoir que les candidats ont été
contactés pour refaire dans l’urgence leurs dossiers. A noter que pour
le dépôt légal de la liste APW, 56 dossiers, sont nécessaires (43
candidats et 13 suppléants). Après ces péripéties, les observateurs et
certains responsables locaux des partis politiques concurrents du FLN
s’interrogent, d’ores et déjà, sur la réaction de la justice de
Boumerdès qui, par le biais des commissions de contrôle, supervisera la
régularité de ces élections. Cette institution est, en outre, fortement
interpellée d’autant plus que sa crédibilité en matière de suivi des
élections législatives de mai 2012 a été rudement malmenée par le
Conseil constitutionnel qui a lourdement remis en cause les résultats
qu’elle avait publiquement proclamés.
Deux femmes têtes de liste
Dans ce tumulte juridico-administratif, des informations qui ne
déplairont sûrement pas aux féministes de ce pays nous sont tout de même
parvenues. L’histoire politique de la région, faite de drames causés par
les salafistes et de résistance citoyenne, retiendra en effet que pour
les élections locales de 2012, deux femmes conduiront des listes
électorales. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie RCD
marque cette histoire en plaçant à la tête de liste APW de Boumerdès
madame Nora Zitouni, cadre supérieur de l’Education nationale. La
désormais chef de file des opposants démocrates de l’ex-Rocher noir qui
nous a rendu visite au bureau pour annoncer sa candidature, rappela
qu’elle n’est pas une candidate de visée démagogique à l’endroit de
l’électorat féminin mais que son parti a choisi une militante apte à
mener un combat pour la bonne gouvernance locale. Mme Zitouni précise
qu’elle a intégré le RCD de Chabet El Ameur, d’où elle est originaire,
dans les années 1990. Sur sa ligne de conduite politique future, elle
promet un discours fait de sérieux et de vérité. «Je suis allergique aux
fausses promesses», conclura-t-elle. Elle s’est longtemps occupée des
problèmes de la santé de ses concitoyens de la petite commune de Souk El
Had. Madame Goumettre Amel, cadre de la Santé dans la commune sus-citée,
bravera les conservatismes dans cette agglomération rurale pour tenter
d’ acquérir sous la bannière du Mouvement populaire algérien, MPA, la
mandature de l’APC qui lui permettra de s’occuper des problèmes
socio-économiques de la population. «C’est une femme ouverte et
serviable», dira à son sujet une personnalité locale qui a un poids dans
l’opinion publique de l’agglomération. Au plan général, selon les
statistiques que nous ont communiqués les services de la Drag, 195
listes, dont 8 indépendantes concourront pour acquérir le pouvoir dans
les 32 communes que compte la wilaya de Boumerdès. 10 partis politiques
ont mis en compétition leurs listes au niveau de l’APW.
Abachi L.
PROFITANT DE SON ARRÊT
Des inconnus volent les câbles des télécabines Blida-Chréa
De sources bien informées, nous avons appris que des individus ont
volé, jeudi dernier, les câbles du téléphérique reliant Blida et Chréa,
d’une longueur de plusieurs centaines de mètres. Les malfaiteurs ont
profité de l’arrêt des télécabines, qui n’ont pas fonctionné depuis plus
de deux mois, pour commettre leur forfait, dans l’impunité la plus
totale. Une enquête a été ouverte par la Gendarmerie nationale aux fins
d’identifier les voleurs. Par le passé, du matériel de fonctionnement de
ces appareils, dont la réalisation a coûté en 2006 la bagatelle de douze
millions d’euros, a été dérobé.
M. B.
TIPASA À LA VEILLE DE L’AÏD EL ADHA
Flambée des prix sans précédent
Le temps hivernal de ce mois d’octobre alterne avec d’aléatoires
journées caniculaires, venteuses et pluvieuses. Les dernières semaines
qui préludent aux grandes fêtes de l'Aïd El Adha de cette année restent,
cependant, annonciatrices de vertigineuses flambées des prix du mouton,
des vêtements, des viandes blanches, mais aussi de légumes, à l’instar
de la pomme de terre.
Les marchés hebdomadaires de Cherchell, de Hadjout, de Tipasa et de
Koléa deviennent, ces derniers temps, des lieux assaillis par les pères
de familles et les ménagères, à la recherche des «soldes», de la
friperie mais aussi des prix de vêtements les plus compétitifs.
Cependant, les nouvelles dispositions concernant l’éradication des
marchés informels obligent très souvent les marchands ambulants à être
sur le qui-vive, de détaler et de lever leurs étals et de laisser sur
leur faim, ménagères et pères de famille à la moindre alerte. C’est
ainsi que les revendeurs à la sauvette de vêtements, d’articles
ménagers, de fruits et légumes et de sardines s’exposent très souvent à
être pénalisés par les policiers en faction aux alentours des marchés.
Quoi que cette éradication des marchés informels a permis une meilleure
circulation des personnes et la fluidité des véhicules au niveau des
principales allées des marchés, il n’en demeure pas moins que ces
commerçants de l’informel sont quelquefois regrettés par les ménagères
et les pères de familles. En effet, un quinquagénaire nous déclare
tristement que «ces revendeurs à la sauvette cassent les prix,
quelquefois du simple au double. L’Etat doit prendre en considération
ces pratiques de prix exorbitants au niveau des magasins, et veiller à
une harmonisation avec le pouvoir d’achat des citoyens». Une ménagère
s’offusque, pour sa part, concernant les prix des légumes pratiqués
officiellement sur les étals, «chez les revendeurs sur les trottoirs, la
pomme de terre avoisine 40 dinars le kilo tandis que sur les étals elle
est taxée à 50 dinars et quelquefois plus», clame cette dame. Mais
au-delà de cette triste réalité, c'est l'inaccessible mouton de l’Aïd
qui se laisse désirer, par ses prix qui fluctuent du simple au double
avec des minima de 18 000 dinars et des maxima qui frôlent et dépassent
35 000 dinars. «C’est un mouton de Djelfa» se justifie le revendeur. Au
niveau des marchés à bestiaux de Hadjout, de Koléa, de Gouraya, de
Bourkika et de Damous, ainsi qu’aux abords des routes qui mènent à ces
villes, il est constaté une frénésie des prix entretenus par les
maquignons de Aïn Defla, Chlef, Djelfa, Tiaret et Mostaganem, qu'on
retrouve dans ces principaux souks et points de vente informels. «Ce
sont ces éleveurs et revendeurs, venus des régions des Hauts-Plateaux,
qui fixent le prix du mouton, en imposant une sorte de mercuriale
informelle, compte tenu de leur bonne qualité», nous déclare un vieil
habitué de ces marchés à bestiaux, au niveau de la périphérie de
Bourkika. Mais le mouton s'impose comme une obligation tant au niveau
religieux que familial. C’est ce que pensent généralement les hommes de
la foi «chaque année, à l'époque du grand pèlerinage de la Mecque, les
musulmans égorgent des moutons ou béliers, en souvenir du sacrifice
effectué par le Prophète Ibrahim El Khalil», nous affirme un vieux
hadji, en expliquant, les préceptes requis par ce rituel. A ce titre, il
rappela que le sacrifice du mouton est obligatoire pour ceux ayant les
moyens, et devant, pour cela, respecter un «rituel» obligatoire et
strict. S'agissant de l'Aïd el Adha, ce vieux hadji ajouta : «L'Aïd el
Adha, appelé aussi Aïd El Kebir, symbolise, dans l'Islam, le
rattachement à Ibrahim El Khalil et au monothéisme pur. Cette fête revêt
donc une haute valeur religieuse et morale. Les sacrifices exigés lors
de l'Aïd El Adha sont des sacrifices d'animaux dont la consommation est
licite en Islam. Ce sont des ovins, des caprins, bovins et camelins.
Cependant, dans la pratique, on égorge surtout des moutons, selon une
obligation traditionnelle. Ces moutons ne doivent être ni borgnes, ni
malades, ni boiteux, ni maigres sans aucune graisse. On doit éviter le
choix d'une bête ayant une tare», conclut ce hadji
Larbi Houari
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