Chronique du jour : CE MONDE QUI BOUGE
Lakhdar Brahimi, mission de la derni�re chance ?


Par Hassane Zerrouky
Alors que le conflit syrien est devenu �ouvertement intercommunautaire �, Lakhdar Brahimi, l��missaire onusien, poursuit malgr� tout une mission difficile en Syrie qui devrait prendre fin dimanche, appelant � un accord pour mettre fin � la guerre civile. Ainsi, apr�s avoir eu un entretien lundi avec le pr�sident syrien, il a rencontr� le lendemain une d�l�gation de responsables du Comit� de coordination pour le changement national et d�mocratique (CCCND, opposition interne) qui regroupe des partis de la gauche marxiste, nationaliste arabe, socialistes et kurdes. Le CCCND, qui rejette toute intervention militaire �trang�re, a refus� d�adh�rer � la Coalition de l�opposition syrienne cr��e � Doha sous l��gide du Qatar et de l�Arabie saoudite. A ses interlocuteurs du pouvoir syrien et de l�opposition interne, Lakhdar Brahimi a fait part d�une proposition am�ricano-russe de sortie de crise, � savoir un accord sur la constitution d'un gouvernement de transition ayant tous les pouvoirs et le maintien de Bachar Al-Assad jusqu'au terme de son mandat en 2014 avec l'impossibilit� pour lui de se repr�senter pour un nouveau mandat. Lakhdar Brahimi a souhait� que �toutes les parties se prononcent pour une solution � laquelle aspire l�ensemble du peuple syrien�. Le pr�sident syrien, � en croire la t�l�vision d�Etat, l�a assur� de �l'engagement du gouvernement � faire r�ussir tous les efforts visant � prot�ger la souverainet� et l'ind�pendance du pays�. Sans plus. Tandis que la d�l�gation du CCCND, selon son porteparole Raja Al-Nasser, a estim� avoir �compris que M. Brahimi devrait avoir d'autres r�unions avec les responsables syriens (...) et il y a grand espoir que cela aboutisse � des accords ou des avanc�es positives�. Et ce, tout en insistant sur le fait que �la seule issue est un gouvernement transitoire, disposant de tous les pouvoirs, qui conduira le pays � bon port (...) La solution politique est la seule issue et cela passe par la constitution d'un nouveau r�gime d�mocratique � la place du r�gime actuel�. L�accord am�ricano-russe a suscit� la col�re de l�autre partie de l�opposition syrienne. Les Comit�s locaux de coordination, l�un des acteurs des contestations populaires au r�gime de Bachar, ont affirm� hier qu�ils �rejettent toute initiative qui forcerait les Syriens de choisir entre un compromis injuste ou la poursuite des crimes par le r�gime�, insistant pour que �Assad et tous les responsables politiques, militaires et s�curitaires� quittent �le pouvoir�. Les Fr�res musulmans, soutenus par le Qatar et les monarchies du Golfe, sont sur la m�me longueur d�onde, assurant tenir �pour responsables le Conseil de s�curit� et toutes les organisations internationales pour les crimes contre l'humanit� commis par Bachar Al-Assad et ses gangs�. Sur le terrain, o� le conflit prend ouvertement une tournure intercommunautaire, les chr�tiens syriens ont c�l�br� la f�te de No�l dans un climat d�inqui�tude. Samedi, des groupes islamistes du Front Al-Nosra affili� � Al-Qa�da, ont menac� d�attaquer deux villages chr�tiens si leurs habitants n�en d�logeaient pas les forces de Bachar. A vingt km de ces deux localit�s chr�tiennes, le village alaouite d�Al Maan est tomb� aux mains des combattants du Front Al-Nosra qui se sont aussit�t livr�s � des exactions contre les civils. Comme ils l�ont fait lors de la prise du village alaouite d�Aqrab tuant 125 personnes. Quelques semaines auparavant, menaces � l�appui, des combattants turkm�nes agissant dans le cadre de l�Arm�e syrienne libre (ASL) avaient appel� les Arm�niens � quitter leurs villages. Ainsi au massacre des sunnites par bombardement ou aux exactions commis par les forces de Bachar Al-Assad r�pond une logique de massacres perp�tr�s par les djihadistes du Front Al-Nosra et leurs alli�s d�Ahrar Cham ou de Ghouraba Al-Sham (des Turcs et des moudjahidine venus d'Asie centrale). L�opposition syrienne bas�e � Doha minimise bien s�r le poids des djihadistes qui montent en puissance, expliquant que si des Syriens rejoignent les groupes islamistes en masse c�est en raison de l�immobilisme des Occidentaux qui refusent (pour l�heure) d�intervenir plus que par adh�sion aux id�aux d�Al- Qa�da, dont tous ces groupes se revendiquent. A voir !
H. Z.

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