Actualit�s : LA M�MOIRE ET LE COMBAT DE ABANE RAMDANE �VOQU�S DANS UNE RENCONTRE ORGANIS�E � TIZI-OUZOU
La v�rit� sur l�assassinat de l�architecte du Congr�s de la Soummam, un tabou ?


La v�rit� sur l�assassinat, avant ou apr�s l�ind�pendance, de certaines figures de la R�volution et de la guerre de Lib�ration nationale, � l�instar de Abane Ramdane, est-elle en passe de devenir une sorte de tabou originel qu�il n�est pas bon d��voquer au risque de diviser les Alg�riens ?
Si elle ne f�che pas encore, puisque l�assassinat de Abane, comme beaucoup d�autres acteurs de la guerre, par ses compagnons de lutte est du domaine public et que beaucoup de noms impliqu�s dans la liquidation de ce personnage-cl� de la r�volution sont �voqu�s publiquement et dans certains manuels d�histoire, la question divise. Au point, chose in�dite, de soulever une petite controverse opposant ceux qui consid�rent que la divulgation de ce genre de crimes politiques est un acte qui contribue � la paix des m�moires et � la connaissance de la v�rit� sur l�histoire de la R�volution et ceux pour qui poser ce genre de question rel�ve de la subversion qui peut nuire � la coh�sion nationale et diviser les Alg�riens. Des positionnements et des clivages qui ont surpris plus d�un, venus assister � la rencontre organis�e en hommage � Abane Ramdane � la Maison de la culture de Tizi-Ouzou par le comit� du village Azouza, l�Organisation nationale des Moudjahidine, la Direction de la culture et l�A.P.C de L-N-Irath�ne. �J�aurai aim� que le d�bat s�ouvre sur la vie, le combat et sur l�h�ritage de Abane Ramdane et non sur son assassinat�, dira Ali Abane, l�un des neveux de A. Ramdane pour qui les circonstances et les noms de ceux qui sont impliqu�s dans son assassinat �rel�vent du domaine public.� Et � un autre neveu de Abane de rench�rir : �parler de son assassinat qui n�est pas un secret, est un d�bat st�rile. Le vrai d�bat est de se r�approprier son h�ritage intellectuel, ses id�es et son combat pour permettre � l�Alg�rie d�avancer. Cessez de poser les questions qui divisent les Alg�riens�, dira le parent de Abane s�adressant � la salle, sur un ton exc�d�. Le d�bat en restera l�, puisque ni Ali Haroun, pr�sent dans la salle et interpell� sur l�implication ou non des services secrets �gyptiens qui auraient inspir� l�assassinat de Abane, ni d�autres anciens moudjahidine n�ont donn� suite � une question qui n�arr�te pas de br�ler les l�vres et d�agiter l�opinion depuis des ann�es et qui s�interroge toujours sur les noms de ceux qui ont assassin� celui sur qui tout le monde est d�accord pour dire qu�il a �t� l�architecte du Congr�s de la Soummam et celui qui a donn� son second souffle � la R�volution. Ali Abane qui parlera de la vie et du parcours r�volutionnaire de son oncle paternel, aura ces mots qui donnent un aper�u sur son profil psychologique: �Abane Ramdane �tait un homme d�termin� �, t�moignera-t-il. � Il avait une conscience �veill�e pour l�ind�pendance de son pays, d�s son jeune �ge, attitude qu�il a manifest�e et par laquelle il s�est fait remarquer au lyc�e de Blida, � Larba�-Nath-Irath�ne et lors de l�exercice de ses fonctions de secr�taire de Mairie o� il avait des d�m�l�s avec l�administrateur. �, dira encore Ali Abane qui t�moignera du charisme, de l�intelligence et des capacit�s de leader et d�organisateur de Abane. D�s sa sortie de prison et son arriv�e � Alger, il a r�ussi � relancer la R�volution sur les plans logistique, politique et organisationnel ; il a r�ussi � unifier les rangs de la R�volution, � unir les partis politiques alg�riens autour de l�objectif commun qui �tait l�ind�pendance de l�Alg�rie. Il �tait le p�re des institutions de la R�volution dont il a emp�ch� la d�sint�gration gr�ce � l�organisation qu�il a imprim�e � celle-ci.�, dira encore l�orateur qui reviendra sur l��pisode de la fameuse r�union du CNRA au Caire d�o� Abane reviendra amer et d�pit� il reviendra aussi sur les divergences qui l�opposaient aux membres du CCE qui lui ont valu sa liquidation �parce qu�il g�nait les int�r�ts de ses adversaires au sein de la r�volution. � Sur son pr�tendu autoritarisme comme cela lui a �t� reproch�, Ali Abane est cat�gorique : �Il n�a rien d�un dictateur, il �tait plut�t intransigeant et avait un franc-parler.�, Ajoutant : �Ceux qui l�ont tu� ont commis une erreur.� Ouali Ait Ahmed, ex-officier de l�ALN, qualifiera Abane de �personnage monumental �. L�Alg�rie a rat� un virage historique avec son assassinat�, regrettera l�ancien moudjahid qui �tait intarissable sur les qualit�s de� visionnaire et ma�tre � penser de la R�volution � qu��tait Abane qui se gaussait de ceux qui faisaient la promotion d�une R�publique alg�rienne islamique. �Une id�e � laquelle ne croyaient m�me pas ses concepteurs�, plaisanta Si Ouali qui qualifia de honteux, l�hommage rendu par Fran�ois Hollande � Messali Hadj et aux ennemis de la R�volution, alors qu�il a occult� les vrais h�ros qu��taient Ben Mhidi, Abane, Amirouche, Lotfi� dans son discours prononc� derni�rement � l�APN. Invit� � t�moigner, Ali Haroun �voquera le r�volutionnaire talentueux, p�tri de qualit� qu��tait Abane �Un visionnaire qui voyait loin. Les id�es contenues dans la plateforme de la Soummam �taient faites pour le futur de l�Alg�rie mais malheureusement non appliqu�es �, regrettera Ali Haroun qui t�moignera encore de l��tat d�esprit de Abane de retour du congr�s du CNRA qui s��tait tenu au Caire et o� Abane �tait mis en minorit�. �La plateforme de la Soummam �tait modifi�e au congr�s du CNRA du Caire et on ne l�avait appris, t�moignera l�ex-membre du HCA, qu�apr�s l�ind�pendance.� Moh Clichy, un ancien de l�OS de la F�d�ration de France du FLN apportera un t�moignage pr�cieux sur Abane qui �tait derri�re la structuration de la 7e wilaya. Les actions men�es par cette organisation et qui avaient d�plac� la guerre dans la m�tropole �taient conformes aux instructions et directives de Abane et qui ont �t� suivies jusqu�� 1962. Les actions de gu�rillas men�es sur le territoire fran�ais suite aux directives de Abane Ramdane ont d�stabilis� le gouvernement fran�ais qui a �t� oblig� d�ouvrir les n�gociations avec le GPRA, selon le m�me orateur.
S. Ait M�barek

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