Par Ali Akika*
D�aucuns peuvent se poser la question des �amours� entre ces deux Etats. Il y a bien s�r les int�r�ts politico- strat�giques inscrits dans le marbre des trait�s qui lient ces deux puissances.
C�est connu et reconnu par tout le monde. Il nous faut plut�t aller fouiller dans les arcanes de leur histoire pour saisir ces affinit�s coupables qui les incitent � utiliser les m�mes mots dans l�expression de leur hostilit� aux Palestiniens. La raison est simple, ces deux pays sont n�s par l�occupation des territoires de peuples qui n�ont pas pu arr�ter la d�ferlante de colons venus d�ailleurs. Ce parall�le historique cr�e des liens id�ologiques � la fois pour se donner bonne conscience et construire un discours politique qui justifie leur politique d�agression et de rapine. Ce discours politique a �t� brillamment illustr� ces jours-ci par la m�me d�claration faite par Netanyahu et Obama : �Aucun Etat ne peut accepter que ses populations soient menac�es.� Avant de mettre en �vidence le mensonge et l�arrogance d�Isra�l, faisons un d�tour par les Etats-Unis. Messieurs les Am�ricains, citez-nous un pays qui vous a menac�s et qui vous a oblig�s de r�pondre � son agression. Est-ce le Nicaragua et Cuba que vous avez occup�s au XIXe si�cle. Est-ce le Vietnam que vous avez agress� apr�s avoir organis� un pr�tendu incident naval dont le gouvernement vietnamien aurait �t� l�auteur ? Est-ce la menace des armes de destruction massive qui vous a donn� le droit d�aller ramener l�Irak � l��ge de la pierre comme l�ont dit vos brillants strat�ges, etc. Mais revenons � Isra�l et � Netanyahu nourri au biberon am�ricain car n� et ayant v�cu aux Etats-Unis avant d��migrer en Isra�l. Ce monsieur vole tous les jours des terres, affame et enferme tout un peuple et r�clame de ce peuple de ne pas faire de bruit pour ne pas perturber son sommeil. Eh bien non monsieur, vos nuits ne seront plus paisibles et vous allez comprendre pourquoi. Vous allez apprendre, et vous commencez du reste � le faire, puisque vous h�sitez � lancer vos blind�s sur Ghaza comme vous l�avez fait en 2009. Les raison de vos h�sitations sont multiples. - Il y a l�introduction volcanique des peuples arabes dans l�ar�ne politique jusque- l� occup�e et surveill�e pour vous par de minables dictateurs qui se satisfaisaient de miettes pour boucler leurs fins de mois. Vous ne pouvez plus compter sur eux, et vos amis occidentaux exigent de vous de la mod�ration pour qu�ils s�adaptent aux nouvelles donnes politiques dans des pays gorg�s de p�trole ou contr�lant des routes maritimes strat�giques. - En 2009, vous avez bombard� et massacr� tout un peuple car vous �tiez assur� de l�impunit� du monde et de votre peuple. Cette fois, votre capitale, berceau de votre �Silicon Valley� et de vos bobos, est � port�e de missiles de la r�sistance palestinienne. Jusque-l�, vous pouviez massacrer, vos populations n��taient pas touch�es dans leur chair. En vous voyant faire, beaucoup de vos compatriotes en tiraient un plaisir sadique. Mais avec les missiles sur vos villes et les pertes en cas d�invasion de Ghaza, ces m�mes populations risquent de trouver leur plaisir sadique un peu trop cher pay�. Monsieur le Premier ministre, sachez que la jouissance que l�on tire des malheurs des autres a ses limites dans le temps. Elle s��vapore et on l�oublie. En revanche, quand on est meurtri dans sa chair et dans son �me par la perte d��tres chers, cette douleur vous habite longtemps, tr�s longtemps, et vous pousse � vous exiler dans des pays plus cl�ments pour oublier les cauchemars. C�est ce que font beaucoup de vos compatriotes �c�ur�s par votre politique qu�ils trouvent aux antipodes des valeurs du juda�sme. - Monsieur le Premier ministre, vous allez finir par faire le lien entre les ressources psychologiques de vos populations et les capacit�s militaires de votre arm�e et mesurer leur limite. Vous d�duirez alors que votre r�ve d�Isra�l de la M�diterran�e au Jourdain va s��vanouir comme s�est �vapor� celui des Croisades, des Ottomans ou bien des Anglo-Saxons. Bref, tous ceux qui se prenaient pour des lions pour toujours, alors que l�histoire finit toujours par les ramener � la fragile condition humaine. Pour finir, je ne peux r�sister d�exprimer ma col�re et mon m�pris pour certains journalistes qui prennent pour argent comptant les balivernes d�un Etat qui, jour apr�s jour, montre et d�montre sa violence et invente toujours plus des mensonges pour justifier sa politique. Il est vrai qu�un certain Goebbels a invent� la notion �plus le mensonge est gros, plus il est susceptible d'�tre aval� par les faibles d�esprit�. Alors ces journalistes en question sont-ils des faibles d�esprit ou bien partagent-ils ces fameuses affinit�s id�ologiques avec ces colons d�Am�rique ou de Palestine qui ont consid�r� que les habitants de ces pays doivent leur laisser la place parce que porteur de la civilisation� En v�rit�, ces journalistes se mettent dans une posture de servilit� pour continuer � jouir des d�lices du confort acquis sur le dos de la v�rit�. Puisque je fais un parall�le entre la colonisation de l�Am�rique et de la Palestine, je ne peux que dire que les Palestiniens ne seront pas les Indiens du XXIe si�cle, car leur farouche d�termination et leur courage leur �viteront le sort des Am�rindiens, peuples isol�s � une �poque o� la cupidit� et la force brute se sont ligu�es pour les exterminer.
A. A.
* Cin�aste, cor�alisateur du film L�olivier (1973) sur la r�sistance palestinienne.

Format imprimable