Actualités : FRAUDE ÉLECTORALE
Benflis promet des preuves
Un livre blanc recensant tous les cas de
fraude électorale sera bientôt publié par Ali Benflis. Vingt-quatre
heures après la proclamation officielle du Conseil constitutionnel, il a
réitéré, hier, son rejet des résultats de ce scrutin.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Ali Benflis s’apprête à publier un livre
blanc comprenant tous les cas de fraude constatés par ses sympathisants
lors de l’élection du 17 avril. Le candidat à la présidentielle a
présenté, hier, un exemplaire de cet ouvrage au cours d’une conférence
de presse. «J’ai pris la résolution inébranlable de continuer d’exposer
et de dénoncer la fraude comme instrument de détournement des choix du
peuple et d’imposition du statu quo et de la stagnation au préjudice des
attentes et des intérêts véritables de notre pays. C’est dans cet esprit
et pour toutes ces raisons que je m’engage à informer le peuple algérien
au moyen de la publication d’un livre blanc de toutes les manifestations
et toutes les formes de cette entreprise frauduleuse dont le nom restera
à jamais lié à ce scrutin présidentiel», a déclaré Benflis lors de cette
rencontre organisée moins de 24 heures après la proclamation officielle
des résultats de l’élection présidentielle par le Conseil
constitutionnel. Des résultats que le candidat dit ne pas reconnaître
car ils constituent une caution d’une «fraude à grande échelle». «De
toute évidence, dans ce processus électoral qui vient de s’achever,
honteusement, le Conseil constitutionnel est sorti de sa neutralité en
adoptant un parti-pris manifeste pour un candidat. Le Conseil
constitutionnel a été totalement dépossédé de ses missions. Il a été
rabaissé au rang de simple appareil mis au service exclusif du régime en
place. Au lieu de s’imposer comme une institution républicaine, ne
servant que l’Etat, il a accepté et assumé sa dérive qui l’a conduit à
devenir l’instrument par lequel un habillage légal, trompeur, est
systématiquement donné aux actions et aux décisions douteuses du pouvoir
en place». A propos des membres de cette institution, Ali Benflis a
révélé que trois d’entre eux «ont mené campagne pour le
Présidentcandidat ». «Je ne donnerai pas de nom par respect à leurs
familles. Une vidéo consultable sur internet les montre durant la
campagne électorale», a-t-il souligné en dénonçant la nomination à la
tête du Conseil constitutionnel de Mourad Medelci «proche parmi les
proches» de Abdelaziz Bouteflika. Interrogé sur le rôle de l’armée dans
le processus électoral, Benflis a rappelé avoir pris acte «des
engagements de neutralité dont avait fait part le vice-ministre de la
Défense et chef d’état-major de l’armée». «Cependant, lors du scrutin,
nous avons constaté que l’institution militaire s’est mise dans la
posture de spectateur et a laissé faire la fraude électorale orchestrée
par l’administration». Le candidat a `réitéré sa volonté de poursuivre
le combat afin de concrétiser son programme de Renouveau national. Il
compte agir dans trois dimensions. Premièrement au sein du parti
politique qui est en cours de constitution. Le Pôle des forces pour le
changement, composé de la vingtaine de formations politiques qui l’ont
soutenu durant la campagne, constituera son second champ d’action.
Enfin, dans un cadre de débat politique plus global, Ali Benflis a
annoncé être prêt à travailler avec les partis du Front du boycott. «Les
membres de cette coordination ont pris attache avec moi. Ils ont leur
plateforme politique et je dispose moi-même d’un document. Nous allons
débattre afin de trouver les moyens de travailler sur un document
commun. Je soutiens toute initiative visant à casser ce système
corrompu». Pour ce qui est d’une éventuelle initiative politique lancée
par les autorités, il a déclaré n’accepter d’y participer qu’à la seule
condition qu’elle aboutisse à «un retour de la légitimité». «Pas
question de coopérer dans un cadre similaire à celui géré par Abdelkader
Bensalah», dira-t-il en référence au dialogue de la Commission nationale
sur les réformes politiques de 2011. Au sujet de son parti politique,
Ali Benflis a indiqué qu’il devrait rassembler des militants du Front de
libération nationale, formation politique qu’il a eu à diriger. «La
réussite de ma campagne électorale au niveau local je la dois aussi à
l’implication de la base militante du FLN».
T. H.
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