Régions : LE SOIR DU CENTRE
BÉJAÏA
Un enfant retrouvé vivant le lendemain de son enlèvement
Le drame vécu à Constantine le 9 mars dernier, suite à l’odieux
massacre de Haroun et d’Ibrahim, a failli se reproduire, la semaine
dernière, dans la wilaya de Béjaïa, n’était l’intervention rapide de la
Gendarmerie nationale.
Nous avons appris du groupement de la gendarmerie de Béjaïa, que dans
l’après-midi de lundi dernier vers 18h45, Farès B., un enfant âgé d’à
peine 4 ans et fils d’un ingénieur à Sonatrach, qui se trouvait dans la
cour de son domicile familial, où il avait l’habitude de jouer avec des
petits voisins dans la commune de Boudjellil, distante d’une soixantaine
de kilomètres au sud-ouest du chef-lieu, avait subitement disparu. La
famille du garçonnet après l’avoir vainement cherché dans l’entourage
immédiat et alentour de la maison familiale, quelque peu isolée du
village, a alerté la Gendarmerie nationale. Le petit garçon avait été
abordé, selon les premiers éléments de l’enquête, par un homme à bord
d’une fourgonnette bleue, avant de l’embarquer de force et de démarrer
en trombe. Le commandement de la Gendarmerie nationale, saisi de
l’affaire, a aussitôt enclenché une vaste opération de recherche dans
les forêts et la rivière avoisinante en mobilisant quelque 150 gendarmes
et tous les moyens nécessaires, y compris une brigade canine pour
retrouver le petit Farès. Le ratissage a été dirigé par le colonel
Nordine Akrouf, le premier responsable de la gendarmerie de Béjaïa en
personne. L’angoisse des parents du jeune enfant et des voisins, s’est
intensément accentuée à la nuit tombée, surtout que celui-ci, n’avait
pas été retrouvé malgré l’impressionnant dispositif engagé pour sa cause
et qu’aucun signe de vie n’était venu atténuer le chagrin de ces
derniers. Le procédé de surface mené par les escadrons de la Gendarmerie
nationale, a arrêté les recherches le lendemain à l’aube vers 3h, avant
de reprendre deux heures plus tard dans les massifs forestiers de la
région. Il aura fallu, beaucoup d’efforts à la brigade cynophile pour
enfin retrouver le petit Farès sain et sauf, présentant de légères
blessures au visage et ce, vers 8h05 du matin, endormi par terre dans
une forêt, à 4 km du lieu de sa disparition. La joie des retrouvailles
était indescriptible au domicile familial et dans tout l’entourage de
cette localité, qui a failli revivre le triste scénario de Constantine,
nous a informé le colonel Akrouf, tout en soulignant que l’enquête est
toujours en cours pour élucider les circonstances mystérieuses de cet
enlèvement.
Kamel Gaci
DÉTENUS DEPUIS DÉCEMBRE DERNIER SANS AUCUN PROCÈS
Les jeunes de Takerboust enfin libérés
La joie était indescriptible avanthier, devant le portail du
pénitencier de Bouira où étaient détenus depuis décembre dernier douze
jeunes du village Takerboust dans la commune d’Aghbalou, à 60 kilomètres
à l’est de Bouira. Il faut dire que depuis leur arrestation, la
mobilisation citoyenne n’a jamais cessé, réclamant le procès qui a tardé
à être programmé et la libération de ces jeunes innocents dont le seul
tort était de réclamer, un jour, aux responsables de ce pays, l’envoi
d’une commission d’enquête sur la gestion des deniers publics à
l’échelle locale.
Yazid Yahiaoui - Bouira (Le Soir) - Ne voyant rien venir, les autorités
civiles comme le chef de daïra et le wali, faisant la sourde oreille,
les citoyens avaient refusé les élections locales en saccageant les
urnes. Le jour des élections, alors que les urnes étaient remplacées et
que l’opération de vote avait repris, des centaines de jeunes
s’affrontaient de l’autre côté du centre de vote avec les forces
antiémeutes dépêchées pour la circonstance. Durant la journée, des
blessés étaient constatés de part et d’autre et quelques jours plus
tard, des convocations avaient été adressées à quelques 42 personnes
soupçonnées d’être les meneurs de ces troubles. Durant plusieurs jours,
douze jeunes étaient mis sous mandat de dépôt. Parmi ces jeunes,
certains s’étaient présentés en personne à la Gendarmerie nationale de
Chorfa avant d’être conduits à Bouira, devant le procureur qui les a mis
sous mandat de dépôt. D’autres ont été interpellés lors des barrages de
la gendarmerie. Depuis, tous les autres convoqués évitaient de se
montrer en public. Aussi, après plusieurs mois d'attente sans jugement,
ce jeudi, le procès a enfin eu lieu au niveau du tribunal de Bouira et
cela s’est terminé par la libération de dix jeunes. Ces jeunes sont
enfin libres grâce à la mobilisation extraordinaire de la population de
ce plus grand village de Kabylie, mais aussi, et il faut bien le
souligner , à la plaidoirie magistrale d’un certain Mokrane Ait Larbi,
avocat émérite qui a eu, tout au long de sa plaidoirie que l’on pourra
beaucoup assimiler à un cours magistral que l’on peut donner dans
n’importe quelle université du monde, balayer avec preuves et articles à
l’appui puisé du droit national et international, «y compris le droit
juif abstraction faite du sionisme et les injustices qu’il inflige
quotidiennement au peuple palestinien», comme il le précisera, que
toutes les charges retenues contre ces détenus sont infondées et
caduques. L’avocat des détenus évoquera, entre autres, le délit
d’attroupement retenus contre ces jeunes en rappelant que de par le
droit international, la définition d’attroupement qui requiert certaines
caractéristiques comme la présence des autorités civiles et militaires
dûment signalées et reconnues , n’existe pas dans ce cas de figure,
puisque aucune autorité civile ni miliaire n'était présente. Et même les
signes de leur présence comme la tenue réglementaire pour le P/APC, le
chef de daïra ou le wali, ainsi que les gyrophares et autres mégaphones
pour la sommation, n’étaient pas présents. Ensuite, le délit de vol
caractérisé a été également balayé par l’avocat en rappelant que la
définition de vol suppose l’accaparement d’un bien appartenant à autrui
pour possession et donc, présence physique de ce bien volé. Or dans le
cas de figure, il y avait les urnes que les jeunes avaient prises sans
aucune résistance pour les détruire dans la cour. Il n'y avait aucun
vol, mais un acte politique avec lequel les citoyens d’Aghbalou
voulaient exprimer leur mécontentement, face à la démission des pouvoirs
politiques qui avaient ignoré la correspondance qui leur a été envoyée
quelques semaines auparavant, pour réclamer une commission d’enquête sur
la gestion des PCD à l'échelle locale. Aussi, la démission des
responsables politiques, s'est toujours répercutée sur les policiers qui
se retrouvent face aux citoyens en colère alors qu’il suffisait d’un
dialogue pour éviter tout affrontement. Cela n’a pas été le cas. L’autre
anomalie, constatée et relevée par l’avocat, concerne les délits retenus
contre ces jeunes d’une manière collective, qui est contraire au droit
international en rappelant que le seul régime qui l’avait utilisée était
celui de Vichy en France, durant la deuxième guerre mondiale. Enfin,
pour ce qui est de l’empêchement de l’opération électorale retenu contre
ces jeunes, l’avocat Mokrane Ait Larbi s'est basé sur les témoignages du
chef de centre qui a avoué que le vote s’est déroulé dans les meilleures
conditions, alors que pour les dommages réclamés par la partie civile,
l’avocat rappelle que dans le cas de troubles, un article spécial
stipule que c’est le Trésor public qui s’occupe de ces dédommagements.
Après cette plaidoirie et celle de Fatima Hadj Arab du RCD qui a rappelé
également, le volet politique de ces événements et après la requête du
procureur de la République qui a requis 5 ans de prison ferme et 500 000
dinars d’amende pour chacun des 12 détenus, le verdict est tombé dans
l’après-midi : des peines avec sursis allant de 6 à 18 mois pour dix
détenus, et des peines de 2 mois de prison ferme pour deux autres qui
s’étaient présentés à la justice le 19 mars dernier, ont été prononcées.
Pour les autres jeunes recherchés, toujours pour les mêmes chefs
d’inculpation, ceux-ci sont condamnés à 2 ans de prison ferme par
contumace, mais une fois présentés devant le juge, ceux-ci auront droit
à un procès qui pourra se terminer éventuellement sur les mêmes
élargissements que leurs camarades de ce jeudi. Un jeudi de joie
puisque, après ce verdict, les dizaines de parents et amis, qui étaient
rassemblés pendant toute la journée devant le tribunal de Bouira, se
sont déplacés vers le pénitencier situé à la sortie est de Bouira, sur
la route de Haizer, où les dix détenus étaient accueillis avec des
applaudissements et des cris de joie vers 17 h 30, alors que les deux
derniers qui avaient écopé de deux mois fermes, purgeront leurs peines
la semaine prochaine, et seront libres le 19 mai prochain. Dans la
soirée, un grand meeting a été organisé par le comité de soutien aux
détenus, sur la place publique de Takerboust, chef-lieu de la commune d’Aghbalou.
Y. Y.
KHEMIS MILIANA
Le compte d’un client de la BEA vidé par un employé
De sources policières, on indique que la provision du compte d’un
client originaire de Batna, évaluée à 4 000 euros, a été détournée par
le guichetier âgé de 44 ans, affecté au service des devises étrangères.
Toujours selon ces sources, le client, un Batnéen, effectuait
régulièrement de petits versements sur son compte et recevait en échange
de faux reçus de versement. Ceci permettait au guichetier d’empocher ces
versements dont le montant global avoisine les 4 000 euros, soit
l’équivalent de plus de 60 millions de centimes en dehors du change
officiel. Le pot aux roses a été découvert quand ce client, venu retirer
son argent, s’est vu répondre que son compte ne comportait aucun crédit
et qu’aucune opération n’avait été inscrite. Le client s’en est plaint
au directeur de l’agence, puis aux services de la police judiciaire de
la Sûreté de daïra de Khemis Miliana. Une plainte a été déposée le 5
novembre 2012 et les services de sécurité ont immédiatement ouvert une
enquête. Les investigations ont révélé que l’employé indélicat,
demeurant à Miliana, ne figurait plus sur la liste du personnel de la
banque et est actuellement sans emploi. Déféré au parquet de Khemis
Miliana, l’ex-employé de l’agence BEA, après avoir été entendu par le
procureur de la République, a été placé sous mandat de dépôt, accusé de
malversations et de détournement. Ce genre d’agissements, il faut le
dire, n’est pas sans porter préjudice à l’organisme financier et à sa
réputation auprès de sa clientèle.
Karim O.
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