Le Soir d'Algérie

Présenté depuis hier à l’appréciation des membres du Conseil de la nation, le plan d’action du gouvernement Sellal ne risque aucunement de connaître un sort autre que celui qu’il a eu à «subir» de la part des députés qui, il y a une quinzaine de jours, l’ont approuvé sans coup férir.
M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le Premier ministre, qui présentait donc ledit programme, a tenu, d’emblée, à préciser que celui-ci tire son essence du programme du président de la République dont il s’agit, dira-t-il, de «privilégier le processus de poursuite de la concrétisation de tous les objectifs tracés». Une continuité dans l’action de l’Exécutif qui se distinguera de son prédécesseur par le mouvement d’une «nouvelle impulsion et plus d’efficacité à l’action du gouvernement par une relance qui possède aujourd’hui les moyens de son ambition », précisera Abdelmalek Sellal. Un programme dont le parachèvement des réformes politiques initiées par le président de la République, notamment la révision de la Constitution et la préparation du double scrutin local du 29 novembre 2012, constitue la priorité. Sellal réaffirmera la détermination des pouvoirs publics à finaliser la réconciliation nationale. Un axe qui ne se fera, cependant pas, tiendra à préciser le Premier ministre, au détriment de la lutte antiterroriste qui sera, dira-t-il, «poursuivie résolument à l’effet de consolider la sécurité nationale et en mobilisant toutes les forces vives de la nation pour maintenir la vigilance». Sellal, qui énumérera les autres priorités de son action qui s'orientent toutes vers le citoyen et ses préoccupations quotidiennes, ne manquera pas de mettre le doigt sur la nécessité de gagner la confiance du citoyen. «Il s’agira, dira-t-il, de réconcilier notre société avec l’Etat et le citoyen avec son administration, laquelle doit se rappeler, et à tout instant, qu’elle est au service du citoyen et pas l’inverse. » Une réconciliation pour pouvoir «améliorer le cadre de vie, préserver la sécurité et mobiliser les moyens de motiver la participation active de ce citoyen dans tout le processus d’édification du pays», poursuivra-t-il. Autres maillons forts du plan d’action du nouvel Exécutif, le maintien de l’ordre public, la préservation de la sécurité des personnes et de leurs biens, la lutte contre la corruption et les fléaux sociaux. A ce titre, Sellal parlera de «la dotation de l’appareil judiciaire et de l’Office national de lutte contre la corruption de tous les moyens pour mener à bien leur mission, avec le principe de la présomption d’innocence qui sera rigoureusement respecté et la protection des agents de l’Etat contre les actes malveillants sera assurée». Et parce qu’il fait office de principale préoccupation citoyenne, Sellal promettra que son équipe s’attellera à éradiquer toute la pression sociale par la satisfaction au maximum de la demande sur le logement, avec l’intensification de la construction de logements. Autre souci majeur, principalement des jeunes, qu’ils soient diplômés ou pas, l’emploi. Le Premier ministre parlera du «renforcement des dispositifs d’insertion déjà en cours avec, précisera-t-il, le recours à des mécanismes d’encouragement à l’emploi à l’échelle de la sphère économique ». Sellal promettra aussi la préservation du pouvoir d’achat du simple citoyen par le biais de la régulation du marché, le maintien du soutien des prix, la maîtrise des circuits de distribution et la lutte contre l’inflation. Au plan économique, le Premier ministre plaidera pour l’intégration de l’économie nationale par des activités créatrices de richesses et pourvoyeuses d’emplois à soutenir. Il mettra l’accent sur la promotion de l’investissement et l’amélioration de l’environnement de l’entreprise et du climat des affaires.
Le coup de gueule de Benarous contre Ouyahia
Les débats qui ont démarré aussitôt le Premier ministre ayant achevé son exposé se poursuivent ce matin avec l’intervention, cet après-midi, des chefs des groupes parlementaires du Sénat avant que Sellal ne réponde demain après-midi. Des interventions, du moins celles d’hier, qui ont, toutes ou presque, fait état d’un programme «ambitieux» et dont celle de Zahia Benarous, du tiers présidentiel, a retenu l’attention par sa virulence à l’égard du prédécesseur de Sellal. «Il aurait fallu, avant d'exposer le plan d'action du gouvernement actuel, présenter le bilan de l'ancien gouvernement, notamment concernant le volet économique», un gouvernement qui avait, poursuivra-telle, «échoué à réaliser le plan quinquennal du programme du président de la République». Benarous ne ménagera pas, non plus, le nouveau gouvernement dont l’action, selon elle, comme relevé par bien de ses collègues, pèche par «l'absence du caractère d'urgence dans les axes». L’ancienne présentatrice du JT de l’Unique évoquera l’opération d'éradication des marchés informels, doutant de son efficacité en l’absence, soulignera-t-elle, «de solutions préalables aux problèmes des jeunes» sans y avoir trouvé des solutions.
M. K.