L’éventualité du report des examens de fin d’année
n’a laissé indifférents ni les syndicats ni les parents d’élèves. Ils
sont unanimes à dire qu’il serait plus facile de trouver des solutions
pour l’arrêt de la grève que de reporter les examens. Ils évoquent des
contraintes d’ordre pratique. Le président de l’organisation nationale
des parents d’élèves est formel : le dénouement serait proche suite à
l’intervention de Sellal.
Nawal Imès - Alger (Le Soir)
Quatrième semaine de grève dans l’éducation. Face à l’impasse, le
ministre de l’Education avait évoqué samedi la piste du report des
examens de fin d’année face à l’impossibilité de rattraper les cours
perdus. Une proposition qui ne fait pas l’unanimité.
Les syndicats et parents d’élèves s’accordent à dire que dans l’état
actuel des choses, il est toujours possible d’organiser les examens dans
de bonnes conditions. C’est l’analyse que fait le coordonnateur du
Snapest qui estime que «cette proposition de Baba Ahmed signifie qu’il
fait la sourde oreille à nos doléances. Le report serait au final un
palliatif à l’arrêt de la grève».
Meziane Meriane considère que la situation actuelle est loin d’être
«catastrophique». En 2003, rappelle-t-il, la grève avait duré sept
semaines et les enseignants s’étaient mobilisés pour rattraper le retard
et préparer les élèves dans de bonnes conditions pour les examens de fin
d’année. Meziane Meriane estime qu’il est encore temps de sauver l’année
scolaire pour peu que la tutelle abandonne le langage des menaces pour
trouver les bonnes solutions. Même constat du côté du Cnapest.
Son coordonnateur national estime qu’il est temps que cesse cette
grève», ajoutant qu’il sera difficile de reporter les examens et que la
priorité absolue est aujourd’hui à l’arrêt de la grève.
Le dénouement serait proche, selon Hadj Dellalaou, le président de
l’organisation nationale des parents d’élèves. Il évoque l’intervention
du Premier ministre pour mettre un terme au bras de fer qui oppose
depuis des semaines les syndicats au ministre de tutelle. Hadj Dallalou
s’attend à un arrêt du mouvement «dans quelques jours», ce qui rend,
dit-il, inutile le report des examens. Il affirme en effet que dans
l’état actuel des choses, il est toujours possible de rattraper le temps
perdu grâce à l’intervention de pédagogues.
C’est au-delà des quatre semaines, estime-t-il, qu’il faudrait
s’inquiéter puisque le rattrapage deviendrait alors quasi impossible.
Pour éviter cette situation, il appelle toutes les parties à la sagesse.
Sur le terrain, les enseignants en grève poursuivaient hier leur
mouvement.
Dans beaucoup de wilayas, le spectre de la contestation s’est même
étendu à des établissements jusque-là épargnés.
Par devoir de solidarité, ils ont rejoint hier le mouvement. C’est ce
que confirme l’Unpef qui parle d’un sursaut des travailleurs de
l’éducation et qui, comme le reste des syndicats estime que la priorité
actuellement est de mettre un terme à la grève par la négociation.
N. I.