Le Soir Retraite : Libre débat
Plaidoyer pour améliorer la situation des retraités


Un groupe de retraités d'Alger nous a adressé un long courrier, véritable plaidoyer pour améliorer la situation des retraités. Tout y passe, et à juste titre : trop d'impôts, peu d'avantages, acquis ou perdus, inégalités dans les revenus entre salariés et retraités, mépris de la CNR, gouvernement sourd, manque de reconnaissance, peu de considération, etc. A lire et à faire lire pour mieux agir !
Comment peut-on admettre, soumettre et assujettir les cadres et cadres moyens retraités, grabataires après 32 années de travail, un impôt excessif sur les pensions supérieures à 40 000 DA, au même titre que les actifs, les fonctionnaires en voie de retraite et en attente d'âge pour le départ à la retraite, qui perçoivent actuellement le double de notre pension et 10 fois un impôt plus que les artisans, les commerçants, les transporteurs, les restaurateurs, les petits industriels, les affairistes et les professionnels?
Le seul tort, peut-être, est d'avoir accompli notre devoir convenablement (travail, assiduité, sacrifice, formation de la relève, mutation et transition économique, réquisitions, élections, permanences indéfectibles de jour comme de nuit sans contrepartie, notamment dans la triste décennie noire), permettant à notre pays d’être encore debout. Ce n'est nullement, aussi, de notre faute si nous percevons une modique pension de plus de 40 000 DA sans abattement, ni réduction d'impôt. Nous sommes les derniers à percevoir ce montant injuste, qui ne représente aucune charge pour l'Etat par rapport aux augmentations décidées aux actifs. Notre pension est insuffisante, moins égale, nécessite d'être revue à la hausse avec impôt moins successif, car elle est justifiée clairement et nettement auparavant par nos compétences, grâce à notre discipline, nos études, nos efforts, notre persévérance, nos diplômes supérieurs, nos réussites aux concours de recrutement, nos fonctions sensibles et pénibles, nos formations et stages de perfectionnement, nos multiples tâches et missions difficiles, notre ancienneté et nos cotisations excessives à la sécurité sociale et à celle de l'administration fiscale. Il est inconcevable de mettre sur un pied d'égalité ceux qui sont en poste et ceux qui ont été recrutés un peu avant et au moment opportun dans le cadre du nouveau système de classification et de rémunération de 2008, qui perçoivent plus qu'un cadre retraité avec un impôt aussi égal à ces catégories.

Anarchie salariale et fiscale
Toutes les augmentations décidées, à partir de 2008/2012, ont concerné les catégories moyennes, sans parler des autres catégories, c’est une véritable anarchie salariale et fiscale. IRG non uniforme. Exonération et abattement pour certains et forts taux d'imposition pour d'autres, absence d'études fiables, lésant amplement et dans l'injustice absolue une catégorie par rapport à une autre. Est-il normal qu'un enseignant du primaire avec une expérience de 12 années gagne plus qu'un professeur de lycée retraité après 32 années de travail, ou un agent d'administration ou qu'un technicien touche plus qu'un administrateur ou un ingénieur ? Nous ne sommes pas contre, bien au contraire, cependant le bonheur aurait été complet si on n'avait pas oublié les autres. L'actuel barème de l’IRG a été instauré, élaboré et actualisé, en 2008, spécialement et plus particulièrement pour les actifs et les futurs retraités et parallèlement aux dispositions des nouvelles mesures concernant les augmentations de salaire, des primes et des indemnités à partir de 2008/2012, mais pas pour les anciens retraités grabataires qui continuent à contribuer forcément, injustement et illégalement par un impôt excessif depuis 2008. Malgré les multiples écrits et recours adressés aux pouvoirs publics, cet impôt, revu à la hausse, a déjà fait l'objet de plusieurs contestations générales, en particulier par ceux du secteur du ministère des Finances, de la FNTR et par le secrétariat général de l'UGTA.

A titre d'exemple : sur les avantages des pensions, l'imposition est de :
Avantage impôt
40 000,00 DA 5 500 DA
45 000,00 DA 7 000 DA
50 000,00 DA 8 500 DA
55 000,00 DA 10 000 DA
60 000,00 DA 11 500 DA
65 000,00 DA 13 000 DA
70 000,00 DA 14 500 DA
75 000,00 DA 16 000 DA

La revalorisation n'est accordée qu'après la 3e année
Alors que le taux de cotisation de sécurité sociale est fixé et généralisé à 2% pour l'ensemble des retraités, cet impôt ne devrait exister que pour les retraités, néanmoins un dégrèvement de 5% à 15% sur les diverses pensions supérieures à 40 000 DA est souhaitable et acceptable.
Si le gouvernement s'acharne et persiste sur ses positions, nous lui dirons simplement merci pour sa générosité et nous lui demanderons aussi pourquoi il nous mésestime.
Sachez qu'après 32 années de travail, la retraite est calculée sur la base des 5 dernières années. Pension de 80% sur l'avantage des 5 dernières années. Un impôt excessif de 13% à 21,50 %, rien que sur les pensions entre 40 000 DA et 75 000 DA. La revalorisation n'est accordée qu'après la 3e année, soumise à l'impôt et à la sécurité sociale. Les pertes sont énormes, comme celles des oeuvres sociales, la mutuelle, la relation humaine, la considération, la prime de départ à la retraite, la perte du bénéfice du Fonds national de péréquation des oeuvres sociales (FNPOS), du bénéfice au droit à assistance aux personnes âgées, ni son remplacement par une majoration en plus pour le conjoint ou pour un membre chargé d'assister, d'assumer et assurer cette tâche très pénible à longueur d'année. La majoration de 2 500 DA pour le conjoint est très insignifiante pour la prise en charge totale d'un retraité grabataire.
La réversion de la pension pour le conjoint seul est de 75%. Exemple : 50 000 x 75% = 37 500 DA, une perte sèche de 12 500 DA. Conjoint avec (1) un seul ayant droit : le conjoint perçoit 50%, et l'ayant droit 30%, soit 50 000 DA x 50% = 25 000 DA, 50 000 DA x 30% = 15 000 DA, une perte sèche de 10 000 DA Aucune visite, ni invitation ni contact après le départ à la retraite.
Les allocations familiales ne sont pas incluses dans la pension et ne seront débloquées qu'après plusieurs réclamations, démarches et déplacements avec un retard qui peut durer 2 à 3 années.
Les réclamations par écrit ne sont pas prises en considération par la CNR. Cette dernière ne s'intéresse qu'aux allers-retours des retraités, sans se soucier de leurs moyens financiers, ni de leur âge avancé. Disparition totale de la carte de transport, ce qui est un manque de considération pour cette catégorie, au moment où dans certains pays ces derniers voyagent gratuitement.
Un groupe de retraités,
wilaya d'Alger





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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2013/09/10/article.php?sid=153924&cid=12