Actualités : POINT DE DÉCLARATION APRÈS LA RÉÉLECTION DE BOUTEFLIKA
Les Etats-Unis temporisent
Réélu depuis une semaine, Bouteflika a reçu des messages de
félicitations de présidents et chefs de gouvernement européens, des
présidents et rois des pays voisins au lendemain de son plébiscite. Les
Etats-Unis font figure d’exception : le département d’Etat garde le
silence. S’exprimera-t-il après la proclamation officielle des résultats
du scrutin par le Conseil constitutionnel.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Saluée par de nombreuses capitales, la
réélection de Abdelaziz Bouteflika à la magistrature suprême n’a
cependant suscité aucun commentaire de la part des Etats-Unis. Le
département d’Etat n’a pour le moment pas jugé utile de se joindre aux
voix qui applaudissent la réélection de Bouteflika. Un silence qui
pourrait être rompu maintenant que le Conseil constitutionnel a proclamé
de manière officielle les résultats de la consultation populaire. La
tradition, dit-on, veut que le département attende en effet cette
proclamation avant de se prononcer. Quoi qu’il en soit, les Etats-Unis
ne se sont pas empressés de s’exprimer, préférant temporiser. Pourtant
la venue de John Kerry à Alger en pleine campagne électorale avait été
présentée comme un soutien indéfectible du pays de l’Oncle Sam à un
quatrième mandat des plus contestés. Avant même qu’il ne foule le sol
algérien, Kerry avait été à l’origine d’une vive polémique. Des partis
politiques et des personnalités s’étaient, d’une seule voix, exprimés
contre cette visite qui intervenait en pleine campagne électorale, y
voyant une incursion dans la vie politique de l’Algérie. Une polémique
qui n’avait évidemment pas eu pour effet de modifier l’agenda du
secrétaire d’Etat américain qui avait rencontré le Président-candidat.
Un entretien qui aura fait couler beaucoup d’encre puisque la question
de la double casquette que portait Bouteflika au moment de cette
entrevue posait un problème d’éthique. La polémique n’a cessé d’enfler
après la traditionnelle conférence de presse qui accompagne ce genre de
déplacements. Interrogé sur son appréciation des élections, ses propos
ont visiblement été mal traduits. Le jour même de la conférence de
presse, l’agence de presse officielle annonçait que John Kerry se
réjouissait «de voir le processus de l'élection présidentielle se
dérouler dans la transparence». Ses propos étaient visiblement beaucoup
plus nuancés et le traducteur se serait permis quelques libertés puisque
le secrétaire d’Etat a en réalité déclaré que «nous attendons des
élections transparentes et conformes aux standards internationaux». Le
département d’Etat américain a été obligé de faire une mise au point et
de remettre les propos de John Kerry dans leur contexte. La porte-parole
du département d’Etat a d’ailleurs jugé utile de revenir sur ce
quiproquo. Jen Psaki a balayé d’un revers de la main toutes les analyses
selon lesquelles les Etats-Unis apportaient leur soutien à un candidat
lors de l'élection présidentielle quel que soit le pays. Les Etats-Unis
«n'engagent pas de soutien à des candidats dans les autres pays, ce qui
demeure le cas ici», ajoutant que les Etats-Unis «observent de près les
élections ». Quand se prononceront-ils ? Wait and see….
N. I.
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