
Régions : Oran
Rareté des offres d’emploi et clientélisme
La question
de l’emploi ne cesse de «travailler» au corps les chômeurs d’Oran, qui,
de manière cyclique, y compris durant la campagne présidentielle, n’ont
eu de cesse de se faire entendre par la tenue de sit-in.
Entre rareté des offres d’emploi véritables, c'est-à-dire dans le
secteur industriel productif, la règle de la primauté à la main-d’œuvre
locale est toujours battue en brèche, prenant presque des allures de
mirage aux alouettes.
A Arzew, à Oran et à Oued Tlelat, le recrutement de ces dizaines de
chômeurs toutes catégories, du simple manœuvre aux demandeurs bardés de
diplômes, ou encore aux détenteurs d’un savoir-faire technique, ne
semble pas correspondre à la réalité têtue des faits. D’une part entre
les offres restreintes, les réseaux clientélistes et familiaux de
recrutements, ajouter au tout les nouveaux salons de l’emploi, l’anem,
l’awem, qui ne parviennent plus à jouer leur rôle où du moins à faire
appliquer la loi.
Récemment que ce soit face à la zone industrielle pétrochimique d’Arzew
ou face au futur site de production de Renault Algérie, des chômeurs ont
manifesté et dénoncé les recrutements «hors main-d’œuvre locale».
La cible de ces protestataires, le non-respect par les recruteurs des
dispositions les obligeant à avoir recours prioritairement aux
structures locales de placement des demandeurs. De manière tout aussi
cyclique, les autorités promettent à chaque fois des réunions et des
enquêtes pour clarifier les situations.
Du côté des employeurs, on avance souvent l’impossibilité de trouver
parfois les profils et compétences requises pour les postes à pourvoir.
Arguments qui n’ont jamais convaincu les centaines de chômeurs
constituant la main-d’œuvre locale, et dont bon nombre assurent avoir
satisfait aux tests mais n’avoir jamais été rappelés pour le poste
convoité. Le Salon de l’emploi est devenu incontournable pour les jeunes
diplômés qui s’y précipitent à chaque nouvelle édition. D’ailleurs deux
jeunes informaticiennes ont pu à cet instant décrocher leur premier
emploi à Oued-Tlelat alors qu’elles résident à Oran. Pourtant l’Anem
d’Oran a récemment donné des chiffres évoquant quelque 873 jeunes ayant
été placés dans le cadre du Dispositif d'aide à l'insertion
professionnelle (DAIP), donc 873 placements pour des offres d’emploi
évalués à 1.153. Effectivement, tant que les opportunités de recrutement
seront toujours aussi faibles, les réclamations, les rancœurs et les
désespérances seront toujours grandes chez les jeunes chômeurs, quels
qu’ils soient.
Faycal M.
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