Actualités : BOUTEFLIKA AU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Premières images d’une réélection annoncée


Abdelaziz Bouteflika a déposé officiellement son dossier de candidature pour l’élection présidentielle du 17 avril prochain, au niveau du Conseil constitutionnel, hier lundi dans l’après-midi. Sans surprise, l’homme aura ainsi accompli son coup de force entamé depuis des mois en vue de s’offrir un quatrième mandat.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir)
Une candidature, pourtant, un moment brutalement interrompue par un accident de santé, un AVC très lourd qui surprendra Bouteflika le 27 avril 2013.
Déjà fortement fragilisé par une précédente intervention chirurgicale subie en novembre 2005, Bouteflika revient vraiment de très loin et s’en sortira miraculeusement de son second séjour à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris. Pendant presque deux mois, il disparaît des radars : ni information fiable, ni la moindre image ! Seules les rumeurs, les plus contradictoires d’ailleurs prennent le relai. Certaines finiront même par annoncer pour sûr, son décès ! D’où la décision, en juin 2013, de montrer Bouteflika aux Invalides, entouré du Premier ministre, Abdelmalek Sellal et du chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd-Salah. Or, ces images-là, diffusées par la télévision nationale montraient un Bouteflika faisant partie toujours de ce monde, certes, mais dans quel état ! L’on découvrait ce jour-là que l’AVC aura laissé de très lourdes séquelles sur celui qui dirige le pays depuis avril 1999. A telle enseigne que, depuis, des revirements se font annoncer y compris parmi des plus proches.
Après son retour au pays, le 16 juillet 2013, Bouteflika rentrera en «hibernation». Il ne frappera de nouveau que vers la fin août. Avec une première décision qui augurait déjà de ses intentions quant à briguer un quatrième mandat. Elle interviendra sous la forme d’une instruction, via des canaux «officieux» et consistant à imposer Amar Saâdani à la tête du FLN envers et contre tous ! Le reste suivra à une cadence effrénée : un spectaculaire «réaménagement» au sein des services de renseignement puis, immédiatement après un non moins spectaculaire remaniement du gouvernement Sellal qui sacrifiera des proches comme Amar Tou ou Rachid Harraoubia mais, surtout, fera de ce même gouvernement, un véritable dispositif de guerre en vue de sa réélection et qui comprendra , à l’occasion, le Conseil constitutionnel justement. Aussi, et pour fermer définitivement le dispositif, Bouteflika hissera Ahmed Gaïd-Salah au rang de ministre délégué à la Défense nationale, fonction qu’il cumule avec celle de chef d’état-major ce qui en fait le véritable patron de l’armée. Plus rien ne pouvait, dès lors arrêter la machine «quatrième mandat». Pas même l’inattendu bras de fer au sommet de l’Etat qu’un certain…Amar Saâdani enclenchera, sur instruction bien entendu !
D’autres instructions ont, en parallèle, fait ébranler les instruments traditionnels du pouvoir lors de ce genre de rendez-vous. Comme par enchantement, le FLN, le RND, le MPA, le TAJ, l’UGTA, l’UNFA, l’UNPA etc. annoncent leur soutien tandis que Abdelmalek Sellal, lui, sillonnait le pays pour faire la promotion du bilan de Bouteflika et, depuis quelques mois, carrément celle du quatrième mandat. Il ne restait plus que l’annonce «officielle». Bouteflika la fera toutefois d’une manière pour le moins originale ! Ce sera le Premier ministre en personne, Abdelmalek Sellal qui la fera à partir d’Oran, le 22 février dernier, en marge d’une rencontre…internationale ! Le jour même, dans l’après-midi, ce sera un communiqué de la présidence de la République qui nous apprendra qu’effectivement, «Monsieur Bouteflika a procédé, ce jour, au retrait des formulaires de souscription pour sa candidature, auprès du ministère de l’Intérieur» ! Le message était très clair : Il s’agit, cette fois, du candidat non pas «du consensus», mais de l’Etat ! Comme l’atteste également la composante de sa direction de campagne…
K. A.



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