Actualités : LAMAMRA COORDONNE AVEC LES REPRÉSENTANTS DE CINQ PAYS DU
SAHEL
L’Algérie accentue son offensive diplomatique
La situation sécuritaire dans la région du Sahel est de nouveau au
centre d’intenses discussions entre les pays limitrophes de cette
région. L’enjeu sécuritaire est au centre d’une importante réunion, qui
se tient depuis hier à Alger en présence des représentants du Mali, du
Burkina Faso, du Niger, du Tchad et de l’Algérie.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - La réunion, présidée par le ministre
algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, se tient à huis clos
et a pour ordre du jour «débat sur la situation sécuritaire dans les
pays du Sahel, notamment au Mali». La réunion en elle-même a regroupé le
ministre malien de la Réconciliation nationale Ould-Sidi-Mohamed Zahabi,
les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, Yipène Djibrill
Bassolé et du Niger, Mohamed Bazoum ainsi que l’ambassadeur du Tchad à
Alger, Salah-Hamid Heguerra. Lors de son intervention, brève d’ailleurs,
prononcée à l’ouverture des travaux de cette rencontre, M. Lamamra a
indiqué qu’il s’agit d’une «réunion de consultation orientée vers
l’action», soulignant qu’elle intervient à la veille de celle du Conseil
de sécurité des Nations unies devant se prononcer sur le renouvellement
ou non du mandat de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations
unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Le ministre algérien des
Affaires étrangères a qualifié cette réunion d’importante et opportune
«par rapport à l’action qui se développe au niveau de la communauté
internationale à l’égard des défis de la région en matière de
développement et de sécurité», a-t-il ajouté. Cela dit, des observateurs
considèrent que cette réunion d‘Alger intervient au moment où des
«manœuvres» marocaines destinées exclusivement pour cette région sont
enregistrées depuis la fin de l’année 2013 d’où l’offensive diplomatique
algérienne où primeront, diton «la sécurité et le développement de la
région». En effet, pour contrecarrer les visées du Maroc qui veut se
placer comme un interlocuteur privilégié des pays subsahariens,
l’Algérie entame un processus de consultation sécuritaire avec ses
voisins sahéliens. Le Maroc, faut-il le rappeler, n’est pas un membre du
Cemoc (Comité des états-majors adjoints opérationnel) qui regroupe les
pays de la région sahélienne et dont l’Algérie fait partie. «Les efforts
pour la lutte anti-terroriste et la surveillance des frontières contre
les incursions des narcotrafiquants ont été jusque-là payants. Le Maroc
pour sa part a toujours dénigré ces initiatives en cherchant à les saper
», soulignent ces mêmes observateurs. En novembre de l’année 2013, le
Maroc a engagé une «offensive», en invitant une vingtaine de pays de la
région à faire valoir la coopération sécuritaire en jouant dans le
financement d’une partie des équipements sécuritaires. «Malgré son rôle
limité au Sahel, le Maroc tente d’enrichir les discussions sur la
prolifération des armes dans la région», ajoute-t-on. Or, les visées du
royaume alaouite sont tout autre : «Sa stratégie est étroitement liée à
son expansion dans le sud saharien, en espérant récolter le maximum de
soutien pour sa politique dans le Sahara occidental».
A. B.
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