Meziane Abane, journaliste militant des droits de l’Homme, et membre de
la Coordination nationale du mouvement Barakat a été tiré de son lit,
hier à 1h du matin, dans un hôtel à Batna, par la police. Motif :
insoumission par rapport au service national, dont il a été, pourtant,
disculpé en 2012 après une longue procédure d’une année, auprès du
tribunal militaire de Blida, affirme le concerné.
Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - A cette époque déjà, il s’était rendu
en Tunisie pour participer à une rencontre entre les jeunes activistes
maghrébins, l’Union européenne et la Ligue arabe. Après quatre
interviews, en fin d’après-midi accordées à la presse tunisienne où il a
fustigé les régimes totalitaires dans le monde arabe, dont l’Algérie, il
se fait arrêté, à son retour, à l’aéroport international d’Alger,
Houari-Boumediène. Il sera présenté au tribunal militaire de Blida pour
insoumission au service national dont il n’est pourtant plus concerné,
vu que sa situation est clean à ce propos. Ça lui vaudra une longue
année de procédure judiciaire avec interdiction de quitter le territoire
national, étant donné que son passeport lui a été retiré. Il en sortira
disculpé, et son nom ne figura plus dans le fichier du service national.
A l’ère de l’informatisation, son nom ne devrait plus paraître, même
dans le fichier policier. A plus forte raison, qu’après l’épisode de son
retour de la Tunisie, il fera le tour d’une dizaine de commissariats et
de brigades de gendarmerie, à chaque fois qu’il se déplace à l’intérieur
du pays et pour le même motif, témoigne-t-il. La police qui est venue
l’arrêter dans sa chambre d’hotêl, hier, à 1h du matin, l’a remis deux
heures plus tard, à la brigade de gendarmerie de Bouzernane, où il
passera la nuit dans une cellule. Il passera la journée à répondre à un
interrogatoire sur les raisons de son déplacement à Batna, raconte-t-il,
une fois libéré et joint par téléphone en fin d’après-midi. «La police
sait très bien que ma situation est régulière vis-à-vis du service
national, mais elle persiste, à chaque fois, qu’une conjoncture
politique nationale incommode le pouvoir en place, et que moi j’active
dans ce sens, pour m’intimider. Le hic, c’est qu’il n’y a pas longtemps,
j’ai été à Ouargla et Djelfa dans des hôtels et personne n’est venu me
voir pour m’arrêter au nom de la loi. Aujourd’hui, que je fais partie de
la Coordination nationale du mouvement Barakat, et que je me rends à
Batna dans le cadre d’un reportage journalistique, après les propos
tenus par Sellal à l’encontre des Chaouis, revoilà les intimidations»,
s’indigne-t-il.
M. M.