Même si les producteurs de lait privés trouvent
irréaliste la décision d’Abdelmalek Sellal d’abandonner le
conditionnement du lait en sachet polyéthylène et d’opter pour le pack
en carton, dans un délai de trois mois, ils le prennent toutefois au mot
pour relever ce défi à moyen terme.
Le Comité interprofessionnel du lait qui s’est réuni hier, à Alger, en
assemblée générale extraordinaire, a adopté trois résolutions pour faire
face à la crise qui secoue ce secteur depuis quelque temps. La première
telle que soulignée dans le procès-verbal sanctionnant cette réunion «a
trait à la décision annoncée, à Mostaganem, par le Premier ministre et
relative à l’amélioration du conditionnement du lait en optant pour le
pack en carton». Sauf que les industriels laitiers privés qui
soutiennent à l’unanimité cette démarche souhaitent que cette mesure ne
profite pas uniquement aux seules quinze unités de production publiques.
En clair, le droit à la subvention de l’Etat pour passer à cette
nouvelle industrie et abandonner le conditionnement du lait en sachet
qui «n’a cours de nos jours, que dans de rares pays ». Contacté, le
porte-parole des producteurs laitiers privés, Abed Larbi, a émis
d’autres réserves : «La décision d’Abdelmalek Sellal est salutaire sauf
qu’il faut savoir que pour l’acquisition d’une machine de
conditionnement en pack il faut attendre plus de huit mois, surtout avec
l’obligation faite d’ouvrir un crédit documentaire… D’autant plus que
les fournisseurs étrangers de cet appareillage exigent de leurs clients
l’approvisionnement de l’emballage en carton chez eux ». Ce dernier ne
manquera pas également de souligner que le coût d’investissement minimum
pour une machine de production de 5 000 packs en carton par heure
s’élève à 5 milliards de centimes. Par ailleurs, et s’agissant de la
deuxième résolution, les industriels laitiers privés invitent les
ministères de l’Agriculture et du Commerce à rendre publique leur
enquête récemment élaborée afin de cesser toute polémique et discrédit
sur les transformateurs. «Comment de telles déviances peuvent se
produire sachant les actions de contrôle quasi régulières des DGP, des
DSA, de l’ONIL, des services vétérinaires, des services de
l’environnement et des services fiscaux ?», ont-ils conclu. Enfin, la
troisième résolution qui sera plus extrapolée dans la prochaine édition
du Soir d’Algérie porte sur le problème du prix administré par l’Etat et
le dysfonctionnement économique qu’il génère.
M. M.