Louisa Hanoune est officiellement candidate aux
élections présidentielles. Une candidature pour bâtir «la deuxième
République». La secrétaire générale du Parti des travailleurs dit se
lancer dans une bataille «pas comme les autres» et appelle Bouteflika à
garantir la régularité du scrutin, qu’il soit candidat ou pas.
Nawal Imès - Alger (Le Soir)
La candidature de Louisa Hanoune est désormais officielle. Le Parti
des travailleurs a organisé hier un meeting populaire pour l’annoncer.
Dans un discours de circonstance, le numéro un du PT a avoué que la
responsabilité que faisait peser sur elle le parti était lourde dans un
contexte particulier. Il s’agit, selon elle, d’une élection différente
de toutes les précédentes, «un examen historique» qui ne laisse d’autres
alternatives au parti que de se jeter dans la bataille.
S’adressant aux militants venus des quatre coins du pays dans une salle
Maestra bondée, Hanoune confiera mettre toute sa confiance en ses
militants et exige du Président sortant qu’il fasse respecter la
souveraineté populaire et qu’il donne des garanties pour la transparence
du processus électoral. Les enjeux sont, selon Hanoune, énormes : il
s’agit de mettre le pays à l’abri de toutes les menaces et de refuser
toute ingérence étrangère dans les affaires internes du pays d’une
manière directe ou indirecte.
En la matière, Hanoune pense que la responsabilité de Bouteflika est
entièrement engagée pour la réussite du processus. Il lui incombe,
dit-elle, de réunir les conditions pour une réelle décantation
politique. A ses militants et sympathisants, Louisa Hanoune promet une
campagne électorale «propre» qui tienne compte du passé militant du
parti et de ses positions. Au cours de son intervention, Hanoune
dévoilera une partie de son programme électoral. Pour bâtir la seconde
République, Hanoune préconise une révision constitutionnelle juste après
les élections présidentielles. Une Constitution dans laquelle, la
secrétaire générale du Parti des travailleurs compte institutionnaliser
tamazight, abolir la peine de mort et consacrer la séparation des
pouvoirs. Hanoune propose l’introduction d’un impôt sur la fortune, une
nationalisation des biens mal acquis et la consolidation des mesures
économiques à l’image de la règle du 49-51.
La candidate Hanoune annonce la couleur : si elle devait être élue à la
magistrature suprême, elle organiserait aussitôt après les
présidentielles, des élections législatives puis locales anticipées. Un
programme qui sera expliqué tout au long d’une campagne qui mènera
Hanoune à travers les différentes wilayas.
N. I.