Actualités : BAC 2014
Le grand cafouillage


Navigation à vue au niveau du ministère de l’Education. A un mois d’un examen décisif pour des milliers de candidats, le ministre de l’Education annonce la tenue probable d’une seconde session du baccalauréat pour cette année avant de se rétracter. Le cafouillage est total.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Sur un ton des plus détachés, le ministre de l’Education annonçait jeudi que son département pouvait, dès cette édition du baccalauréat, instaurer une seconde session pour les candidats au baccalauréat n’ayant pas obtenu la moyenne requise. Pire encore, il affirme que son département n’avait même pas encore tranché et qu’il ne le fera que mardi prochain. Une annonce inédite qui intervient à un mois de l’examen. Son département est revenu hier à la charge pour apporter des précisions à ce qu’il qualifie de «lectures » pas tout à fait exactes de ses propos. Dans un communiqué, le ministère de l’Education rappelle que le dossier de la session de rattrapage faisait l’objet de consultations depuis décembre dernier et qu’une telle décision était subordonnée à l’aval du gouvernement et ne saurait être appliquée cette année mais pour l’édition de 2015. Sans consulter la famille de l’éducation ni ouvrir le débat à ce sujet, Baba Ahmed en avait pourtant fait l’annonce jeudi au moment même où les candidats au baccalauréat entraient dans la dernière ligne droite des révisions pour l’un des examens les plus décisifs. Comment pareille décision peut-elle être annoncée en cette période de l’année ? Comment des pédagogues ont-ils pu cautionner une telle décision de nature à perturber des élèves censés rester concentrés sur leurs révisions ? Visiblement au niveau du ministère de l’Education, ce paramètre n’a pas du tout été pris en compte, en témoignent les déclarations du ministre de l’Education sur le plateau du journal télévisé de la télévision publique. Baba Ahmed, il y a tout juste quelques semaines, clamait que la réflexion était en cours et que même si une décision en faveur de l’instauration d’une deuxième session était prise elle ne concernerait certainement pas la session 2014 du bac. Il avait évoqué une large concertation avec la famille de l’éducation avant de faire un choix en faveur de la réhabilitation de la fiche de synthèse ou de la mise en place d’une deuxième session. Deux options en ballottage au niveau du département de l’éducation. Il s’agit là d’un chantier essentiel. Un tel cafouillage à un mois de l’examen renseigne sur l’absence totale d’une réelle politique ou d’une stratégie en mesure de faire sortir l’école de son marasme. Dès son installation à la tête d’un des plus sensibles départements ministériels, Baba Ahmed n’avait pas caché son intention de ne pas faire de révolution. Il ambitionnait tout juste de rester dans le sillage de son prédécesseur sans bouleverser un système sclérosé et ayant souffert, des années durant, de réformes et de contre-réformes. Les dernières déclarations du ministre de l’Education puis les mises au point de son département ne font qu’accentuer un malaise né déjà d’une année fortement perturbée par de nombreuses grèves. La gestion catastrophique de ce dossier aura eu pour conséquence la mise à l’écart du premier responsable du secteur. La gestion de la crise avait été confiée à son collègue chargé de la réforme du secteur public. Un désaveu pour Baba Ahmed qui a aujourd’hui la lourde tâche d’organiser une session du baccalauréat en évitant le scénario de la triche généralisée de la session précédente et en préservant la sérénité des candidats et de l’ensemble de la famille de l’éducation, à un mois des épreuves du baccalauréat.
N. I.





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