Actualit�s : Tigantourine : les premi�res le�ons

Par M�mar Farah
maamarfarah20@yahoo.fr

En attendant de conna�tre le bilan d�finitif de la prise d'otages d'In Am�nas, il est opportun de relever quelques points qui ont attir� notre attention mais qui, � ce stade des �v�nements, ne peuvent �tre consid�r�s comme une analyse compl�te de ce qui vient de se passer car il faudra attendre les prochaines heures, voire les prochains jours, pour tirer toutes les conclusions de cette op�ration terroriste de grande envergure.
1- M. Daho Ould Kablia s'est pr�cipit� un peu en affirmant, d�s mercredi soir, que les djihadistes engag�s dans cette prise d'otages �taient de la r�gion et ne venaient pas de l'�tranger. Dans l'�dition du jeudi, Le Soir d'Alg�rie signalait que parmi les assaillants, il y avait des personnes qui parlaient avec des accents �gyptien, libyen, tunisien, etc. Et on �tait loin du compte : il y avait �galement un Fran�ais et, probablement, un Anglo-Saxon. Une v�ritable multinationale du crime venue de Libye. D'ailleurs, le lendemain, le ministre de l'Int�rieur corrige le tir et reconna�t que ces terroristes venaient du pays limitrophe. L'Alg�rie est toujours vis�e par les m�mes mouvements islamistes. Le survol de notre territoire par des avions militaires fran�ais n'�tait qu'une excuse : ces hordes sauvages attendaient la moindre occasion pour nuire aux int�r�ts alg�riens et cette op�ration a d� �tre pr�par�e bien avant la guerre au Mali. S'ils en avaient les moyens, ils transformeraient notre beau pays en Libye d�vast�e ou en Syrie d�stabilis�e et ruin�e. L'islamisme ayant �chou� � d�clencher ici sa �r�volution� macabre sur le plan politique, il en revient � son p�ch� mignon : la force brutale, l'assassinat, l'enl�vement. Ignorer sa capacit� de nuisance, baisser la garde, c'est lui permettre d'agir librement et de cr�er la confusion. Alors, vigilance !
2- Il est bizarre que personne, parmi ces beaux donneurs de le�ons, n'ait pens� � incriminer Sarkozy et son beau conseiller sioniste, M. Bernard-Henri L�vy, pour leur r�le et leur responsabilit� dans l'implosion d'une Libye livr�e aux mouvements extr�mistes et dont les armes, du plus petit fusil aux lourdes et sophistiqu�es artilleries, sont � la port�e de n'importe qui. Personne n'a pens� � rappeler que l'Alg�rie s'est �poumon�e � avertir les assaillants des cons�quences n�fastes de leur aide � l'extr�misme religieux et aux forces obscurantistes cach�s au milieu des �r�volutionnaires de l'Otan�. Si le monde n'�tait pas aussi injuste, les tribunaux repr�sentant les peuples et non les int�r�ts de l'imp�rialisme et des forts de ce monde, iraient chercher MM. Sarkozy et Bernard-Henri L�vy pour leur demander des comptes. Mais comme ce monde est injuste, il continuera � tra�ner devant le machin de La Haye les m�mes repr�sentants des nations faibles, se cachant les yeux pour ne pas voir les crimes des puissants, faisant la sourde oreille aux cris des supplici�s d'Abou Ghrib en Irak ou aux pleurs des orphelins et des veuves en Palestine ! Sarkozy et la France officielle portent la responsabilit� d'avoir an�anti un pays et totalement d�sorganis� tous ses services, le livrant aux hordes sauvages qui, au nom d'une d�mocratie retrouv�e, font souvent pire que l'ancien dictateur. M. Bernard- Henri L�vy dit clairement qu'il a agi pour Isra�l et le sionisme. Il a, au moins, le m�rite de la franchise. Mais, pour quels int�r�ts M. Sarkozy a-t-il agi ? Et dans quel �tat d'esprit est-il ce matin en apprenant le nombre de morts d'une op�ration conduite par des gens auxquels il a livr� la Libye ? Durant toute la campagne peu glorieuse de l'Otan, nous avons attir� l'attention sur ces dangers et rappel� la pr�sence de membres d'Aqmi parmi les �r�volutionnaires khoroto�. Nous avions clairement indiqu� que notre pays serait parmi les premi�res cibles de cette internationale du crime qui va trouver aide financi�re, soutiens militaires et facilit�s dans la �nouvelle � Libye. Nous avions raison de craindre ce nouveau front et, maintenant que le pire a eu lieu, nous esp�rons que l'autre machin appel� communaut� internationale, va demander des comptes aux autorit�s libyennes et s'occuper un peu de la foire aux armes qui se tient � ciel ouvert dans ce pays. Condamner l'assaut des militaires alg�riens contre le site gazier est bien beau, mais ne faut-il pas en m�me temps, condamner cette Libye devenue sanctuaire des terroristes ?
3- Tout au long de la longue journ�e du jeudi, les Alg�riens ont cherch� � comprendre ce qui se passait. A la t�l�vision nationale, on a fait comme d'habitude. Ni vu, ni connu. Ils n'ont rien dit ou presque. Au moment o� toutes les t�l�visions du monde �taient branch�es sur In Am�nas, l'ENTV parlait de th��tre, de nouvelles routes et de football. Ce n'est pas nouveau et il est inutile de remuer le couteau dans la plaie. Nous sommes fatigu�s de rappeler cette t�l�vision � son devoir premier qui est d'informer les Alg�riens qui sont oblig�s, � chaque fois, de puiser les nouvelles chez les �trangers. Inutile aussi de rappeler le r�le n�faste de la cha�ne qatarie �Al Khanzira� qui, contre toute �thique, a donn� la parole aux ravisseurs. Ainsi, en l'absence de toute r�action officielle, les terroristes devenaient la principale source d'information pour toute la plan�te ! Al Jazeera est l'ennemie du peuple alg�rien. Il n'y a rien � attendre de ces princes laudateurs des sionistes, de ces tra�tres qui n'ont qu'une envie, qu'un r�ve : voir notre pays d�stabilis�, injecter leur venin dans l'esprit de nos jeunes pour en finir avec les r�publiques arabes ! Un journal fran�ais a m�me accus� le Qatar de financer certaines organisations terroristes du Sahel et, � voir la facilit� avec laquelle les terroristes communiquent � travers Al Jazeera, on lui donnerait raison. N'oublions pas que cette cha�ne �tait par �hasard� devant notre consulat de Gao pour filmer nos diplomates � l'int�rieur d'une grosse 4X4 ! La cha�ne qatarie �tait la seule autoris�e � relater les �hauts faits� de la gu�rilla islamiste dans les rues de la capitale du nord du Mali et dans celles de Tombouctou et de Kidal ! Nous pensons qu'il est temps de demander des comptes au sponsor major des int�gristes et de revoir nos relations avec cet Etat fantoche o� il n'existe ni d�mocratie, ni partis, ni syndicat, ni droit de gr�ve, ni de presse libre ! Mais � voir l'accueil chaleureux qui lui a �t� r�serv� lors de son dernier s�jour chez nous, on peut douter d'un quelconque sursaut de notre part ! Evidemment, on nous dira que le champ audiovisuel s'est enrichi des cha�nes priv�es. Ces derni�res ont essay� d'intervenir d�s l'annonce de la prise d'otages mais le manque de moyens et l'absence d'informations fiables rendaient leur t�che extr�mement difficile.
4- Dans les jours qui suivent, les observateurs tenteront de comprendre comment un site parmi les mieux prot�g�s en Alg�rie a pu �tre attaqu� avec une facilit� d�concertante et comment une poign�e de terroristes ont pu enlever des expatri�s et prendre possession d'une base de vie et d'un complexe industriel ! Nous savons qu'il y a deux types de s�curit� : la premi�re, confi�e aux forces militaires, concerne l'ext�rieur des sites industriels ; la seconde, intra-muros, est g�r�e par des soci�t�s priv�es appartenant g�n�ralement � des officiers en retraite. Nous savons qu'il est difficile, voire impossible de circuler dans toute la r�gion sans titre de passage d�livr� par les autorit�s militaires. Pour aller dans ces zones p�troli�res, plusieurs de nos coll�gues ou amis rendant visite � leurs familles, se sont vu oblig�s de solliciter ces documents. On peut l�gitimement se poser des questions sur la pr�sence de plusieurs voitures bourr�es de terroristes et d'explosifs dans les parages de ce site hyper-prot�g� ! Il y a visiblement d�faillance et il faudrait consolider la s�curit� par le renforcement des contr�les et l'installation de barrages fixes. Au nord, nous sommes souvent contrari�s par la pr�sence de dizaines de barrages sur des tron�ons tr�s courts. N'est-il pas temps d'all�ger ces dispositifs vigilants et intraitables sur une ampoule rouge grill�e ou deux kilom�tres de plus par rapport � la limite autoris�e, pour mettre le maximum d'obstacles sur les routes du Sud et celles proches des fronti�res ? Quant � la surveillance des sites eux-m�mes, tout est � revoir. Les soci�t�s charg�es de ce travail ne sont pas toutes d'un bon niveau. Et, en attendant de savoir exactement ce qui s'est pass�, il y a lieu de revoir enti�rement ce syst�me � base de copinage et de compromissions. On peut comprendre que l'on puisse fermer les yeux sur la qualit� des services administratifs ou de gestion des �bases de vie�, mais manquer de vigilance en mati�re de s�curit� est impardonnable ! Il faut impliquer les forces publiques dans la gestion de cette s�curit� int�rieure. Pour le moment, c'est le seul moyen de garantir l'inviolabilit� des lieux et de rassurer les soci�t�s �trang�res. Puisqu'on ne peut pas autoriser les soci�t�s occidentales de gardiennage � armer des sp�cialistes expatri�s, il vaut mieux que l'Etat reprenne la surveillance intramuros. Du moins, dans une phase transitoire, en attendant que l'on fasse le m�nage dans le secteur.
5- Enfin, il est certain que l'op�ration d'In Am�nas va d�placer certaines lignes de d�marcation sur les plans politique et id�ologique. Le pouvoir actuel, jug� trop permissif avec l'islamisme et qui a lib�r� des terroristes recycl�s depuis, � coups de milliards, dans le commerce, va devoir revoir sa ligne. Il ne s'agit pas de revenir sur la politique de r�conciliation nationale qui a permis � de nombreux terroristes de rompre d�finitivement avec les groupes arm�s, comme il n'est plus possible d'interdire les partis islamistes mod�r�s qui disent agir dans un cadre d�mocratique. Ce qui est demand� dans la phase actuelle est d'intensifier la lutte anti-terroriste, de surveiller les �l�ments lib�r�s qui sont susceptibles de rejoindre le maquis et de revoir enti�rement les programmes scolaires qui doivent s'ouvrir davantage sur le monde ext�rieur, les langues, la science et la technologie. Il est n�cessaire aussi de lancer un plan sp�cial pour l'emploi des jeunes (pas les contrats bidon, mais de v�ritables emplois dans les secteurs productifs) et une politique des loisirs qui puiserait dans les budgets colossaux des festivals et des inutiles �ann�es de...�, les financements n�cessaires � une vie culturelle �normale�. Durant de longues ann�es, nous avons eu l'impression que la lutte des patriotes alg�riens, leurs sacrifices et leurs espoirs ont �t� trahis par une politique de compromission avec l'islamisme. Il faut rendre l'Alg�rie aux Alg�riens. Politiquement, �conomiquement, culturellement, culinairement, sur le plan des habits, etc. Dans les ann�es difficiles, nous n'avons compt� que sur nous-m�mes. Ni l'Occident, ni le monde arabe (hormis la Tunisie) n'ont compris notre situation, ni aid� � y faire face. C'est parce que nous avons compt� sur nos propres forces que nous avons pu nous en sortir. Avec des caisses vides, le d�sint�r�t d'un monde incr�dule, l'indiff�rence des puissances, l'hypocrisie des fr�res, l'Alg�rie a r�sist� et gagn�. Ayons en m�moire ces barouds, ces tirs en l'air des policiers et des gendarmes, ces youyous stridents qui ont salu� la victoire de l'Alg�rie r�publicaine ! L'Alg�rie alg�rienne revenait sur sc�ne apr�s avoir failli dispara�tre ! Et si nous avons pu faire tout cela avec z�ro dinar en poche, que ne pourrions-nous faire avec les coffres pleins ! Que ceux qui d�tiennent les cl�s du coffre comprennent que ce pays est riche sur tous les plans, que nous n'avons pas besoin des Qataris pour �difier l'usine sid�rurgique de Bellara, r�v�e par les patriotes des ann�es 1970... Revenons � notre philosophie de cette �poque glorieuse, revenons au �compter-sur-soi�, revenons � une certaine id�e de l'int�grit�, de la justice, de la solidarit� et du bien collectif, revenons � nous-m�mes pour sauver nos enfants !
M. F.

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