Abdelmalek Sellal a consacré sa première sortie
publique, en tant que directeur de campagne du candidat Abdelaziz
Bouteflika, par un premier meeting regroupant toutes les organisations
estudiantines et juvéniles du pouvoir ( UNEA, UGEL , UNJA, etc.). Le
décor, tout comme le discours de ce meeting tenu à la Coupole du
complexe olympique Mohamed-Boudiaf à Alger donnent déjà un aperçu de ce
que sera la campagne pour le candidat Bouteflika.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir)
Une campagne qui se déroulera sans le candidat concerné, comme le
confirmera d’ailleurs Abdelmalek Sellal lui-même : «Bouteflika, vous le
connaissez tous ! Tout ce qu’il a fait et réalisé pour l’Algérie, tout
le monde le sait. Lui et son bilan sont connus de tous. Voire même dans
le monde entier.
Il serait même inutile d’en parler. Il n’a pas besoin de campagne.»
Autrement dit, il ne faut pas s’attendre à voir Bouteflika pendant la
campagne qui s’ouvrira officiellement le 23 mars prochain. L’homme qui
avait sillonné les quarante-huit wilayas depuis la fin 2012, en tant que
Premier ministre dans une vraie pré-campagne électorale en faveur du
quatrième mandat, n’a fait, hier, à la Coupole, que reprendre son
discours habituel devant les représentants de «la société civile».
Il s’agit en fait de faire la promotion du «bilan», des «réalisations»,
des quinze années de règne de Abdelaziz Bouteflika. Il sera également
question de «stabilité. Sans cette stabilité, point de développement.
Certains vous parlent, aujourd’hui, de printemps arabe. Je ne sais
vraiment pas d’où nous viennent ces moustiques ! Mais rassurez-vous,
nous lui fermerons les portes. Et si jamais il entre quand même par la
fenêtre, nous avons assez d’insecticide pour l’éliminer» !
L’ex et… futur Premier ministre que Sellal redeviendra au lendemain des
élections, tentera de contrer les opposants et les concurrents sur le
thème phare de la campagne : la corruption. «N’écoutez pas toutes ces
rumeurs malveillantes qui cherchent à salir les responsables algériens.
Nous sommes des gens propres. Et nous ferons une campagne électorale
propre.» Ne voulant pas encore trop s’étaler sur le programme du
prochain quinquennat, Sellal dira toutefois, que «notre programme vise
deux objectifs principaux.
A savoir poursuivre les grandes réformes politiques et bâtir une grande
économie nationale».
Ce disant, Sellal lancera tout de même quelques promesses de campagne :
«Au nom de notre candidat, nous nous engageons à mettre la question de
l’emploi au cœur de notre programme.
Aussi, nous prévoyons de conforter les dispositifs déjà existants en la
matière comme l’Ansej et l’Anem, mais aussi la création d’un nouveau
dispositif spécialement destiné aux nouveaux diplômés universitaires.»
Il faut s’attendre à bien d’autres promesses de ce genre lors des
prochaines sorties de Sellal et de ses compagnons de campagne…
K. A.