Actualités : ELLES DEMANDENT LA DÉPÉNALISATION DE LEURS ACTES MÉDICAUX
Les sages-femmes veulent être protégées
Les
sages-femmes demandent à être protégées face à la multiplication des
actions en justice portées contre elles. Elles plaident pour la
dépénalisation de leurs actes médicaux.
Rym Nasri - Alger (Le Soir)
L’urgence pour les sages-femmes est de «dépénaliser» leurs actes
médicaux. «Il est temps de sensibiliser les autorités sur la
dépénalisation des actes médicaux de la sage-femme», a indiqué la
présidente de l’Union nationale des sages-femmes algériennes, Akila
Guerrouche, hier à Alger, en marge d’une journée parlementaire au thème
: «Le rôle et place de la sage-femme dans le système national de santé».
Une sage-femme qu’elle décrit comme une professionnelle de la santé
souvent «livrée» à elle-même et «limitée» dans les moyens mis à sa
disposition notamment dans les régions éloignées.
«Nous ne bénéficions d’aucun encadrement, même au sein des structures
hospitalières, mais au moindre détail et à la moindre faille, nous
sommes poursuivies en justice», dit-elle. Elle avance ainsi le taux de
80% de poursuites en justice des sages-femmes. Mme Guerrouche appelle
ainsi à «défendre» et à «protéger» les sages-femmes en appuyant la
dépénalisation de leurs actes médicaux, du moins, dit-elle, «le temps de
renforcer les effectifs, de former davantage de sages-femmes et recycler
celles déjà sur le terrain».
Elle revendique également la «reconnaissance» de la sage femme selon les
compétences décrétées par l’OMS.
Des compétences qui, selon elle, sont ignorées par tout le monde. «Il y
a une ignorance totale du rôle de la sage-femme et ses compétences»,
dit-elle. Pour la présidente de l’Union nationale des sages-femmes
algériennes, il est temps de vulgariser cette profession et de la
réglementer comme toutes les autres professions de la Santé. «Il faut
octroyer à cette profession son code de déontologie et son conseil de
l’ordre afin de pouvoir répondre aux besoins de la sage femme en tant
que professionnelle», a-t-elle ajouté.
Intervenant lors de la rencontre, le ministre de la Santé, Abdelmalek
Boudiaf, s’est voulu rassurant.
«Le problème des poursuites judiciaires des sages-femmes est
sérieusement pris en charge. C’est une question qui a été tranchée au
ministère de la Santé», a-t-il souligné. D’ailleurs, poursuit-il, «il
n’y a que ceux qui ne travaillent pas qui ne commettent pas de fautes».
Boudiaf invite ainsi la corporation des sages-femmes à prendre part aux
assises nationales de la santé. Selon lui, leurs préoccupations et leurs
propositions seront prises en charge lors de la nouvelle loi sanitaire.
R. N.
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