C’est un appel pressant que lance Louisa Hanoune en
direction de Bouteflika. La secrétaire générale du Parti des
travailleurs exhorte le président de la République de s’adresser à la
nation pour, dit-elle, dissiper les rumeurs et désamorcer la crise. Une
prise de parole tout à fait possible selon Hanoune qui assure que
Bouteflika est en possession de ses capacités mentales.
Nawal Imès - Alger (Le Soir)
Considérant que le président de la République était comptable devant
la nation et que l’heure était grave, la première responsable du PT
estime que Bouteflika devrait prendre la parole pour ne plus laisser les
uns et les autres s’exprimer en son nom. Une prise de parole plus que
nécessaire car, estime-t-elle, l’angoisse s’est emparée de tous les
Algériens dans un climat de crise. Pour la désamorcer, elle appelle
Bouteflika à «faire l’effort» de prendre la parole quelle que soit la
décision qu’il aura prise pour son avenir politique. Ce qui compte selon
Hanoune, ce n’est pas de savoir si le Président a l’intention de briguer
un quatrième mandat ou pas mais d’assainir un climat fait de rumeurs et
de supputations. Hanoune assure que le Président est en mesure de le
faire car, dit-elle, sans être son médecin, elle est certaine que ses
facultés mentales n’ont jamais été affectées et qu’il pouvait
parfaitement communiquer même s’il ne devait annoncer sa décision finale
au sujet des présidentielles qu’ultérieurement. Hanoune, qui se dit
adepte de la liberté de chacun de se présenter, estime que c’est à
Bouteflika de trancher en fonction de son état de santé mais elle dit
imaginer mal une candidature sans que le concerné ne s’adresse au
peuple. Le Parti des travailleurs a, quant à lui, tranché. Il présentera
un candidat. Les formulaires de souscription ont d’ailleurs déjà été
retirés au niveau du ministère de l’Intérieur. L’annonce de la
candidature de Louisa Hanoune se fera de manière solennelle vendredi
prochain. Une décision prise par le Comité central du parti. En animant
hier une conférence de presse, Louisa Hanoune a rappelé que les
mécanismes devant permettre une élection dans les règles n’avaient pas
tellement changé par rapport aux élections précédentes. Elle se dit
opposée à la composante de la Commission de surveillance des élections
qui doit, selon elle, être composée non pas de représentants des partis
politiques mais des représentants des candidats puisqu’il s’agit d’une
élection présidentielle.
En demandant des garanties au Premier ministre et au président de la
République, Hanoune a réitéré sa position hostile à la présence
d’observateurs étrangers qui ne sont nullement une garantie de
régularité d’un scrutin.
N. I.