C’est aujourd’hui, mardi, que le ministre de la
Communication, Abdelkader Messahel, présentera devant l’Assemblée
populaire nationale, la nouvelle loi sur l’audiovisuel. Une loi qui fait
l’objet d’une grande polémique, notamment en ce qui concerne
l’interprétation que l’on doit faire de son article 7 qui parle
expressément de «chaînes thématiques» s’agissant de l’ouverture du champ
audiovisuel en Algérie.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - «Mauvaise lecture», tranchera toutefois
Messahel qui était hier lundi «l’invité de la rédaction», l’émission
phare de la Chaîne 3 de la Radio nationale. Pour Messahel, ce serait une
«mauvaise traduction du texte, de l’arabe vers le français» qui serait
derrière cette mauvaise interprétation. «Le texte en arabe est très
clair et explicite et note bien qu’une chaîne thématique se décline en
une chaîne en un seul thème ou à plusieurs thèmes.» Il ajoutera : «C’est
le texte en arabe qui fait foi.» A la veille de son passage devant les
députés, dont certains, comme les islamistes de l’Alliance verte tentent
d’en tirer le plus grand profit politique, Messahel leur renvoie la
balle d’une manière diplomatique. Cela en tenant à rappeler tout de même
que ce fameux article 7, tout comme la loi sur l’audiovisuel d’ailleurs,
n’est qu’un texte d’application de la loi organique portant code de
l’information que cette même Assemblée avait adopté en 2012 ! De manière
plus générale, le ministre tente de rassurer. Cela, lorsqu’il affirme
que «l’ouverture de l’audiovisuel en Algérie est irrémédiable. Nous
sommes un Etat de droit et nous travaillons à la consolidation de cet
Etat de droit et à ce que le citoyen algérien puisse avoir de
l’information crédible et des émissions qui le mettent en symbiose avec
son environnement et son pays».
A vrai dire, et le ministre le reconnaît lui-même, cette loi ne vient
que pour «encadrer une ouverture qui est déjà là, de facto». Les
nouvelles chaînes privées, même de droit étranger, dominent déjà le
champ audiovisuel algérien depuis bientôt deux ans ! Elles sont
pratiquement toutes généralistes et, plus précisément, elles traitent
des sujets parfois exclusivement politiques ! Mieux, elles sont tolérées
par le pouvoir qui, dans un premier temps, leur avait délivré des
«autorisations» pour ouvrir des bureaux à… Alger et couvrir les
acticités gouvernementales et officielles ! Des autorisations du reste
prolongées depuis le 31 décembre 2013 et ce, jusqu’à «l’adoption de la
nouvelle loi et la mise en place de l’autorité de régulation» précisera
Messahel.
Le ministre qui «espère» que ladite loi soit adoptée durant la session
parlementaire en cours, c'est-à-dire avant les présidentielles,
affirmera également que ces mêmes chaînes pourront dès lors émettre à
travers la TDA. Il faut dire que certaines de ces chaînes ont déjà
relégué au second plan notre ENTV nationale en terme de propagande en
faveur du pouvoir !
K. A.