Si le président de la République ne postule pas à un
autre mandat, les candidats auront les mêmes chances.
C’est ce que le président du parti El Karama a déclaré, hier, à propos
du prochain scrutin présidentiel auquel il présentera pourtant sa
candidature. Mohamed Benhamou, qui a réuni hier les coordinateurs de son
parti pour la région centre du pays, a estimé, lors d’une conférence de
presse, que le chef de l’Etat est libre de se représenter ou de coopter
un autre candidat. Néamoins, Abdelaziz Bouteflika remporterait
certainement le scrutin, assure le président d’El Karama. «Par
honnêteté, il sera favorisé d’au moins cinq millions de voix»,
dira-t-il. Dans ce cas, Benhamou a laissé entendre que cette échéance
constituera une étape d’apprentissage, d’autant que le parti se targue
d’avoir tout « le temps». Toutefois, Mohamed Benhamou est persuadé que
les autres candidats, notamment ceux du «système» et les anciens chefs
de gouvernement, auront les mêmes chances. Car, explique-t-il, ils
auront toute latitude de participer et seront déliés de toute
obligation, de toute «obéissance» à des injonctions, comme par le passé.
En ce sens, le dirigeant d’El Karama a mis en avant sa propre
compréhension du concept de «la désobéissance politique». Or, le
président de cette formation politique est convaincu de la tenue d’un
second tour, le scrutin devant susciter un grand nombre de candidature.
Cela, tout en formulant, tant des craintes sur l’éventuelle prégnance de
l’ «argent» et des pressions de «la maffia» que des doutes sur le
caractère intègre et transparent de la prochaine échéance électorale. Ce
faisant, le positionnement ultérieur d’El Karama, en termes de retrait
ou contraction d’alliances, le président de cette formation ne le
définira que par rapport à «l’intérêt de l’Algérie et l’intérêt du
parti». L’opportunité médiatique pour Mohamed Benhamou également de se
montrer réfractaire à la possibilité immédiate d’un «Etat civil», un
mode de gouvernance irréalisable, selon lui, dans le court terme et
d’autant que le pays a besoin d’une période de transition, d’un
«consensus», de «la continuité » et de «la sérénité». Cela, dans la
mesure où l’Algérie a besoin, certes, d’être protégée car «ciblée», mais
dispose cependant d’institutions (Armée, services de sécurité...) qui
assument leur rôles dans la défense du pays contre toutes menaces et qui
sont appelées néanmoins à «changer de mentalité». Par ailleurs, le
dirigeant d’El Karama, qui se déclare hostile à d’éventuels règlements
de comptes et à l’ «hypocrisie judiciaire», a prôné une amnistie
générale, une démarche «préventive» et le réinvestissement domestique
des montants, susceptibles de détournement.
C. B.