Les retraités de la Cnas de la wilaya de Bordj-Bou-Arréridj qui
occupent des logements de fonction se sentent menacés d'expulsion,
malgré l'instruction du ministre du Travail et de la Sécurité sociale,
Tayeb Louh, du 17 mai 2006 où il ordonne clairement de ne pas toucher
les retraités et les veuves de retraités qui occupent des logements qui
leur ont été concédés dans le cadre du travail. Dans une autre
instruction émanant de l'ex-directeur général de la Cnas en date du 23
novembre 2010 sous le numéro 2157, en l'occurrence Zebbar, il est
demandé aux directeurs des agences Cnas de mettre en application les
dispositions du décret exécutif n°89/10 du 07 janvier 1989. À ce titre,
les retraités n'arrivent pas à comprendre pourquoi la direction de
l'agence Cnas de Bordj-Bou-Arréridj refuse de percevoir les loyers des
occupants, alors que dans d'autres wilayas, les retraités de cette
institution payent leur loyer sans difficulté bureaucratique. Ils se
demandent pourquoi des retraités qui relèvent d'une même institution
sont traités d'une manière différente. En effet, disent-ils, s'il y a
une circulaire ou instruction ayant trait aux logements de la Cnas
occupés par les retraités, elles doivent être appliquées au pied de la
lettre et dans l'esprit de la loi, à tous les retraités de la Cnas du
territoire national. Il semblerait que l'agence Cnas de Bordj-Bou-Arréridj
ait perdu de vue aussi bien la lettre que l'esprit de la loi. De plus,
les seize logements Cnas ne sont pas d'astreinte et sont à l'abandon sur
le plan entretien depuis plus de 23 ans. En fait, la Cnas a plus à
gagner à équilibrer ses finances et renflouer sa trésorerie. Nul
n'ignore la fraude, voire le hold-up sur la solidarité nationale, par
les abus de prescriptions, de médicaments, qui génèrent des dépenses
importantes pour la Cnas, ainsi que le travail au noir, les faux
accidents de travail, la triche dans les déclarations salariales par les
employeurs sans scrupule, l'absence de la politique de prévention
accident de travail et maladie professionnelle au niveau des 90% des
entreprises de la wilaya de Bordj-Bou-Arréridj, les arrêts de travail de
complaisance, sans compter le forfait hospitalier destiné aux malades,
mais hélas détourné pour les personnels du secteur de la santé
(augmentations de salaire, prime véhicules de service), etc. Ce sont ces
fraudes qui créent de lourdes pertes financières à la Cnas. Cette
tricherie a un coût faramineux pour l'institution, qui est 10 fois
supérieur à la valeur vénale des 16 logements. Pour ce faire, la Cnas de
Bordj-Bou-Arréridj a le devoir de lutter contre la fraude pour préserver
une institution qui appartient aux travailleurs. Si la Cnas continue
dans sa vision étroite de sa gestion, cette grande institution sera
bientôt plus qu'un vieux souvenir.
R. R.