Partis politiques et personnalités ayant opté pour le
boycott des élections présidentielles se rencontrent aujourd’hui. A
l’ordre du jour, une large concertation pour arrêter un plan d’action en
vue d’un boycott actif. Des responsables du RCD, du MSP, d’Ennahda, de
Jil Jadid — de Djilali Soufiane — et Ahmed Benbitour tenteront de mettre
au point un plan de bataille qui puisse faire consensus.
Nawal Imès - Alger (Le Soir)
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie, le Mouvement de la
société pour la paix, Ennahda, Jil Jadid et Ahmed Benbitour qui ont pris
option pour le boycott coordonnent leurs actions pour mobiliser autour
d’actions concrètes devant mener à une large mobilisation populaire en
faveur du boycott. Djilali Soufiane, porte-parole de Jil Jadid qui avait
dans un premier temps fait part de son intention de se présenter aux
élections avant de se retirer, estime que «nous ne sommes plus dans un
processus normal mais face à un véritable renversement», expliquant que
dans ce contexte, la seule partie qui pourrait intervenir, c’est le
peuple. C’est pour cette raison, dit-il, qu’il compte «s’aligner sur
toutes les actions populaires».
Dans quelques jours, son parti jaugera l’ampleur des mouvements de
protestation. Soufiane Djilali sera d’ailleurs présent au rassemblement
prévu aujourd’hui par le mouvement «Barakat».
Du côté du MSP, son chargé de communication expliquait hier que le
boycott était une position politique qui devra être expliquée à de
larges pans de la société. Pour ce faire, le parti de Mokri compte sur
le travail de proximité. Le MSP a d’ores et déjà imprimé un petit livret
qui résume les positions du parti. Le MSP qui sera, selon M. Tebbal,
présent dans les quartiers, saisira l’opportunité des rencontres
nationales pour faire campagne en faveur du boycott.
Le MSP compte également être présent sur les réseaux sociaux. Il évoque
des rencontres avec le RCD et Ennahda et la proposition de
l’organisation d’une conférence nationale du dialogue qui regroupera non
seulement les adeptes du boycott mais également les candidats qui
considèrent que les conditions ne sont pas réunies pour la tenue
d’élections dans les règles. Pour le porte-parole du RCD, toutes les
actions menées se feront avec les partenaires politiques qui partagent
la même analyse. Ces derniers risquent cependant de se heurter à la
ferme intention des pouvoirs publics de ne pas laisser le champ libre
aux partis ayant décidé de ne pas participer à l’élection. Tayeb Belaïz
avait donné le ton en affirmant que «les autorisations et les salles ne
seront accordées, durant la campagne électorale, qu'aux candidats dont
les dossiers ont été validés par le Conseil constitutionnel».
Une déclaration qui avait soulevé un tollé avant que Belaïz ne tente
d’expliquer cette décision par l’indisponibilité des salles en période
de campagne électorale. Un argument qui n’aura évidemment convaincu
personne.
N. I.