Pas de concession de la part de Messahel. Le ministre
de la Communication a introduit un amendement de l’article 7 tout juste
pour apporter une précision «linguistique» au sujet des chaînes
thématiques. L’esprit de la loi reste inchangé en dépit des nombreuses
critiques émises par les députés.
Nawal Imès - Alger (Le Soir)
Le ministre de la Communication a défendu hier le texte relatif à
l’activité audiovisuelle devant les députés. Très critiqué et soupçonné
d’avoir pesé de tout son poids pour le retrait d’un amendement relatif à
l’autorisation de chaînes généralistes, Messahel a assuré n’avoir pas
pour tradition d’interférer dans le travail des commissions de l’APN. Il
concède que la définition de la chaîne thématique telle que stipulée
dans l’article 7 de ladite loi pouvait être à l’origine de la confusion.
Une confusion qui, dit-il, sera désormais levée grâce à l’amendement en
question. Le ministre continue de vendre le concept de la chaîne
thématique à plusieurs thèmes. La composante et la mission de l’autorité
de régulation ont également fait l’objet de beaucoup de critiques. Ces
dernières ont été balayées d’un revers de la main par Messahel qui
assure que l’Algérie n’a fait que reproduire des modèles déjà existants
sous d’autres cieux. A ceux qui critiquent la composante de cette
autorité, Messahel répond que sa crédulité sera tirée de sa capacité
d’être indépendante et qui se vérifiera sur le terrain. Questionnés sur
l’attribution des fréquences, le ministre sera on ne peut plus clair :
les fréquences sont la propriété de l’Etat algérien et c’est à lui via
la Télédiffusion algérienne (TDA) que revient la charge d’attribuer les
créneaux. Il s’agit, selon Messahel, d’une question de souveraineté
nationale qu’il n’est pas question de négocier. Actuellement, la TDA est
en mesure d’attribuer 13 fréquences seulement. Une capacité appelée à
augmenter plus tard. Pour les radios privées, il faudra cependant
attendre un peu plus longtemps. Selon le ministre de la Communication,
les fréquences sont actuellement indisponibles. Il faudra attendre que
l’Algérie introduise une demande auprès de l’Organisation internationale
des télécommunications (UIT) pour voir son quota de fréquences
augmenter. Il s’agit pour le ministre de «contraintes objectives» et non
pas d’une volonté de contrôle. Même logique adoptée pour défendre le
texte qui, selon lui, doit être appréhendé dans sa globalité. Il était,
selon ses dires, impératif d’être en conformité avec l’esprit de la loi
organique sur l’information pour ne pas courir le risque de voir la loi
déclarée anticonstitutionnelle par le Conseil constitutionnel. Après
l’intervention de 160 députés ayant une cinquantaine d’amendements
proposés, la loi sera soumise au vote le 20 janvier. Elle sera sans
surprise votée sans changements notables.
N. I.