La langue de Si Afif, membre du comité central du
FLN, s’est déliée à la veille du show raté d’Amar Saâdani. Il a soutenu
qu’il a été approché pour participer à la campagne anti-Sellal et anti-DRS
mais qu’il avait refusé. Qui a souhaité s’offrir les services du
«tirailleur» si Afif ?
Sofiane Aït Iflis Alger (Le Soir)
Faut-il croire Si Afif sur parole, lorsque l’on sait qu’il a plus
d’un reproche à faire à Amar Saâdani qui lui a fait connaître
l’infortune politique ? Le risque vaut d’être pris, tant est que sa
déclaration est à même de confirmer ce qui s’est écrit à propos de
l’agitation du secrétaire général du FLN, à savoir que Saâdani exécutait
un plan de bataille élaboré ailleurs et qui visait un passage en force
du clan présidentiel en avril 2014. «On m’a personnellement approché
pour m’en prendre au Premier ministre et à l’armée mais j’ai refusé et
j’ai clairement fait savoir que je n’adhérais pas à l’entreprise
aventureuse vers laquelle se dirigeait le FLN», a soutenu Si Afif dans
les colonnes de Djazaïr News sans toutefois révéler qui lui en a fait la
demande. Peu probable que ce soit Saâdani lui-même qui a tenté de
l’entraîner dans l’aventure, étant donné que le courant ne passait pas
entre les deux hommes. La demande pourrait alors provenir d’un clan
parmi les proches de Bouteflika qui voient d’un mauvais œil l’ascension
de Sellal à qui il serait reproché également une accointance non
ouvertement assumée avec l’armée, plus précisément le DRS. Ce qui
voudrait dire que le clan présidentiel n’est pas une entité soudée,
comme d’aucuns pouvaient le croire mais qu’il est miné par des
tiraillements. Il se pourrait que ce soit suite à son refus d’épauler
Saâdani dans sa quête éperdue de frayer un chemin devant une autre
candidature de Bouteflika que Si Afif a connu sa disgrâce politique. Et
s’il en parle aujourd’hui, c’est qu’il a dû sentir les vents tourner et
que les équilibres au sommet de l’Etat commencent à muer défavorablement
à Bouteflika et son clan. Assurément, puisque au même moment, l’ancien
secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, décide de sortir de son
apnée politique et ose défier Saâdani. Hier, il s’est en effet introduit
au meeting de la coupole Mohamed-Boudiaf. Résultat : Saâdani, perturbé
par cette visite inattendue, a dû faire court.
S. A. I.