Actualités : Le Bonjour du «Soir»
Des vérités bonnes à redire


Par Maâmar Farah
J’ai lu avec bonheur les précisions de M. Moussaoui, ancien haut cadre de la présidence, à propos de l’épisode Mustafa Lacheraf. Mon aîné et respectable confrère Hamidechi Boubekeur ayant eu l’élégance de publier cet éclairage en bas de sa chronique, je crois qu’il serait utile d’ouvrir un débat sur cette fin de règne de Boumediène qui soulève encore tant de polémiques.
J’ai échangé récemment des courriels avec M. Paul Balta, correspondant du Monde à Alger dans les années 1970 et qui détient l’enregistrement d’une cinquantaine d’heures d’entretiens avec Boumediène. Que ce soit dans ses écrits ou dans ces messages, M. Balta a toujours eu quelques problèmes à qualifier Boumediène de «dictateur» car nous étions dans une époque où le Tiers-Monde essayait de s’affirmer et de se libérer des idéologies et des systèmes dominants. Et, pour toute une génération, les «dictatures» c’étaient plutôt les pouvoirs contre-révolutionnaires de Pinochet ou de Hassan II.
Boumediène soutenait Lacheraf dans sa tentative de moderniser l’école et de l’adapter à son siècle ; cette école qui était certes performante mais qui commençait déjà à subir les assauts des réactionnaires. Malheureusement, à la fin de son règne – à partir de 1977 –, les forces rétrogrades commençaient à imposer leur diktat, via un FLN transfiguré, par des décisions surprenantes qui trouveront leur pleine mesure dans les années 1980. Ce fut la décennie de l’ancrage définitif dans l’arabo-islamisme.
Et à propos des juifs, je dois rappeler qu’ils exerçaient librement leur culte à la synagogue de Bab-El-Oued, entre autres, dont les portes étaient grandes ouvertes… C’était dans les années 1970 !
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