Les cheminots se sentent «trahis au lendemain du
quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika », par «le patron de l’UGTA,
Abdelmadjid Sidi Saïd», qui , en plus de leur avoir «demandé de voter
pour le Président-candidat», a noyé leur grève nationale entre le 24 et
le 27 mars dernier, dans des «promesses électoralistes», explique leur
leader syndical Abdelhak Boumansour. Un débrayage national et illimité
est prévu pour dimanche prochain.
Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Le conflit entre la Société nationale
des transports ferroviaires et les cheminots refait surface au lendemain
du scrutin pour les présidentielles d’avril 2014 et la réélection de
Abdelaziz Bouteflika. Hier dans la matinée, la section syndicale d’Alger
de la SNTF a rendu public un communiqué où elle rappelle qu’un protocole
d’accord a été signé le 27 mars dernier, après quatre jours de grève,
avec leur direction qui s’est engagée à satisfaire leurs doléances. Il
s’agit, en effet, du paiement d’un rappel calculé sur la base du point
indiciaire de 60 DA pour une période de 19 mois de juin 2010 au 31
décembre 2011 et sur la base de 74 DA pour l’autre période de 17 mois
allant du 1er janvier 2012 au 31 mai 2014. En tout, 36 mois de rappel,
selon également une note d’information de la direction générale de la
SNTF adressée hier, en fin d’après-midi aux cheminots, les appelant à
être «sensibles aux mesures prises». Les cheminots qualifient cette
correspondance de «désengagement». Et pas seulement puisque le chef de
la section syndicale d’Alger des cheminots, Abdelhak Boumansour,
contacté, évoque carrément «une trahison à tous les niveaux». En clair,
il reproche à la fédération nationale des cheminots affiliée à l’UGTA,
cosignataire de la note d’information en question, de cautionner
«l’arnaque des travailleurs». Il rappelle à ce propos que le protocole
d’accord prévoyait d’arrêter les modalités de paiement à compter du 30
mars 2014. Chose, non seulement non faite, mais plus grave encore un
changement radical de discours au lendemain du scrutin présidentiel,
regrette notre interlocuteur. «Aujourd’hui, nous avons conscience que
nous avons été menés en bateau afin que nous cessions la grève pour le
bon déroulement de la campagne électorale pour les présidentielles
d’avril 2014. Il se trouve que nous commençons à perdre confiance juste
après la réélection d’Abdelaziz Bouteflika parce que nous avons suivi
les directives de la Centrale syndicale qui nous a, entre autres,
demandé de voter pour le Président-candidat favori», dévoile Abdelhak
Boumansour, qui affirme, par ailleurs, que la fédération des cheminots (UGTA)
ne fait plus l’unanimité parmi les travailleurs, après le cautionnement
de ce désengagement de la tutelle. «Samedi à partir de minuit, les
trains ne siffleront plus. Les usagers devront se rabattre sur d’autres
moyens de transport dans la matinée de dimanche prochain si jamais notre
direction ne revient pas sur sa décision », menace le chef de la section
syndicale des cheminots d’Alger pour une grève qu’il envisage nationale
et illimitée.
M. M.