L’année 2014 risque d’être difficile pour l’Algérie
en terme économique. Selon l’expert Abdelmalek Serrai, l’inflation
risque de faire des ravages au cours de cette année. La hausse des prix
sera d’au moins 7% et non de 3% comme prévue par le gouvernement,
constate ce consultant, qui considère que le taux du chômage ne baissera
pas à 5%.
Salima Akkouche – Alger (Le Soir)
Serrai, qui s’exprimait hier lors
d’une conférence de presse organisée par l’Union générale des
commerçants et artisans algériens (UGCAA) sous le thème «les défis
économiques de l’année 2014», prévoit une croissance économique de
l’ordre de 4,6% au cours de cette année. Mais à ce rythme de croissance,
dit-il, le chômage se stabilisera autour des 9% et ne baissera pas à 5%
comme prévu. Et la branche agricole, selon M. Serrai, dont la croissance
tourne autour de 12% et qui va atteindre les 14 %, va améliorer sa
contribution au PIB. Cependant, estime le conférencier, l’Algérie va
faire face au défi de l’inflation, un point noir engendré par
l’importation. Selon lui, avec 60 milliards de dollars d’importations
dont 21,5 milliards de dollars dans les produits alimentaires,
«l’inflation qui va réduire tous les moyens mis en œuvre par le
gouvernement dans les augmentations des salaires, est un mal que nous
payons nous-mêmes». L’intervenant a indiqué que l’Algérie gaspille ainsi
20 milliards de dollars annuellement dans des importations sauvages.
«Pourquoi l’Etat autorise-t-il l’importation de produits de
quincaillerie, d’hygiène corporelle, électroniques ou cosmétiques alors
que nous les fabriquons chez nous ?», s’est interrogé le conférencier,
qui appelle les pouvoirs publics à maîtriser les importations.
Un autre danger guette également l’Algérie en 2014, selon cet expert,
qui cite le commerce informel. Ainsi, dit-il, c’est entre 40 et 42% du
commerce qui échappent aux structures de l’Etat. «Nous sommes en danger
tant que notre pays n’exploite que 15% de ses moyens. Nous avons une
richesse dormante, nous sommes riches mais nous sommes incapables de
consommer l’argent que nous avons en termes d’investissements», estime
l’économiste, qui a alerté sur les dangers de l’exploitation du gaz de
schiste. «Nous serons peut-être prêts à investir dans le gaz de schiste
d’ici 40 à 50 ans mais pas dans l’immédiat», a-t-il soutenu. De son
côté, l’expert Moussouni Akli prévoit une décroissance de notre
économie.
Selon lui, l’Algérie est le plus faible exportateur de la région MENA
avec 0,21% et le plus important importateur avec 26%. Il explique cette
situation par rapport aux besoins du marché qui augmentent chaque année
avec la croissance de la population qui enregistre un million de
naissances par an, d’une part, et d’autre part, la stagnation et la
décroissance des productions agricole, agroindustrielle et industrielle.
S. A.