Actualit�s : MENACE DE GR�VE G�N�RALE CHEZ LES ROBES NOIRES
Le forcing de Charfi et la d�termination des avocats


Mohamed Charfi, le ministre de la Justice, r�ussira-t-il � d�samorcer la crise des avocats ? Pas si s�r, quand on sait que 5 000 avocats regroup�s au sein de l�Union des barreaux d�Alg�rie ont affich� une d�termination � aller au bout de leur action.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - La corporation des avocats est bien d�cid�e � mettre en ex�cution sa menace de gr�ve g�n�rale � partir du 2 d�cembre prochain. Pour rappel, l'Union nationale des avocats alg�riens avait annonc� une gr�ve nationale du 2 au 9 d�cembre prochain, pour protester contre la d�gradation de leurs conditions de travail. Le boycott de toutes les audiences du 2 au 9 d�cembre prochain, indiquent des membres du barreau d'Alger, a �t� d�cid� apr�s plusieurs r�unions des repr�sentants des diff�rentes r�gions. Il semblerait �galement que les robes noires iraient, par ailleurs, vers un boycott de la c�r�monie officielle de l'ouverture de l'ann�e judiciaire 2013. D�ailleurs, des avocats inscrits au barreau d�Alger estiment que �les avocats ne peuvent faire marche arri�re, m�me si Me Bourayou reconna�t en Charfi �un homme de terrain qui conna�t bien le secteur�, il refuse, n�anmoins, que sa corporation soit �tra�n�e dans des promesses qui risquent de ne pas aboutir�. D�termin�s � mettre en ex�cution leur appel, d�but d�cembre prochain, les avocats estiment que leur �profession ne cesse de subir des d�gradations et l�inconsid�ration qui lui nuisent s�rieusement et qui risquent, � terme, de p�naliser les justiciables�. Selon un autre avocat, �il s�agit, aujourd�hui, soit de d�fendre les acquis de notre profession soit de se mettre sous l�autorit� de la chancellerie�. Le bras de fer entre les deux parties pourrait prendre des proportions inattendues. Face � cette situation, la chancellerie a entrepris depuis quelques jours plusieurs actions aupr�s des repr�sentants des avocats afin de �d�samorcer la crise�. En effet, Mohamed Charfi a r�agi � la menace de gr�ve des robes noires. Et pour afficher sa disponibilit� � d�samorcer la crise, le garde des Sceaux a indiqu� qu'il n'a pas �t� saisi officiellement de ce mouvement de d�brayage. �La famille des avocats regorge de comp�tences � m�me d'emprunter la meilleure voie pour r�gler ce probl�me � travers le dialogue qui leur permettra d'exprimer leurs revendications�, a soutenu Mohamed Charfi, insistant que �la voie du dialogue est ouverte par le minist�re de la Justice � tous les partenaires sociaux, qu'il s'agisse des avocats, des greffiers ou des autres cat�gories relevant du secteur �. Prenant le soin de souligner que �toutes les questions �taient inscrites pour la p�riode post-�lectorale�, le garde des Sceaux a aussi affirm� que le dialogue a ses propres normes et requiert en premier lieu la bonne foi de la part des partenaires qui doivent penser en premier lieu � l'int�r�t commun des parties en concertation. Il reste � savoir si les avocats c�deront ou du moins donneront suite � la d�marche initi�e par la tutelle.
A. B.

TROIS QUESTIONS � MA�TRE CHAOUI ABDEREZZAK, AVOCAT AU BARREAU D�ALGER :
�Nos dol�ances sont l�gitimes�
Le Soir d�Alg�rie: Ma�tre, les avocats sont d�termin�s � aller au bout de leur d�termination. Pensez-vous que la gr�ve g�n�rale reste l�ultime recours ?
Chaoui Abderezzak :
Absolument. On ne va pas observer une gr�ve pour le plaisir de l�observer. Face au refus des pouvoirs publics de donner suite � nos dol�ances, on s�est vu dans l�obligation de recourir � des moyens � m�me de faire entendre notre voix. Nos dol�ances motiv�es ont �t� pr�sent�es, mais aucune suite n�a �t� donn�e. C�est une revendication qui ne date pas d�aujourd�hui et nous sommes �galement conscients de sa justesse.
Mais d�un autre c�t�, le ministre de tutelle a affich� sa disponibilit� � renouer le dialogue avec vos repr�sentants...
Effectivement, le ministre de la Justice a d�clar� vouloir engager un dialogue avec les robes noires. Mais, il faut que les pouvoirs publics songent s�rieusement � prendre en consid�ration nos revendications qui sont l�gitimes et ne souffrent aucune ambigu�t�. Malheureusement, il n�y a pas eu d��chos favorables � toutes ces revendications. Et pourtant, la constitution est claire. Si l�avocat lui-m�me est fragilis�, que dire alors du justiciable ? C�est toute la libert� de la justice qui risque d��tre mise � mal si on venait � remettre en cause les principes fondamentaux de la d�fense.
Donc, vous consid�rez que vos revendications et vos actions sont l�gitimes ?
Absolument. Il ne s�agit pas de menaces mais seulement d�actions l�gales pour faire entendre notre voix. Notre pays a sign� des pactes internationaux qui sont au-dessus de la Constitution. Je ne vois pas pourquoi on ne veut pas les appliquer. Nos dol�ances s�inscrivent dans le cadre du renforcement de la justice de notre pays. Une d�fense forte suppose une justice forte. Par ailleurs, en ma qualit� d�avocat, je plaide pour la tenue d�assises de la justice. Un �tat des lieux de la justice de notre pays s�impose plus que jamais aujourd�hui. Nous devons, magistrats, chancellerie et autres auxiliaires de la justice nous dire les choses en face et d�battre des questions de notre secteur. Ce n�est qu�au moyen de cette action salutaire qu�on pourra faire face � toutes les probl�matiques qui seront pos�es dans le secteur de la justice.
Propos recueillis par Abder Bettache

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