L’information faisant état du stationnement de Marines américains en
Espagne inquiète au plus haut point le Parti des travailleurs. Son
porte-parole estime que l’Algérie est dans l’œil du cyclone. Djelloul
Djoudi appelle à une mobilisation tous azimuts pour se préparer à «toute
éventualité». A la situation au Sahel qui constituait déjà un sujet
d’inquiétude sont venues s’ajouter des informations selon lesquelles des
Marines seraient aux portes de l’Algérie, ce qui n’est pas de nature à
rassurer le Parti des travailleurs. Son porte-parole, qui présidait hier
une réunion des cadres de la wilaya d’Alger, considère que l’heure est
grave et que l’Algérie faisait face à d’énormes pressions étrangères. Il
considère que, profitant de cette situation, plusieurs pays tentent de
faire du forcing dans le cadre des négociations autour de l’adhésion à
l’OMC qu’il considère comme «un suicide» au moment où au plan interne,
des lobbies tentent de faire table rase de plusieurs acquis dans le seul
but de pousser davantage vers la privatisation et le désengagement de
l’Etat de la sphère économique. Comment expliquer, dira Djoudi,
autrement les tentatives via des textes de lois en débat à l’APN
d’introduire l’amnistie fiscale et de permettre le blanchiment d’argent
en autorisant des personnes versées dans des trafics ou dans des réseaux
de prostitution de retrouver les circuits du commerce ? Le PT s’inquiète
également du débat autour de la révision des subventions accordées aux
produits de première nécessité et regrette que le ministre du Commerce
choisisse comme seule réponse un autre terrain que celui du politique ou
de l’économique. Abordant la question lancinante du chômage, Djoudi a
non seulement affirmé que les chiffres avancés par les pouvoirs publics
ne pouvaient refléter la réalité du terrain mais a également qualifié de
«bricolage» les solutions que le gouvernement tente de proposer pour
absorber la colère des jeunes chômeurs. Même lecture au sujet de
l’ébullition qui s’empare du front social. C’est dans ce contexte,
regrette le porte-parole du PT, qu’est enclenchée une réflexion autour
de la révision de la Constitution. Son parti n’est d’accord ni avec le
fond ni avec la forme que prend cette révision. S’il ne conteste pas la
qualité des personnes nommées au sein de la commission chargée de faire
des propositions, Djoudi considère, néanmoins, que la révision de la
Constitution est l’affaire de tous et non pas d’une commission. Le PT
n’a d’ailleurs jamais caché sa préférence pour une constituante qui
aurait eu la charge de rédiger la Constitution à venir et regrette qu’un
faux débat soit en train de s’installer autour de la limitation des
mandats présidentiels.
Nawal Imès