Actualités : CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’OIT
L’UGTA perd sa place
L’Algérie a perdu son siège au
sein du conseil d’administration de l’Organisation internationale du
travail (OIT). En effet, pour le groupe des travailleurs, l'Algérie,
représentée par la Centrale syndicale UGTA et qui briguait un siège de
membre titulaire parmi 14 candidatures, a vu sa candidature ne
recueillir que 36 voix, loin derrière le dernier prétendant retenu (96
voix).
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Les élections pour les différents
collèges, soit trois au total ont eu lieu avant-hier, soit près d’une
semaine après l’ouverture de la 103e session de la conférence annuelle
de l'OIT, dont les travaux ont débuté le 28 mai dernier à Genève.
Selon nos sources, la candidate sortante de l’UGTA, en l’occurrence Mme
Hadja Kaddous n’a pu obtenir que 36 voix, alors que le nombre de
candidatures retenues par la commission électorale était de 14. En juin
2011, faut-il le rappeler, l’Algérie avait été élue en qualité de membre
adjoint au Conseil d’administration du Bureau international du travail
pour la période 2011-2014, au titre de la région africaine.
Les élections se sont déroulées dans le cadre de la 100e session de la
Conférence internationale du travail (CIT) tenue à Genève du 1er au 17
juin 2011. La présence de l’Algérie au Conseil d’administration avait
été également renforcée par l’élection de Mme Hadja Kaddous en tant que
membre titulaire du groupe des travailleurs et de M. El Mahfoudh
Megateli en qualité de membre adjoint au sein du groupe des employeurs.
Il n’en demeure que pour cette fois-ci, la candidature de l’Algérie n’a
pu franchir le cap de cette élection, ce qui a poussé un plus grand
nombre d’observateurs à se demander si «l’Algérie n’a pas payé les frais
de sa position de non-soutien aux «révolutions du Printemps arabe», dont
certaines organisations syndicales arabes à l’image de l’UGTT ont été
les initiateurs.
En effet, il est important de rappeler que l’enjeu de ces 103 sessions
des travaux de l’Organisation internationale du travail a été dominé par
le travail de coulisses et des tractations engagées notamment par les
organisations syndicales affiliées à la Confédération syndicale
internationale (CSI), en soutenant particulièrement les organisations
syndicales des pays arabes ayant appuyé les «révoltes des pays arabes».
A ce propos, il est important de noter que la secrétaire générale de la
Confédération syndicale internationale (CSI), Mme Sharan Burrow a
affiché son parti pris avec les organisations syndicales ayant soutenu
les «révoltes du Printemps arabe».
La lettre adressée en janvier dernier à l’UGTT atteste de la stratégie
mise en place par la CSI, à quelques mois de la tenue de la session de
l’OIT. En mars dernier, les organisations syndicales affiliées à l’Ousa
comme à la Cisa à l’exception de la Tunisie et du Qatar, avaient affiché
leurs oppositions à la politique prônée par la CSI. C’était lors des
travaux de ces derniers qui ont eu lieu à Alger, sous l’égide de l’UGTA.
«La CSI est la partie ancienne conservatrice et inefficace du mouvement
syndical. La CSI monopolise l’OIT, une OIT qui est devenue un médiateur
faible. Un outil dans les mains des gouvernements et des employeurs.
(...)
Les attaques orchestrées par la CSI contre l’Ousa et la Cisa reflètent
sa véritable vision d’un mouvement syndical non libre, non démocratique
et collaborateur monolithique de classe. (…) Que l’alliance historique
créée par l’Ousa-Cisa-FSM peut jouer un rôle important dans le
renforcement de la coordination au niveau régional et international.
Elle peut avoir un impact important au sein de l’Organisation
internationale du travail (OIT) et ses pratiques», a souligné avec force
le secrétariat de la Fédération syndicale mondiale, un des plus grands
soutiens de l’Ousa.
Cela dit, l’échec de l’UGTA n’est pas seulement lié à son positionnement
politique international. L’UGTA se voit aujourd’hui dans l’obligation de
revisiter certaines de ces positions, voire faire son bilan notamment en
termes d’actions syndicales mais aussi sur le plan organique.
Il est à noter que le Bureau international du travail est le secrétariat
permanent de l’Organisation internationale du travail. Il sert de
quartier général à l’ensemble des activités de l’organisation qu’il met
en œuvre sous le contrôle du Conseil d’administration et sous l’autorité
du directeur général.
A. B.
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