Sports : La question du limogeage du sélectionneur bosnien devrait être tranchée lors du prochain BF
Raouraoua-Halilhodzic, le clash de trop ?


La guerre des mots n’en finit pas d’empoisonner la vie de la sélection nationale à quelque six mois du rendez-vous de Brésil-2014. Au détour de deux sorties médiatiques, les relations entre le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, et le sélectionneur bosnien des Verts, Vahid Halilhodzic, déjà mises à mal par d’anciens clashs, semblent se détériorer sérieusement. Jusqu’à atteindre un point de non-retour.

Mohamed Bouchama - Alger - (Le Soir)
Les jours de Halilhodzic à la tête des Verts semblent désormais comptés. Ses propos tenus lors de l’entretien accordé à la Radio nationale, vendredi matin, sont une véhémente riposte, une déclaration de guerre, à l’intervention sur le sujet, de son devenir à la barre technique de l’équipe d’Algérie, du président de la FAF, jeudi passé au Forum Dzaïr TV.
Mohamed Raouraoua tentait, lors de ladite rencontre avec les médias, de relativiser les propos (déplacés) tenus par l’ex-entraîneur de la Côte d’Ivoire devant les caméras de la chaîne française, France 24. «J'ai réécouté les déclarations de l'entraîneur national sur la chaîne de télévision France 24. Je pense qu'il s'est mal exprimé, surtout qu'il ne maîtrise pas très bien la langue française. Je suis persuadé toutefois qu'il n'ira pas au Brésil en touriste», avait-il indiqué. Le membre du CE de la Fifa espérait en fait calmer un jeu malsain qui pouvait nuire à la bonne marche de la sélection à quelques mois de son entrée en lice à la phase finale du Mondial brésilien. Ce fut peine perdue puisque le Bosnien, certainement briefé sur le contenu des déclarations du responsable algérien, répliquait sèchement notamment sur le point relatif au renouvellement de son contrat avec la FAF. La veille, M. Raouraoua indiquait à la presse que Halilhodzic a jusqu’au 31 janvier pour répondre à la proposition de la fédération. «Pour assurer la continuité, notamment en vue de la prochaine CAN, j'ai proposé à Halilhodzic de prolonger son contrat. Pour l'instant, il n'a encore rien décidé, mais il a un ultimatum qui s'étale jusqu'à la fin de ce mois de janvier pour y trancher», a-t-il fait savoir.
Un détail qui n’a pas plu au Bosnien qui sortira la grosse artillerie langagière pour faire comprendre sa position sur la question. «Qui a parlé d'ultimatum? Je ne suis au courant d'aucune date limite qui m'aurait été fixée pour trancher sur la question de mon avenir avec la sélection algérienne. Et puis, cette décision devra être prise en concertation avec ma famille», tempête-t-il comme pour démentir son employeur. Et de trancher une bonne fois pour toutes : «Ma décision quant à mon avenir avec la sélection algérienne sera prise après le Mondial. On verra en fonction de l'évolution des choses dans cette compétition».
Des mots durs qui dénotent de la colère profonde de l’ancien Parisien qui ne prend, comme d’habitude, pas de gants pour tirer à boulets rouges sur tous ceux, la presse en premier, qui ne semblent pas comprendre l’exploit réalisé par l’équipe algérienne sous sa conduite.
Après avoir mis en avant des problèmes d’ordre familial qui seraient derrière sa prochaine «longue réflexion», Halilhodzic fera remarquer qu’il n’a de comptes à rendre à personne. «Je n’ai de dettes envers personne, est-ce que vous comprenez cela ? Vous savez, je ne suis pas un mendiant. Un petit peu de reconnaissance s’il vous plaît. C’est insupportable de voir mes exploits banalisés», assène-t-il.

Le BF décidera
Devant cet embrasement, et face à l’urgence édictée par le programme chargé du président de la FAF, la prochaine réunion du bureau fédéral devrait trancher définitivement le sort de Halilhodzic. De sources concordantes, on apprend que le président de la fédération proposera aux membres du bureau fédéral la mise de fin de fonction` de l’actuel sélectionneur des Verts. Il énumérera les raisons et les conséquences d’une telle décision qui intervient à quelques mois du Mondial-2014. Le patron de la fédération qui a voulu arracher l’accord final de Halilhodzic pour prolonger son bail au moins jusqu’en mars 2015, soit au lendemain de la CAN prévue au Maroc, a mis en avant le rapprochement des éliminatoires de cette Coupe d’Afrique avec la fin du tournoi final du Mondial brésilien. En effet, les six matches des éliminatoires de la CAN-2015 se joueront entre les 1er et 9 septembre (première et deuxième journées), les 6 et 14 octobre (troisième et quatrième journées) et les 9 et 18 novembre (cinquième et sixième journées).
La crainte que l’EN subisse les aléas d’un changement d’entraîneur à la fin du Mondial avait été évoquée par le président de la Fédération algérienne de football pour expliquer le prolongement de Halilhodzic. Interrogé sur le risque que prendrait la FAF en renouvelant un entraîneur qui pourrait ne pas réaliser son objectif, celui d’atteindre le second tour, M. Raouraoua a confié qu’il n’avait pas d’autres choix.
La volte-face du Bosnien qui se mure à ne pas répondre favorablement à la proposition de la FAF avant le 31 janvier pourrait constituer une opportunité salutaire. D’ailleurs, le boss de la FAF a précisé que «compte tenu de la courte période qui sépare la fin du Mondial du début des éliminatoires de la CAN, on souhaite voir Halilhodzic rester parmi nous pour qu'il y ait une certaine stabilité en vue du rendez-vous continental, mais s'il décide de ne pas rempiler, on prendra les mesures qui s'imposent», a-t-il dit. Et de révéler qu'ils sont nombreux les entraîneurs, «parmi eux des techniciens de renom», à postuler à la succession de Halilhodzic. Une liste où le favori pourrait être le Français Philipe Troussier, à en croire des sources généralement bien informées.
M. B.





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