Par Nawel Imès et
F.-Zohra B.
L’hospitalisation du président de la République n’a pas laissé
indifférente la classe politique. Si la majorité des partis politiques
espèrent un rapide retour du chef de l’Etat aux affaires publiques, ils
sont également nombreux à apprécier la communication officielle qui met
fin, selon eux, aux rumeurs et autres spéculations.
KASSA AÏSSI (PORTE-PAROLE DU FLN) :
«Nous suivons la situation avec préoccupation»
«Suite à l’annonce de l’hospitalisation du président de la
République et son évacuation vers la France, les cadres et militants du
parti continuent à suivre les dernières informations avec préoccupation.
Suite au communiqué rendu public par ses médecins qui donnaient
davantage de précisions, nous souhaitons un prompt rétablissement au
président de la République et un retour rapide à ses activités.»
ATMANE MAZOUZ (CHARGÉ DE COMMUNICATION DU RCD) :
«Il faut une expertise médicale pour constater une impotence
préjudiciable»
«Les Algériens savent depuis 2005 déjà que le chef de l’Etat est
malade et qu’il ne peut plus assurer la charge de premier magistrat. Le
comble, c’est que ceux qui sont censés appliquer l’article 88 de la
Constitution comme le revendique le RCD se dérobent de cet impératif
constitutionnel car recrutés et missionnés par leurs alliés. Comment
peut-on admettre depuis des années gérer les affaires d’une nation par
procuration toutes les institutions du pays. Le RCD n’a pas attendu
cette dégradation de l’état de santé du chef de l’Etat pour revendiquer
sa destitution. Il est maintenant établi que Bouteflika qui s’est effacé
de la scène politique depuis son hospitalisation au Val-de-Grâce en 2005
est incapable d’assurer ses fonctions et qu’une expertise médicale doit
être invitée pour constater une impotence préjudiciable à l’équilibre,
au crédit et au bon fonctionnement de l’Etat dans la transparence.»
NOUREDDINE BAHBOUH (PRÉSIDENT DU PARTI DE L’UNION DES
FORCES DÉMOCRATES ET SOCIALES ) :
«Il faut s’occuper des problèmes du pays»
«Nous souhaitons un prompt rétablissement au président Bouteflika
suite au problème de santé dont il souffre. Toutefois pour ce qui est de
sa capacité à la gestion politique du pays, ce n’est pas chose évidente.
Il s’agit ni plus ni moins que d’un handicap. Ainsi, ceux qui appellent
à un quatrième mandat ne sont apparemment pas conscients de cette
réalité. Il faut avant tout s’occuper des problèmes du pays. Ceci
d’autant que les problèmes de santé du président datent d’un bon bout de
temps, cela étai visible. Il faut donc se poser sérieusement des
questions concernant la gestion du pays.»
ABDERRAHMANE SAÏDI (PRÉSIDENT DU MADJLISS ECHOURA DU MSP)
:
«On salue la communication autour de la santé du président»
«Tout d’abord, on demande un prompt rétablissement au président et
on espère qu’il pourra se rétablir vite pour lui et pour le pays.
Deuxièmement, on est satisfait de la communication qui a été mise en
place. C’est la première fois que la porte est fermée devant les
spéculations et les rumeurs. Nous souhaitons que cela devienne une
tradition pour que tout ce qui concerne l’opinion publique puisse faire
l’objet d’une bonne communication institutionnelle notamment dans la
conjoncture actuelle.»
FATEH REBAI (SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU PARTI ENNAHDA) :
«Nous soutenons le président dans ces moments difficiles»
«Pour ce qui est de la maladie du président Bouteflika, il s’agit
d’une volonté divine. Toute personne peut être touchée ainsi par un
problème de santé. L’on est plus exposé quand il s’agit d’occuper de
hautes fonctions et d’avoir de lourdes responsabilités et de gérer les
problèmes de tout un pays. Nous souhaitons un prompt rétablissement au
président et nous le soutenons en ces moments difficiles en dépit de nos
opinions politiques. Nous souhaitons toutefois un changement en Algérie
à travers des élections propres et non pas suite à une mauvaise
nouvelle.»
ABDELGHANI BOUDEBOUZ (CHARGÉ DE LA COMMUNICATION ET
DÉPUTÉ AU PARTI EL ISLAH) :
«Le pays a besoin de stabilité»
«Nous souhaitons une prompte guérison au président de la République
et espérons qu’il reviendra en bonne santé. Toutefois, le pays passe par
une période difficile qui doit être dépassée, pour nous orienter vers la
stabilité et la sécurité civile. Nous constatons actuellement des
tiraillements sur la scène politique, cependant les institutions doivent
être respectées pour l’intérêt du peuple et du pays. Nous espérons plus
de transparence dans les discussions et dans l’élaboration de la
Constitution. Nous voulons aussi des élections présidentielles
transparentes. Aussi la transparence doit être observée s’agissant de
l’état de santé du président Bouteflika.»
SOFIANE DJILALI (PRÉSIDENT DU PARTI JIL JADID) :
«L’Algérie doit sortir des turbulences»
«En réalité, l’information de l’hospitalisation du président de la
République n’est qu’une demi-surprise. Apprendre cette information
dramatique ne représente pas vraiment une surprise, sachant que le
président Bouteflika est de santé fragile. Nous ressentons d’ailleurs
ces derniers temps une tension dans le pays à cause de l’état de santé
du président. Nous lui souhaitons donc un prompt rétablissement et nous
souhaitons que l’Algérie sorte des turbulences et qu’elle construise son
avenir. Il faut que les Algériens pensent à leur pays.»
ABDELOUAHEB ABDELHALIM (MEMBRE DU TAJ) :
«Nous restons attentifs»
«Nous restons attentifs et inquiets en dépit des informations
fournies et qui indiquent que l’état du président est stationnaire et
qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter. »
DJOUDI DJELLOUL (PORTE-PAROLE DU PARTI DES TRAVAILLEURS)
«La pression de la fonction est à prendre en considération»
«Toute personne est exposée aux problèmes de santé. Pour un
président s’ajoute la pression de la haute fonction qui peut compliquer
un état de santé. Cela doit être pris en considération. Nous souhaitons
donc au président Bouteflika un prompt rétablissement.»
MOUSSA TOUATI (PRÉSIDENT DU FNA) :
«Rien d’extraordinaire !»
«Le président de la République est avant tout un être humain
ordinaire comme tous les autres. Il y a trente millions d’Algériens qui
sont malades ou qui vivent dans la misère.»