Mohamed Djahid Younsi, président du mouvement El
Islah, a animé, hier, dans la ville de Boumerdès un meeting de soutien à
Ali Benflis, candidat aux élections présidentielles du 17 avril
prochain.
Deux membres du staff national du candidat accompagnaient le chef d’El
Islah. Avant d’entrer dans le vif du sujet, les élections et le pourquoi
de son choix à Ali Benflis, l’orateur attirera l’attention de son
auditoire sur le manque de légitimité dont souffre le pouvoir en place
en Algérie. Pour lui après l’évacuation, en 1988, du système du parti
unique, une diversité de façade, sans véritable démocratie a été
instituée.
«En réalité le système algérien n’a jamais changé. Il est resté le même
que celui d’avant, parce que les décideurs de ce pays ne croient pas à
la démocratie. Le peuple tentant, par le biais de ses partis politiques
et d’autres organisations qu’il a créées, de recouvrer sa souveraineté.
Sans succès jusqu’à présent», dira-t-il dans son constat. Passant aux
raisons qui l’ont poussé à rallier la candidature de Benflis, il dira en
substance : «A El Islah nous militons pour la construction d’un Etat
basé sur l’héritage de nos chouhada, un Etat social et qui fonctionne
dans le cadre des valeurs de l’Islam.
C’est notre feuille de route et c’est le premier point de notre alliance
avec Ali Benflis.» Et d’ajouter : «Nous n’avons rien ramené de nouveau.
Que ce qui réconcilie l’Algérie avec elle-même, avec son identité, son
islamité, son arabité et son amazighité». Selon lui, le second point
négocié avec le candidat Benflis se rapporte aux libertés, à la justice,
à la démocratie et aux droits de l’Homme. D’après lui, la démocratie et
les libertés sont un peu plus bafouées ces derniers jours à travers la
répression déployée contre les citoyens et les médias. Il déplore en
outre que «nous constatons que l’avis contraire est réprimé, l’argent
public, les médias publics et les postes de responsabilité
administratifs sont utilisés abusivement au profit du candidat du
système. Tout le monde a vu comment une nouvelle télévision a été fermée
de manière policière et violente», dira-t-il avant de s’exclamer : «Ils
veulent réintroduire le stalinisme dans notre pays». Pour l’orateur, le
candidat Benflis est porteur d’un projet qui prône le changement et
c’est ce que veut le peuple. Il estime que la reconduction de Bouteflika
pour un quatrième mandat est un danger pour l’Algérie. S’agissant des
partis politiques qui appellent au boycott, il affirme qu’il ne sera
jamais leur opposant car il vise, comme eux, le même objectif. «Nous
divergeons avec eux sur la méthode. Nous sommes tous ensemble dans la
même impasse, mais notre absence devant les urnes laisse libre cours à
la partie adverse». «Au sujet de la fraude nous sommes conscients
qu’elle a commencé. Mais si le peuple participe massivement, elle sera
empêchée. Le peuple ne se mobilisera que s’il constate un accord minimal
entre les partis de l’opposition».
Abachi L.