ActualitĂ©s : Affiches électorales
Quand l’improvisation prend les commandes


Plus d’une semaine après le lancement de la campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril, l’affichage des candidats dans les emplacements qui leur sont réservés, est anarchique. Plus encore, les affiches représentant les six candidats sont jugées comme étant de qualité médiocre et sans recherche, par les artistes et les experts. M. Mustapha Boughadou, enseignant-chercheur en sciences de la communication et du journalisme auprès de l’Université d'Alger et enseignant associé auprès de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger dira, à ce propos, que la réalisation des affiches ne répond à aucune norme internationale.

F.-Zohra B. - Alger (Le Soir)
Depuis le lancement de la campagne électorale, l’affichage effectué par les directions de campagne des candidats est anarchique, ne respectant pas souvent les emplacements. Ceci en plus du fait que les affiches sont souvent collées les unes sur les autres au gré de la volonté des animateurs de la campagne électorale qui collent l’affiche de leurs candidats respectifs sur celle d’un autre au mépris de la réglementation en vigueur. Par ailleurs, les affiches réalisées par les équipes des candidats, censées attirer l’intérêt de la population et donc les futurs électeurs sur le message transmis, sont jugées comme étant particulièrement médiocres.
Ainsi, M. Mustapha Boughadou, explique que l’utilisation des espaces réservés aux candidats est «catastrophique».
Pour le spécialiste, les emplacements ne sont pas respectés, comme une grande partie des affiches ont été arrachées dès le début de la campagne électorale.
Mustapha Boughadou dira donc que si à partir des élections de 1995, il y a eu un effort de recherche de la qualité morphologique dans la réalisation des affiches de campagne, cela n’a pas été le cas lors des dernières campagnes électorales.
Le spécialiste explique ainsi que la réalisation des affiches ne respecte aucune norme internationale ou de qualité. «Les affiches réalisées ne sont pas brillantes concernant la visibilité, comme au niveau de leur contenu, il n’y a pas de recherche concernant les slogans. Il y a une retenue qui inquiète au niveau des supports de communication politique, et nous avons même reculé sur ce plan depuis 1992», explique le spécialiste, évoquant ainsi un «niveau médiocre» dans la conception des affiches. Cela est également le cas, selon le spécialiste pour ce qui est de l’impression qui affiche «des couleurs de mauvaise qualité». Selon M. Boughadou, le bleu pour lequel ont opté la plupart des candidats pour la réalisation des affiches «n’est pas celui que l’on devrait avoir au vu du ton inapproprié utilisé».
En effet et pour cette campagne pour l’élection du 17 avril, les candidats ont abandonné le vert, largement utilisé d’habitude, pour le bleu comme couleur de fond. «En fait les candidats et leurs équipes ont, apparemment, opté pour le bleu sans vraiment savoir pourquoi», note le spécialiste.
Pour ce dernier, la plupart des candidats ne disposent pas de moyens suffisants pour confectionner des supports de qualité.
Selon lui aussi, les Algériens n’ont découvert les affiches que récemment, ces dernières étant donc réalisées de manière approximative.
F.-Z. B.





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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2014/03/31/article.php?sid=154615&cid=2