Actualités : DISSOLUTION DE L’APN ET ORGANISATION D’ÉLECTIONS
LÉGISLATIVES ANTICIPÉES
La classe politique divisée
La question de la dissolution de l’Assemblée
populaire nationale et l’organisation d’élections législatives
anticipées, refait surface au lendemain de la réélection d’Abdelaziz
Bouteflika pour la quatrième fois à la tête du pays.
Cette option déjà revendiquée par un certain nombre de partis, quelques
semaines après l’élection de l’actuelle APN, divise la classe politique.
Même ceux qui sont pour n’envisagent pas et ne partagent pas une
démarche consensuelle.
Djeloul Djoudi, porte-parole du PT :
«Nous sommes contre le maintien d’une Assemblée non représentative»
«Le PT a été dès le départ pour la dissolution de l’APN pour se diriger
vers des élections législatives anticipées. Nous avons même été les
initiateurs de cette revendication. Une proposition due aux résultats
préfabriqués que nous avons largement contestés et qui sont la
résultante d’une fraude flagrante. Nous sommes ainsi contre le maintien
d’une Assemblée non représentative et polluée par des hommes d’affaires.
C’est donc une Assemblée à qui nous ne pouvons confier des lois
importantes ou décisives pour la nation, notamment la Constitution. Nous
sommes enfin pour une Assemblée élue d’une façon libre, honnête et
démocratique avec le respect du choix du peuple».
Abdelkader Boudjouras, porte-parole du FNA :
«Il y a urgence à dissoudre et élire un Parlement compétent»
«Nous sommes pour la dissolution de l’APN et aller vers des élections
législatives anticipées. Ce Parlement issu de la fraude et de la
politique des quotas n’a pas accompli son devoir législateur et s’est
même opposé à plusieurs propositions de lois importantes pour le pays, à
l’exemple de la criminalisation du colonialisme français.
C’est donc une Assemblée sans intérêt pour le peuple et la nation, d’où
l’urgence de la dissoudre et élire un autre Parlement représentatif et
compétent».
Sofiane Djilali, président de JIl Jadid :
« Il faut qu’il y ait d’abord des garanties»
«Il est clair que l’APN actuelle n’est ni crédible, ni représentative.
Elle est même le reflet de la fraude. Nous sommes donc pour sa
dissolution mais pas dans l’immédiat. Car avant d’aller vers des
élections législatives anticipées, il faut qu’il y ait les garanties
d’un scrutin fiable. Pour cela nous devons nécessairement passer par
l’amendement de la loi électorale. Je citerai en guise d’exemple les
chapitres liés à la gestion du scrutin par l’administration qui est
complètement inféodée au pouvoir et non pas au service du peuple. Pour
le pricipe nous sommes donc d’accord, mais s’il n’y a pas des garanties
notre parti boycottera».
Saïd Bouhadja, Porte-parole du FLN :
«C’est une minorité qui prône la dissolution de l’APN»
«Ceux qui prônent la dissolution de l’APN sont d’abord une minorité.
Ensuite, il faut savoir que pour la dissolution d’une Assemblée il faut
qu’il y ait une grande impasse politique. Ce qui n’est pas le cas,
puisque de tous les pays arabes, l’Algérie est le plus stable sur ce
plan. Nous pensons enfin, que le Parlement issu du scrutin de 2012 a été
élu d’une manière démocratique et transparente et qu’il serait
totalement incohérent de le dissoudre. Nous sommes contre des élections
législatives anticipées ».
Atmane Mazouz, secrétaire national à la communication au RCD :
«Le débat est ailleurs»
«Au RCD, le débat est ailleurs et il est hors de question de s’inscrire,
à l’heure actuelle, dans l’agenda tracé par le pouvoir qui ne cherche
qu’à brouiller les initiatives de l’opposition et à les pervertir. Nous
ne sommes pas encore sortis d’une arnaque électorale pour envisager
entrer dans une autre qui sera analogue à la précédente. L’écrasante
majorité des acteurs politiques appelle à l’urgence d’organisation d’une
transition démocratique, seule alternative au salut national. C’est vrai
que l’actuelle Assemblée, issue d’une fraude massive comme celle qui a
vu l’intronisation de l’actuel chef de l’Etat, est illégitime et ne
représente aucunement les Algériens. Mais avec l’actuel régime,
l’Algérie continuera à subir les fraudes et les rituels électoraux
hérités de l’époque coloniale, avec en prime, la confiscation de la
souveraineté populaire et le règne de l’arbitraire. Les Algériens
appellent à une vraie alternative et non aux rééquilibrages éphémères
dictés par le système pour sa pérennité. Le RCD travaille au sein de la
coordination pour les libertés et la transition démocratique à
l’avènement d’une transition qui aboutira, entre autres, à un consensus
et une convergence des forces patriotiques et démocratiques à même
d’impulser des processus électoraux libres, transparents et réguliers.»
Propos recueillis par Mehdi Mehenni
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