Actualités : ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
Et s’il y avait un deuxième tour ?


Uninominal à deux tours, le scrutin présidentiel du 17 avril prochain peut, donc, dans l’absolu, déboucher sur un second tour. Sauf que, s’il venait à advenir, un second tour induirait forcément une vacance du pouvoir pendant au moins 15 jours. Explication.

Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir)
L’élection présidentielle est programmée pour le jeudi 17 avril, soit deux jours avant la fin du mandat en cours du Président Bouteflika, candidat, faut-il le rappeler, à sa propre succession. Si, au soir du 17 avril, aucun des six candidats en lice n’obtient la majorité absolue des suffrages exprimés, la loi électorale prévoit l’organisation d’un second tour qui mettra aux prises les deux candidats qui auront obtenu le plus grand nombre de voix. «Si au premier tour du scrutin, aucun candidat n’obtient la majorité absolue des suffrages exprimés, un deuxième tour est organisé. Ne participent à ce deuxième tour que les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de voix au premier tour», article 35 du code électoral. La même loi dispose aussi que la date du deuxième tour est fixée au quinzième jour après validation des résultats du premier tour par le Conseil constitutionnel. Et, exception faite des cas prévus par l’article 88 de la Constitution, l’intervalle maximum entre les deux tours est de 30 jours. La date du deuxième tour du scrutin est fixée au quinzième jour après la proclamation des résultats du premier tour par le Conseil constitutionnel. La durée maximale entre le premier et le deuxième tour ne doit pas dépasser trente jours. Ce délai peut être réduit à huit jours dans le cas prévu par l’article 88 de la Constitution. Article 143 du même code électoral. Ce qui précède donne à déduire qu’au cas où les résultats de l’élection présidentielle du 17 avril donnent lieu à un second tour, on sera confronté à une situation de vacance du pouvoir. Le mandat actuel du Président Bouteflika expire le 19 avril. Ce mandat ne peut d’aucune manière être prolongé. Si aucun des 6 candidats n’est élu au premier tour, au matin du 20 avril, l’Algérie sera sans président. A supposer que le Conseil constitutionnel proclame les résultats le 18 avril, c'est-à-dire le lendemain de l’élection, la date du second tour serra fixée au 4 mai. Auquel cas, entre le 19 avril à minuit et le 4 mai, l’Algérie sera sans président. Un cas de vacance non prévu dans les textes et auquel on ne peut conséquemment pallier par quelques artifices constitutionnels ou réglementaires. En fixant la date du scrutin à la veille du mandat en cours, le président sortant a agi comme s’il était assuré d’avance que l’élection ne connaîtra qu’un seul tour. La loi prévoit pourtant que l’élection présidentielle a lieu dans les 30 jours qui précèdent la date d’expiration du mandat en cours. Cette disposition est faite justement pour qu’il n’y ait pas de vacance de pouvoir dans le cas où l’élection donne lieu à un deuxième tour.
S. A. I.





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