Aujourd’hui, je sais exactement quelle partie du cerveau a
été endommagée par l’AVC. C’est l’hémisphère en charge
des sentiments de…… honte, de retenue et de raison !
Eh ! Oh ! Les camarades ! Il ne faudrait tout de même pas que la principale
information nous passe ainsi sous le nez, que nous la rations lamentablement,
parce qu’aveuglés par le 81% et des poussières d’hôpital donnés à Abdekka. La
moitié des électrices et des électeurs algériens a catégoriquement et
formellement refusé d’accorder, de donner, d’offrir ses voix à un monsieur
vieux, malade et sanitairement instable. C’est tout simplement énorme de
maturité citoyenne. On pourra me diffuser à longueur de journée les images de
mecs et de nanas tenant leurs enfants à bout de bras par les toits ouvrants de
leurs voitures – au risque de les faire décapiter par des obstacles et autres
objets contondants – et chantant «Vive Bouteflika !», ça n’arrivera pas à
m’enlever de la tête ce constat terrible de résonance. Une Algérie divisée en
deux. Une moitié que l’on nous dit avoir voté pour le candidat sortant-rentrant,
avec la marge que vous et moi connaissons sur le bout des doigts de ce système
de fraude et de triturage des urnes – revoir et réécouter ce grand moment
confessionnel de l’ex-wali Bachir Frik – et une autre moitié qui a dit juste
ceci : je suis citoyenne ou citoyen algérien. Je suis doué d’un cerveau
fonctionnant encore toute la journée et toute la nuit, et non pas seulement une
demi-heure par jour, et aujourd’hui, on ne m’obligera pas à voter pour un
candidat virtuel, pour un hologramme branché sur six générateurs toussotants,
Sellal, Ouyahia, Belkhadem, Bensalah, Saâdani, Benyounès et Ghoul. Et ça serait
tout de même ballot de ne pas saisir le message transmis par cette moitié
résistante. Il est pourtant clair, ce message : Bouteflika n’est pas, n’est plus
le président de tous les Algériens. Dans le meilleur des scenarii, dans la
version la plus douce, la moins conflictuelle, Abdekka est le président de la
moitié des électeurs ! Bon Dieu ! Quel camouflet, tout de même pour celui qui a
placé ses mandatures sous le label non contrôlé du «rassemblement» ! Potentat
mal assis sur un trône roulant juché sur une moitié de pays, il se dégage de lui
une impressionnante sensation de «chancelances » et de tangages dangereux. Je
vous ai à moitié convaincus ? Tant pis ! C’est à l’autre moitié que je
m’adressais ! Tout en fumant du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui
continue.
H. L.
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