
Sports : FOOTBALL IL EST DEVENU UNE PIÈCE INDISPENSABLE DANS L’ÉCHIQUIER DE VALENCE FC Feghouli peut-il devenir un leader chez les Verts ?
Feghouli n’est pas encore le patron que recherchait Vahid Halilhodzic pour l’EN. Entré en scène le 29 février dernier à Bakau, en Gambie, le milieu offensif de Valence CF, qui a déjà sept sélections et deux buts (un face aux Warriors de la Gambie et le second contre les Amavubis du Rwanda), tarde à s’imposer comme le nouveau leader des Verts.
A son âge (bientôt 23 ans), des joueurs comme Anter Yahia,
Madjid Bougherra et autre Karim Ziani avaient tenu le rôle. Avec
beaucoup de bonheur d’ailleurs. L’ancien Grenoblois serait-il de type
«joueur de club» dont nombre de footballeurs ne peuvent se détacher ?
Possible. Car avec l’équipe Ché, Soso est devenu cette pièce
indispensable autour de laquelle Pellegrino bâtit son schéma tactique.
Il était d’ailleurs très heureux de récupérer son international
algérien, suspendu depuis trois matches en Liga, à l’occasion de la
réception de l’irrésistible Atletico Madrid. Sur les colonnes de l
’Equipe, hier, le technicien argentin des Sang et Or revenait sur cette
malheureuse sanction arbitrale à l’encontre de son milieu algérien.
«C'est n'importe quoi d'avoir perdu un joueur aussi important parce
qu'il a applaudi ironiquement une décision arbitrale. Mais je lui ai
parlé pour que cela ne se reproduise plus», dira Mauricio Pellegrino.
Celui-ci se projette sur le début de l’année, période durant laquelle il
aura à trouver un «bon second» à Feghouli qui sera occupé par sa
participation avec l’Algérie à la CAN-2013, en Afrique du Sud. Une
épreuve pour laquelle le Bosnien Vahid Halilhodzic ne cache pas ses
ambitions. «Aller en quarts de finale, au moins», est un objectif
«légitime» que le sélectionneur des Verts veut atteindre, lui qui
s’était projeté sur un dernier carré en Afsud et un carré d’as au
Mondial brésilien. Pour ce faire, des éléments comme Sofiane Feghouli
sont indispensables. Pourtant, sous le maillot de l’EN, Feghouli, si
rayonnant et parfois décisif avec Valence, semble moins tranchant même
s’il s’implique foncièrement dans le groupe. Des techniciens estiment
que le rendement de Feghouli varie sur la base des options tactiques
prônées par les deux entraîneurs, Mauricio Pellegrino et Vahid
Halilhodzic en l’occurrence. A Valence, il évolue dans un poste (milieu
droit excentré) différent de celui assumé en sélection où il est
considéré comme un milieu offensif libre, situé derrière l’attaquant de
pointe et, en sus, libéré des tâches défensives. D’autres entraîneurs
pensent que les prestations moyennes de Feghouli au sein des Verts sont
dues à son manque d’engagement physique, lui qui, à Valence, va au
charbon (déjà 1 carton rouge et trois jaunes en six rencontres jouées en
Liga, cette saison), contrairement à sa situation disciplinaire quasi
vierge sous le maillot de l’EN où il n’a reçu, en sept titularisations,
aucun carton. Tactique, engagement mais aussi manque d’expérience. Avec
sept petites sélections, il ne faudrait pas trop demander à un joueur
traumatisé par sa grave blessure au ménisque. Faut-il oublier pour
autant sa fragilité psychologique qui lui a valu, à ses débuts, bien des
tracas à Grenoble mais aussi lors de son prêt à Almeria ? Cela pourrait
être simplement cette philosophie de Coach Vahid qui considère que le
vrai patron au sein du groupe est le groupe lui-même. Cela n’exclut pas,
de l’avis même du Bosnien, que des joueurs comme Boudebouz et Feghouli
«ont des qualités pour être des leaders» au sein du groupe Algérie.
Feghouli sait mieux que quiconque qu’il a des responsabilités
importantes à assumer en équipe nationale. Après le départ à la retraite
de Yahia et de Matmour, l’indisponibilité prolongée des cadres Bougherra
et Yebda, la mise à l’écart de Ziani et l’avènement de nombreux jeunes,
comme lui, il fallait trouver un véritable leader. Lacen, Guedioura,
Medjani, Mesbah et autre Boudebouz, mais aussi Feghouli peuvent le
devenir. Quand et comment ?
M. B.
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