Actualités : MANIFESTATIONS CONTRE LES PROPOS DE SELLAL À KHENCHELA, OUM-EL-BOUAGHI ET BATNA
Colère chaouie


En plus d’avoir enflammé les réactions à travers les réseaux sociaux, assaillis par les répliques des Chaouis et des Constantinois notamment, qui pour dénoncer l’impair de trop commis par le directeur de campagne du Président sortant et qui pour se démarquer d’une assertion qui ne sied pas «à la filiation de Benbadis», la dernière sortie d’Abdelmalek Sellal a mis le feu aux poudres dans la région des Aurès.
A Batna, plusieurs centaines d’étudiants ont décidé de battre le pavé hier, en réactions aux propos loufoques et non moins «attentatoires à l’honneur légendaire des Chaouis». Une marche contre ce que d’aucuns qualifieraient de sortie funeste de la part d’un haut responsable qui vient à peine de troquer sa casquette de Premier ministre contre le képi d’un commandeur de service à une campagne électorale qui débute plutôt par un contrecoup inattendu de la rue auressienne, touchée dans son amour-propre.
Une marche initiée, à priori, par une organisation estudiantine proche du FLN qui a fini, inévitablement, d’échapper au contrôle de ses propres organisateurs qui voulaient s’en tenir à «recadrer» la maladresse de Sellal.
Les opposants au quatrième mandat, qui avaient déjà tenu, la veille, un sit-in près du théâtre de cette ville, ont manifesté par la même occasion leur colère contre les déclarations de Sellal, laissant échapper quelques signes d’exacerbation généralisée puisque çà et là, on laisse entendre qu’une grande manifestation serait en préparation pour le 21 de ce mois en guise de désapprobation et de condamnation.
Le même sentiment d’indignation que des étudiants de Constantine ont éprouvé dès samedi, lors de leur sit-in contre le quatrième mandat et qui ont tenu d’adresser un message de sympathie et de fraternité aux Chaouis, stigmatisés par Sellal, soutenant que les Constantinois sont à mille lieues de ces propos condamnables qui risquent d’attiser la haine et «la fitna» et qui n’engage que leur auteur.
Les Batnéens, qui ont manifesté hier, à travers les artères principales de la ville à partir du campus brandissant des banderoles de réprimande contre les allégations de Sellal, n’ont pas été tendres à l’égard de ce dernier à l’image de «Ya Sellal ya Hakir Fakou Bik El Fakakir» entonné le long de leur itinéraire.
La halte devant le siège de la mouhafadha de Batna a marqué un tournant inattendu pour cette manifestation avec l’entrée en lice des militants anti-quatrième mandat qui ont attendu l’arrivée de la procession devant un symbole de l’allégeance à Bouteflika pour arborer leurs pancartes et répéter des slogans hostiles à la perspective d’un nouveau quinquennat pour l’actuel locataire du palais d’El Mouradia.
Les mêmes scènes sont reproduites, également pour la symbolique, devant la Maison de la culture qui abritait une rencontre se rapportant à la guerre de libération en présence du ministre des Moudjahidine. Car de symbolique, l’histoire de la région qui était justement au centre des débats de cette réunion, ne saurait être une matière aux pourfendeurs de quelques rangs qu’ils soient ni ternie par des propos aiguisés.
L’autre escale et non moins emblématique pour la conjoncture puisque les manifestants se sont rendus par la suite à la demeure du président Liamine Zeroual, celui qui incarne à leurs yeux, le principe de l’alternance au pouvoir et qui aura marqué l’histoire contemporaine du pays par son dévouement et le digne représentant des Chaouis. Un document, probablement un communiqué a été remis à la personne qui a accueilli les représentants des manifestants, arguant que l’ex-président n’était pas présent chez lui.
A Oum El Bouaghi, une imposante manifestation de colère a été tenue par des étudiants et des citoyens de cette ville devant le centre universitaire Larbi Ben M’hidi. Les présents ont exigé réparation par des excuses solennelles voire la traduction d’Abdelmalek Sellal devant la justice considérant ses propos comme une atteinte à l’honneur de la région, théâtre de la première balle tirée pour l’indépendance de l’Algérie et qui a donné les meilleurs de ses fils à la cause nationale.
A Ouled Rechache, dans la wilaya de Khenchela, des dizaines de citoyens ont également manifesté leur colère à travers une marche à travers les artères de la ville avant de procéder à la fermeture de la route menant vers la frontière tunisienne via la wilaya de Tébessa au moment où d’autres mécontents ont organisé des sit-in devant les structures publiques ce qui a paralysé cette ville et obligé les commerces à baisser leurs rideaux.
K. G.





Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2014/03/17/article.php?sid=161763&cid=2