Actualités : FAUTE DE GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE
Un remaniement dicté par l’urgence
Le chef de l’Etat
et son Premier ministre ne sont pas parvenus à former un gouvernement
d’Union nationale. Agissant dans l’urgence et faute de bénéficier de
l’appui d’une partie de l’opposition, Abdelaziz Bouteflika a dû nommer
de nouveaux ministres en dehors de toute logique partisane.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir)
Le Président Bouteflika est parvenu, vingt jours après sa
réélection, à former un nouvel exécutif. Sauf que nous sommes loin du
concept de gouvernement «d’union nationale» promis par Abdelmalek Sellal
durant la campagne présidentielle. Les tractations avec le Parti des
travailleurs, le Front des forces socialistes et le Front el Moustakbel
n’ayant pas abouti, le premier gouvernement du quatrième mandat n’a pas
de réelle consonance partisane. Dans le camp des «alliés», le Front de
libération nationale est la principale victime de ce reprofilage
gouvernemental. Amar Saâdani, son secrétaire général, n’a cessé de
revendiquer le droit de driver l’exécutif. Au final, il n’a eu droit à
aucun nouveau poste puisque Bouteflika s’est contenté de remplacer
Mahmoud Khoudri par Khalil Mahi, ex-président de la commission des
Finances de l’Assemblée, au poste de ministre chargé des Relations avec
le Parlement. Echec cuisant pour le secrétaire général du FLN. Situation
analogue pour le Rassemblement national démocratique puisque Mohamed
Chérif Abbès laisse sa place aux Moudjahiddines à l’ancien-maire d’Oran
Tayeb Zitouni (à ne pas confondre avec son homonyme d’Alger) et
Bouabdallah Ghoulamellah (ex-ministre des Affaires religieuses) à
Abdessalem Bouchouareb (industrie et mines).
Dans la catégorie des grands perdants, figure également le courant
islamiste avec le départ de Mustapha Benbada. Amar Ghoul reste donc le
dernier rescapé de cette tendance. Il faut également préciser que ni
TAJ, ni même le Mouvement populaire algérien de Amara Benyounès n’ont
bénéficié de ce changement. Pour service rendu, les deux leaders ont
tout juste gardé une place au gouvernement, avec, pour Benyounès, un
passage du ministère du Développement industriel et de la Promotion de
l’investissement vers celui du Commerce. Ceux qui ont cru aux promesses
ante-électorales ont dû déchanter en apprenant qu’ils n’ont pas été
retenus au sein du gouvernement Sellal III. Mis à part le département
des finances, aucun changement notable n’est constaté dans les
ministères de «souveraineté». Karim Djoudi cède sa place à Ben Aknoun à
Mohamed Djellab qui était chargé du ministère délégué au Budget. Les
raisons du départ de Djoudi ne sont pas encore connues, mais elles
seraient liées à son état de santé. Khalida Toumi quitte également le
gouvernement après une carrière de douze années au ministère de la
Culture. Un départ qui n’a rien d’un limogeage puisqu’elle devrait être
nommée à un poste à l’étranger. Au frais du contribuable algérien. Parmi
les surprises citons l’arrivée de Hamid Grine à la Communication et le
retour au gouvernement de Abdelkader Khomri qui prend le ministère de la
Jeunesse.
Fait inédit, pour la première fois depuis l’indépendance, une femme est
nommée ministre de l’Education nationale. Nouria Benghebrit Remaoune qui
a eu à diriger le Centre national de recherche en anthropologie sociale
et culturelle (CRASC) d’Oran prend ce département en fin d’année
scolaire. A moins d’un mois du baccalauréat et du brevet, elle sera vite
confrontée à la dure réalité de ce secteur. On constate par ailleurs une
augmentation de la représentation féminine au sein de ce gouvernement.
Le nombre de femmes ministres a presque doublé, passant de 4 à 7.
T. H.
La liste du nouveau gouvernement
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a nommé lundi les
membres du nouveau gouvernement que dirige le Premier ministre,
Abdelmalek Sellal, annonce un communiqué de la présidence de la
République.
Conformément aux dispositions de l'article 79 de la Constitution, M.
Abdelaziz Bouteflika, président de la République et ministre de la
Défense nationale, a pris, ce jour et après consultation du Premier
ministre, un décret présidentiel portant nomination des membres du
gouvernement», indique le communiqué de la présidence de la République.
Sont nommés Mesdames et Messieurs :
- Abdelmalek Sellal, Premier ministre
- Tayeb Belaïz, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des
Collectivités locales
- Le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la
Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire
- Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères
- Tayeb Louh, ministre de la Justice, garde des Sceaux
- Mohamed Djellab, ministre des Finances
- Youcef Yousfi, ministre de l'Energie
- Abdessalem Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines
- Abdelwahab Nouri, ministre de l'Agriculture et du Développement rural
- Tayeb Zitouni, ministre des Moudjahidine
- Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses et des Wakfs
- Amara Benyounès, ministre du Commerce
- Amar Ghoul, ministre des Transports
- Hocine Necib, ministre des Ressources en eau
- Abdelkader Kadi, ministre des Travaux publics
- Abdelmadjid Tebboune, ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la
Ville
- Nouria Benghebrit, ministre de l'Education nationale
- Mohamed Mebarki, ministre de l'Enseignement supérieur et de la
Recherche scientifique
- Nouredine Bedoui, ministre de la Formation et de l'Enseignement
professionnels
- Mohamed El Ghazi, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité
sociale
- Dalila Boudjemaâ, ministre de l'Aménagement du territoire et de
l'Environnement
- Nadia Labidi, ministre de la Culture
- Mounia Meslem, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et
de la Condition de la femme
- Khelil Mahi, ministre des Relations avec le Parlement
- Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la
Réforme hospitalière
- Abdelkader Khomri, ministre de la Jeunesse
- Mohamed Tahmi, ministre des Sports
- Hamid Grine, ministre de la Communication
- Zohra Derdouri, ministre de la Poste et des Technologies de
l'information et de la communication
- Nouria Yamina Zerhouni, ministre du Tourisme et de l'Artisanat
- Sid-Ahmed Ferroukhi, ministre de la Pêche et des Ressources
halieutiques
- Abdelkader Messahel, ministre délégué auprès du ministre des Affaires
étrangères, chargé des Affaires maghrébines et africaines
- Hadji Baba Ammi, ministre délégué auprès du ministre des Finances,
chargé du Budget et de la Prospective
- Aïcha Tagabou, ministre déléguée après du ministre du Tourisme et de
l'Artisanat chargée de l'Artisanat. Par ailleurs, et en application de
l'article 78 de la Constitution, Monsieur le président de la République,
a nommé Monsieur Ahmed Noui, ministre secrétaire général du
gouvernement».
(APS)
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