
Corruptions : ENTREPRENEURIAT FÉMININ Pour un quota d’accès aux marchés publics, pourquoi pas ?
Après les
walis et les dirigeants d’EPE (entreprises publiques économiques) qui
ont obtenu du gouvernement l’autorisation d’abuser du gré à gré dans la
gestion de la commande publique, voilà que les femmes chefs d’entreprise
s’y mettent à leur tour. Profitant de la célébration du 8 Mars, Journée
internationale de la femme, les participantes à un séminaire sur
l’entrepreneuriat féminin ont revendiqué un quota d’accès aux marchés
publics demandant à être «partie prenante» du développement national.
«Les entreprises gérées par des femmes trouvent d’énormes difficultés à
accéder à des marchés publics à dominante masculine», a indiqué la
présidente et fondatrice de l’Association algériennes des managers et
entrepreneurs (AME). «Nous requérons des mesures nécessaires pour
faciliter aux femmes entrepreneurs l’accès aux sources de financement et
aux marchés publics, afin qu’elles participent de facto au développement
socioéconomique du pays», a-t-elle affirmé. Se défendant de «tout
féminisme exacerbé », les participantes ont plaidé pour une place dans
le monde professionnel pour lutter contre «le chômage structurel qui
touche notre société, en général, et la population féminine, en
particulier ». La femme veut, par le travail, gagner son «indépendance
sociale et financière relative », ont-elles soutenu. Reconnaissant que
l’État œuvre à la réalisation d’une parité entre les hommes et les
femmes, la propriétaire d’une entreprise de bâtiment et travaux publics
a confié toutefois que «trouver des projets, des chantiers ou des études
au sein des réseaux masculins relève de l’utopie dans notre société».
Pour la présidente de l’AME, seulement 11 094 entreprises sont gérées
par des femmes, soit 8% des entités économiques recensées par le Centre
national du registre du commerce en 2011. Il est fort à parier que le
gouvernement trouvera l’astuce pour donner des suites favorables à cette
demande insolite. Pauvre code des marchés publics ! Il vient à peine
d’être révisé…
D. H.
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