Sports : Après la CAN-2013 et l’échange de mars dernier, les deux hommes
étalent leur différend
Halilhodzic-Feghouli, les raisons d’un désamour…
La
polémique engendrée par la charge de travail imposée par le
sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, reprend de plus belle.
L’épisode étalé sur la place publique suite à des déclarations faites
par le meneur de jeu du FC Valence, Sofiane Feghouli, qui affirmait que
son modeste rendement, sous le maillot de la sélection, pendant la
CAN-2013 et au sein de son équipe, après l’épreuve continentale durant
laquelle les Verts ont quitté la scène dès le premier tour, remonte à la
surface quelques jours avant le début de la Coupe du monde.
Lors de la zone mixte organisée la semaine dernière au niveau du CTN de
la FAF à Sidi-Moussa, un joueur, Sofiane Feghouli, n’est pas allé avec
le dos de la cuillère pour critiquer le trop-plein de charge physique
imposée aux joueurs de l’EN pendant la première phase de préparation des
Verts en vue du Mondial brésilien. La vedette de Valence qui a confié
qu’il ressent une grosse fatigue, lui qui a rejoint le stage de l’EN à
Alger quarante-huit heures après la fin de la Liga, s’est offusqué sur
le contenu du travail effectué sous les ordres du staff de Coach Vahid.«Je
ne vous cache pas que je suis très fatigué. La charge physique est
intense. On travaille très dur. On fait du biquotidien, parfois plus de
2 heures sous la chaleur. Il n’est pas facile de supporter tout ça. On
verra dans les semaines qui arrivent comment ça va se passer. Espérons
qu’on pourra récupérer rapidement», a-t-il signifié aux journalistes
présents au CTN de Sidi-Moussa. Des propos qui ne sont pas tombés dans
l’oreille d’un sourd. Vendredi, soit plus de quatre jours après la zone
mixte des joueurs, le sélectionneur des Verts trouvait, au cours du
point de presse organisé à Genève à la veille du match amical face à
l’Arménie, l’occasion de répliquer au stratège de Valence. Estimant que
le «groupe a bien répondu au travail de régénération effectué à Sidi
Moussa», Halilhodzic épinglera, sans le nommer le numéro 8 du club Che.
«Ecoutez, je n’ai aucun problème avec Feghouli. S’il est fatigué, il n’a
qu’à se retirer. Il ne faut pas, à chaque fois, trouver des excuses.
Tous les autres joueurs ont été satisfaits du travail qu’on a fait
durant cette première partie de préparation. Il n’y a eu aucun problème
de fatigue chez les joueurs. Tout le monde a bien travaillé sans aucun
problème. Tout le groupe est prêt et il n’y a aucun blessé, à
l’exception de Ghilas qui a reçu un coup à la cheville. Nous avons
effectué un travail exceptionnel, adapté au nombre de matchs qu’on va
jouer au Brésil. Les joueurs ne souffrent d’aucun problème musculaire,
c’est une première depuis trois ans», a-t-il déclaré relevant,
statistiques à l’appui, que «Feghouli a joué en tout 59% des matchs de
son club. Sur les 56 matchs disputés par Valence cette saison, il a joué
seulement 19 parties au complet, et 31 en tant que titulaire. Tous les
joueurs souffrent au début du stage de la fatigue, mais après, tout
rentre dans l’ordre». Sur sa lancée, le technicien bosnien s’appuiera
sur l’exemple du joueur de Grenade, Yacine Brahimi, qui «n’est pas, non
plus, fan du travail physique» mais qui «s’est exercé comme tout le
monde» affirmant que «Sofiane(…) n’aime pas trop faire d’efforts
physiques ou peut-être il n’a jamais suivi ce genre de programme
auparavant.» Plus direct, Halilhodzic rappelle l’épisode de la CAN-2013
et tranche sur la certitude que Feghouli trouve toujours à redire
concernant ses méthodes de travail. «C’est toujours lui qui se plaint de
la fatigue, comme ce fut le cas après la CAN-2013, et je sais pourquoi
il dit ça. Moi, je connais mon travail et je sais ce que je suis en
train de faire.» Avant de fermer cette parenthèse, Halilhodzic
rappellera que l’EN « prépare un Mondial, pas un championnat de quartier
sur Alger» et de conclure : «Je préfère qu’ils disent qu’on travaille
beaucoup et qu’on est fatigué que le contraire. La Coupe du monde
nécessite une grande exigence, car on n’ira pas là-bas en touristes.»De
quoi faire baisser un petit peu la tension à la veille d’une compétition
majeure pour laquelle joueurs, staff technique et dirigeants ont besoin
de sérénité. L’échange Feghouli- Halilhodzic, dans son troisième épisode
(le second s’est déroulé à la veille du match de mars dernier face à la
Slovénie quand Feghouli a décidé de se faire extraire une dent de
sagesse au lieu de se présenter au stage de l’EN), paraît servir la
cause d’une énième polémique dont les tenants et aboutissants sont loin
d’être identifiés.
M. B.
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