Entretien : MOHAMED CHAFIK MESBAH AU SOIR D�ALG�RIE
La coop�ration s�curitaire et militaire (3e partie )


PARTENARIAT STRAT�GIQUE AVEC LES �TATS-UNIS D�AM�RIQUE
�Ni un mal absolu, ni un bien absolu�
Entretien r�alis� par Mokhtar Benzaki

Le Soir d�Alg�rie : Venons-en, � pr�sent, � l��volution de la coop�ration militaire et s�curitaire. La coop�ration, dans ce domaine, a-t-elle atteint le niveau strat�gique ?
MCM :
Il faut distinguer, � ce sujet, deux domaines de coop�ration. La coop�ration s�curitaire, proprement dite, qui concerne notamment la lutte contre le terrorisme, d�une part, et, d�autre part, la coop�ration militaire au sens le plus classique du terme.
Pour ce qui concerne la coop�ration s�curitaire, le partenaire essentiel, sinon exclusif, c�t� alg�rien, c�est le DRS, le d�partement du renseignement et de la s�curit�. M�me la coop�ration avec les organismes de s�curit� civile, tel le FBI, est de son ressort. En r�gle g�n�rale, la coop�ration s�curitaire porte sur ce qui a trait � la lutte contre le terrorisme international et l��change d�informations pour la lutte contre la criminalit� organis�e � l��chelle internationale. Il existe, naturellement, des domaines d��changes intenses concernant les groupes terroristes visant les int�r�ts am�ricains et l��volution de la situation s�curitaire dans le Sahel. Les autorit�s am�ricaines sont, dans l�ensemble, �logieuses pour les relations de coop�ration entre les services de renseignement des deux pays. Les relations entre la CIA et la S�curit� militaire alg�rienne ont �t� inaugur�es sous l��re du pr�sident Chadli, dans les ann�es quatre vingt, au moment o� les services de renseignement alg�riens �taient cantonn�s � des rapports exclusifs avec le KGB en URSS, la Securitate en Roumanie et la Direction g�n�rale Intelligentsia � Cuba. A l��poque, le pr�sident Chadli Bendjedid, qui souhaitait rompre le t�te-�-t�te alg�ro-sovi�tique, avait ordonn� � la S�curit� militaire alg�rienne de coop�rer avec, en particulier, les services de renseignement occidentaux, notamment, fran�ais, am�ricains, britanniques et espagnols. Pour m�moire, le d�funt g�n�ral Mejdoub Lakhal Ayat fut le premier responsable de la S�curit� militaire alg�rien � effectuer, en 1984, une visite au si�ge de la CIA � Washington. Il noua, � cette occasion, de solides relations avec son vis-�-vis de la CIA. Ce cycle de contacts a �t� maintenu depuis avec, il est vrai, des d�placements concernant, plut�t, les responsables de second rang dans les services de renseignement des deux pays. Ne manquons pas de signaler, dans la lign�e des nouveaux rapports alg�ro-am�ricains engag�s dans les ann�es 1980, que la S�curit� militaire alg�rienne joua un r�le pr�curseur dans le lobbying � aupr�s des sph�res d�influence et de d�cision am�ricaines � en faveur de la cause du peuple sahraoui. La position des Etats-Unis d�Am�rique sur le conflit du Sahara occidental �tait bien plus �quilibr�e qu�elle ne l�est maintenant. Soulignons que ces rapports directs entre chefs de services de renseignement ont pu pallier, parfois, les carences de l�appareil diplomatique alg�rien. Les attentats perp�tr�s le 11 septembre 2001 sur le territoire des Etats-Unis d�Am�rique marquent la deuxi�me date importante dans les relations s�curitaires entre les deux pays. Par un concours extraordinaire de circonstances, le g�n�ral de corps d�arm�e, Mohamed Medi�ne, chef du D�partement du renseignement et de la s�curit�, peu port� sur les voyages � l��tranger, se trouvait en visite de travail � Washington au moment des attentats perp�tr�s le 11 septembre 2001. Cette premi�re visite du chef du Renseignement alg�rien fut l�occasion d��tablir un partenariat renforc�. Cette visite fut marqu�e par bien des �gards du c�t� am�ricain. Pour m�moire, le g�n�ral Medi�ne fut re�u � fait exceptionnel � � trois reprises successives, lors du m�me s�jour � Washington, par son homologue am�ricain qui sollicita son avis sur les attentats terroristes qui venaient de cibler des sites embl�matiques � New York et � Washington. Depuis lors, les services de renseignement am�ricains ont accord� un statut marqu� aux relations de coop�ration tiss�es entre les services de renseignement des deux pays, avec, c�t� alg�rien un statut d�exclusivit� au DRS. L�appr�ciation am�ricaine sur ces relations est, g�n�ralement, positive. L�ambassadeur am�ricain Robert Ford, par exemple, a toujours lou�, en apart� comme en public, le bilan de cette coop�ration m�me s�il la souhaitait plus substantielle encore. Vous pourriez r�torquer pourquoi, alors, � propos du DRS, l�ambassadeur am�ricain a-t-il �voqu� un �groupe �pineux et parano�aque avec lequel il est difficile de travailler�. Deux pistes peuvent �tre prospect�es � ce propos. Le DRS porte, incontestablement, l�empreinte de l�ex-KGB avec lequel la S�curit� militaire alg�rienne entretenait des rapports privil�gi�s. Il en est r�sult� un fonctionnement peu transparent, rigide et caract�ris� par une m�fiance excessive vis-�-vis des partenaires. Il est clair, de ce point de vue, que la coop�ration avec les services de renseignement am�ricains n�est gu�re abord�e publiquement, comme si elle �tait frapp�e de tabou. Par ailleurs, l�h�ritage des premi�res ann�es de l�ind�pendance o� la CIA, � l�instar des services de renseignement fran�ais, constituait la cible principale pour la s�curit� militaire en Alg�rie, reste vivace. La mutation psychologique ne s�est pas encore mat�rialis�e dans l�esprit des cadres du renseignement en Alg�rie. Il n�en reste pas moins que l�ambassadeur Robert Ford voulait, peut-�tre, cibler une propension pr�t�e aux services de renseignement alg�riens d�instrumentaliser la coop�ration de s�curit� entre les deux pays pour exercer un contr�le politique sur la relation d�Etats de l�Alg�rie avec les Etats-Unis d�Am�rique. Cette crainte para�t exag�r�e. M�me si les instances officielles des Etats-Unis d�Am�rique ont adopt� le DRS comme partenaire privil�gi� dans le domaine de la coop�ration s�curitaire � et c�est le cas � et m�me s�ils lui reconnaissent un r�le stabilisateur dans un pays potentiellement impr�visible, il est improbable qu�elles lui conc�dent le statut d�interlocuteur politique exclusif. D�une part, le pr�sident Abdelaziz Bouteflika ne s�y r�signerait pas et, d�autre part, les Etats-Unis d�Am�rique qui demeurent en prospection d�alternative au r�gime actuel ne se suffiraient pas de la vision restrictive que pourrait pr�coniser le DRS car il s�agirait d�une vision fond�e plus sur �une gestion s�curitaire de la dynamique politique�.
Examinons, � pr�sent, la coop�ration militaire bilat�rale. Comment pourriez- vous la d�crire ?
La coop�ration militaire concerne les domaines usuels de la vente d��quipements, de la formation des cadres militaires ainsi que les man�uvres regroupant soldats alg�riens et am�ricains au titre de l�initiative Pan Sahel. D�abord, les acquisitions d��quipements o� la d�marche semble laborieuse. Le plan de charges de l�acquisition de mat�riels demeure limit�. Hormis l�achat d�j� ancien d�avions de transport Hercule, quelques rares avanc�es ont �t� enregistr�es dans des cr�neaux particuliers. Prenons, par exemple, la couverture radar a�rienne. L�ambassadeur am�ricain Robert Ford, toujours lui, d�clarait en 2008 : �Pour peu que l�Alg�rie en fasse la demande, les Etats-Unis d�Am�rique sont pr�ts � lui fournir des appareils sophistiqu�s pour la surveillance de ses fronti�res.� Depuis lors, la couverture a�rienne a bien �t� confi�e � des entreprises am�ricaines. Mais dans un cadre commercial, c'est-�dire � des conditions financi�res moins avantageuses mais sans contr�le gouvernemental am�ricain quant � l�utilisation des �quipements acquis. C�est ainsi que la partie statique du dispositif de couverture a�rienne a �t� acquise aupr�s de soci�t�s am�ricaines, mais la partie dynamique qui concerne la riposte l�a �t� aupr�s d�entreprises de nationalit� diff�rente, russe, en particulier. Il est pr�matur� d�affirmer que la coop�ration militaire alg�ro-am�ricaine rel�ve du niveau strat�gique. La pr�sence russe en mat�riel et en hommes reste pr�pond�rante dans l�arm�e alg�rienne, l�influence fran�aise dans le domaine de la formation n�est pas insignifiante. Parfois, la Chine aussi pour certains �quipements militaires et des secteurs de formation d�termin�s. A l�exception des imp�ratifs li�s � la situation s�curitaire au Sahel, les Etats-Unis d�Am�rique ne semblent pas, cependant, press�s. L�ambassadeur am�ricain Robert Ford, toujours lui, a �t� suffisamment clair, d�s juin 2008 : �Les rapports bilat�raux militaires avancent. Ils avancent lentement. Pas � pas. Nous ne sommes pas press�s.�
Quelles sont les perspectives de renforcement pour cette coop�ration militaire ?
L��volution de la coop�ration militaire entre l�Alg�rie et les Etats-Unis d�Am�rique semble emprunter un chemin sinueux et m�me laborieux. C�est un ph�nom�ne qui trouve son explication dans bien des aspects du mode de fonctionnement de l�Arm�e nationale populaire. N�oublions pas, tout d�abord, l�histoire. La coop�ration militaire avec les ex-pays communistes est un h�ritage qui remonte � la guerre de Lib�ration nationale. Apr�s la proclamation de l�ind�pendance, la coop�ration militaire avec la France �tait insignifiante, circonscrite � la professionnalisation d�officiers gendarmes et � la formation de base de jeunes officiers, nouvelles recrues. Nonobstant les formations limit�es dans les pays arabes, c��tait l�ex-URSS qui pr�dominait dans tous les domaines de la coop�ration militaire en Alg�rie. D�s 1962, l�h�ritage sovi�tique s�est impos� sans alternative. L�ex-URSS et les autres pays socialistes, membres du Pacte de Varsovie, �taient devenus les partenaires privil�gi�s de l�Alg�rie tant pour l��quipement en armements, la formation des officiers que l�appui aux missions op�rationnelles. Pour des consid�rations politiques, techniques et subjectives, cette pr�dominance russe s�est impos�e sans partage. Les pouvoirs publics en Alg�rie continuent de consid�rer que les positions internationales de la Russie sont plus en phase avec celles de l�Alg�rie. Ces m�mes pouvoirs consid�rent, �galement, que les conditionnalit�s pos�es par la Russie � l�achat d��quipements militaires sont moins contraignantes que celles des partenaires occidentaux. Les officiers de commandement alg�riens ayant, enfin, �t�, en totalit�, form�s en Russie � pour au moins une partie de leur cursus �, ils conservent une relation subjective, inalt�rable avec ce pays dont ils ma�trisent, le plus souvent, la langue. Au demeurant, dans la hi�rarchie militaire actuelle, vous seriez bien en peine de d�celer, � un niveau de commandement �minent, un officier g�n�ral ayant subi une formation sup�rieure dans une �cole militaire am�ricaine. Cette importante caract�ristique des relations militaires alg�ro-am�ricaines n�a, d�ailleurs, pas �chapp� � l�attention des responsables et experts des Etats-Unis d�Am�rique. Auditionn� le 11 octobre 1995, par la commission des Affaires �trang�res de la Chambre des repr�sentants, M. Bruce Riedel, deuxi�me homme au d�partement de la D�fense, avait �tabli un diagnostic incisif : �Les fortes relations nou�es par les militaires alg�riens avec l�ancienne Union sovi�tique ne favorisent pas l�instauration de canaux de communication appropri�s susceptibles de favoriser des relations solides, des relations de proximit� et des relations mutuellement b�n�fiques entre militaires alg�riens et militaires am�ricains.� D�autres consid�rations viennent conforter cette pr�f�rence donn�e � la Russie. Premi�rement, la Russie a effac� une dette alg�rienne ant�rieure de quatre milliards de dollars tout en acceptant d�ins�rer ses relations avec l�Alg�rie dans une perspective strat�gique jug�e plus avantageuse. Deuxi�mement, la Russie accepte de fournir � l�Alg�rie des �quipements militaires de derni�re g�n�ration sans restriction d�options et � un prix, largement, plus int�ressant que celui propos� par les Etats-Unis d�Am�rique. Troisi�mement, la Russie ne soumet pas la vente de ces �quipements militaires � la fameuse clause dite �d�utilisation finale� laquelle ne permet pas, en quelque sorte, � l�acqu�reur de disposer librement de l�usage des moyens qu�il a acquis. La crainte est grande, c�t� alg�rien, que les Etats-Unis d�Am�rique en viennent � interdire l�usage des armements acquis dans des op�rations de r�pression interne ou de riposte � un ennemi ext�rieur, le Maroc par exemple Gardonsnous, cependant, d��tre manich�ens. Pour prendre vraiment la mesure de l��volution de la coop�ration militaire entre les deux pays, il convient, sans doute, d�avoir � l�esprit cette remarque de bon sens �mise, en juillet 2002 d�j�, par le professeur William Quant qui fut membre du Conseil national de s�curit� : �Qui se serait imagin�, il y a quelques ann�es � peine, que le commandant de la VIe flotte am�ricaine pourrait un jour se rendre en visite officielle � Alger ?� Il est, par ailleurs, utile de garder un param�tre pr�sent � l�esprit. Il ne fait pas de doute que les militaires alg�riens, malgr� leur retrait du champ politique, souhaitent, pour leur domaine de comp�tences, garder leur distance par rapport aux contingences qui peuvent guider la diplomatie alg�rienne sinon les instances civiles en g�n�ral. La prudence est de mise qui les pousse jusqu�� dissocier peut-�tre dialogue strat�gique militaire et dialogue strat�gique civil qui se d�roulent, en effet, s�par�ment.
Les Etats-Unis d�Am�rique semblent nourrir, toutefois, quelques r�serves sur l�engagement alg�rien, notamment au Sahel�
Les Etats-Unis d�Am�rique ont des objectifs sur le moyen et le long terme qui peuvent s�accommoder des contrari�t�s conjoncturelles. Les contrari�t�s par rapport � l�imm�diat concernent, par exemple, le Sahel. Rappelons, � cet �gard, que l�Alg�rie est li�e aux Etats-Unis d�Am�rique par des accords au titre du PSI (Pan Sahel Initiative) et de la TSCTI (Trans Saharian Counter Terrorism Initiative). L�Alg�rie a m�me particip� � des op�rations conjointes avec les autres pays africains concern�s par ce m�canisme de s�curit� r�gionale mis en place par les Etats-Unis d�Am�rique. L�Alg�rie qui, rappelons-le, a refus� l�implantation de l�Africom sur son territoire national a aussi bien d�ni� au Maroc � alli� majeur des Etats-Unis � le droit de se joindre au dispositif r�gional de lutte contre le terrorisme au Sahel. Sur le premier point, les Etats-Unis d�Am�rique consid�rent que l�Alg�rie, tout en s�inscrivant dans la logique des dispositifs de s�curit� r�gionaux d�j� mis en place, prend soin de ne pas trop s�impliquer op�rationnellement. Le commandement de l�Africom, apr�s une prospection infructueuse, est d�sormais implant� � Stuttgart. Ce qui importe, pour ce commandement op�rationnel am�ricain, c�est la mobilit� des forces d�intervention avec une capacit� de projection sur le terrain �prouv�e. De mani�re pragmatique, les Etats-Unis d�Am�rique ont pu d�finir un dispositif op�rationnel � avec son soutien logistique � qui ne n�cessite pas que des organes administratifs de l�Africom soient, forc�ment, implant�s sur le continent africain. Pour le reste, les Am�ricains, qui ont tenu � faire acc�der le Maroc au statut d�alli� majeur, non membre de l�OTAN, sont favorables � ce que ce pays se joigne au dispositif r�gional de lutte contre le terrorisme au Sahel. L�ambassadeur des Etats-Unis � Rabat, Samuel Kaplan, est clair lorsqu�il aborde la question de l�adh�sion du Maroc au Cemoc � Comit� d��tatmajor op�rationnel conjoint institu� au Sahel � : �S�il existe bien deux pays qui disposent de ressources pour coop�rer, ce sont bien l�Alg�rie et le Maroc. Ils ont l�expertise et les �quipements. Ils entretiennent des rapports avec les services de renseignement au niveau mondial. Le plus important, ce n�est pas tant d��tre membre du Cemoc, conclut-il, le plus important c�est de trouver les moyens, pour que l�Alg�rie et le Maroc travaillent ensemble�. Actuellement, l�int�r�t des Etats-Unis d�Am�rique est focalis� sur la crise au Mali avec les risques de renforcement de la pr�sence d�Aqmi et de ses alli�s et la possibilit� que le foyer circonscrit au Nord- Mali ne s��tende � tout le Sahel et au-del�. La position de l�Alg�rie vis-�-vis de cette crise, c�est un v�ritable test aux yeux des responsables officiels am�ricains.
Vous ne pensez pas que les Etats- Unis d�Am�rique reprochent, �galement, � l�Alg�rie un manque de clart� autant dans sa politique de d�fense que dans sa doctrine diplomatique ?

L�Alg�rie, qui est � la crois�e des chemins, n�a pas encore statu� sur sa politique de d�fense et, pourrions-nous dire, elle refuse de le faire. Une politique de d�fense nationale, c�est l�identification de la menace externe avec la d�finition du mode d�organisation de la nation qui permet d�y faire face. La doctrine de d�fense, c�est la mise en �uvre op�rationnelle des principes qui fondent la politique de d�fense nationale avec le choix de priorit�s en mati�re de taille des composantes de forces arm�es, des m�canismes de leur combinaison ainsi que la nature et le volume des syst�mes d�armement � acqu�rir. Dans les pays d�velopp�s o� la notion de secret n�est pas galvaud�e, la question fait l�objet de d�bats publics qui fondent le consensus national tout en impulsant l�esprit de d�fense. En Alg�rie, les pouvoirs publics font l�impasse sur cette probl�matique et organisent, juste pour la forme, des rencontres, dites scientifiques � au sein du Conseil de la nation, notamment � qui contournent, toujours, le questionnement r�el qui interpelle la nation et ses �lites. Actuellement, tout se passe comme si les instances publiques en Alg�rie avaient choisi de louvoyer. Comment concilier entre ce fameux article 25 de la Constitution qui interdit l�implication militaire hors du territoire national et la volont� de l�Alg�rie � assumer un r�le de puissance r�gionale lequel ne saurait se r�duire � la seule dimension diplomatique ? De mani�re plus substantielle, l�Alg�rie va �tre interpell�e, de plus en plus, en vue de se d�terminer par rapport � l�imp�ratif de s�int�grer, r�ellement, dans des m�canismes de s�curit� r�gionale d�inspiration occidentale. Pourra-t-elle, � cet effet, trouver une alternative � un alignement qui se profile derri�re l�OTAN alors qu�elle marque d�j� le pas � propos du Dialogue m�diterran�en ? La mondialisation ayant mis � mal aussi bien le concept de souverainet� nationale dans sa rigidit� initiale que le ph�nom�ne de non-alignement, les deux blocs ayant laiss� place � d�autres formes de structuration des puissances, quelle marge de man�uvre pour l�Alg�rie ? Les politiques de d�fense nationale s�inscrivent, d�sormais, dans des logiques de s�curit� r�gionale li�es � des imp�ratifs fix�s par les grandes puissances, en particulier par les Etats-Unis d�Am�rique. Le m�me raisonnement pourrait s�appliquer � la doctrine diplomatique de l�Alg�rie mais nous aurons le loisir de nous y attarder lorsque nous aborderons le d�phasage de l�appareil diplomatique alg�rien par rapport au monde r�el.
M. B.
A suivre

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