Actualités : MERS CORONAVIRUS
«La vigilance est de mise»
La confirmation de deux cas
de MERS coronavirus en Algérie précisément à Tlemcen, et le décès de
l’un d’entre eux, n’exclut pas d’éventuelles contaminations. C’est ce
qu’affirme le Pr Abdelkrim Soukehal qui préconise la vigilance.
Rym Nasri – Alger (Le Soir)
«A partir du moment où le virus a atterri en Algérie, il va
commencer à circuler et d’éventuelles contaminations ne sont pas à
exclure», a indiqué l’épidémiologiste et spécialiste en médecine
préventive, santé publique et hygiène, le Pr Abdelkrim Soukehal, hier,
au forum d’El Moudjahid à Alger. Seulement selon lui, la situation
n’incite guère à l’inquiétude même si la vigilance est recommandée.
Pourtant, le spécialiste n’hésite pas à mettre en garde contre cette
épidémie qui, dit-il, «n’est qu’à son début et qui donne à réfléchir».
Et de préciser que, désormais, l’Algérie est entrée en phase épidémique
qui peut «s’arrêter» ou «flamber». «L’épidémie ne fait peut-être que
commencer mais la vigilance est de mise», dit-il encore. Il rappelle
ainsi l’aspect dangereux de cette pathologie. «Le MERS coronavirus est
une maladie à haute contagiosité et d’une extrême gravité vue sa
mortalité élevée. Transmissible par voie aérienne, elle se manifeste par
des symptômes respiratoires et digestifs, et cause des affections
rénales (insuffisance rénale) et finit par détruire le rein»,
précise-t-il.
Et de citer le nombre de cas confirmés dans le monde qui, jusqu’au 4
juin dernier, a atteint 681 causant 204 décès. Insistant sur la
prévention, l’intervenant affirmera que l’isolement strict des cas
infectés demeure très important car cela permettra de bloquer la
diffusion du virus et de limiter les affections.
Notant la contamination nosocomiale, il soulève aussi le problème de
gestion des risques de contamination dans les hôpitaux et structures de
santé. Pour lui, tous les dispositifs et matériels d’hygiène dans ces
lieux doivent être «revus» et «reformulés». Le Pr Soukehal exclut, en
outre, toute interdiction de la Omra et du Hadj afin d’éviter la
propagation du virus. «Il faut gérer le risque et ce travail ne doit pas
être répressif mais plutôt informatif afin de pouvoir repérer les cas
infectés».
Il insiste sur la nécessité du port des masques par les hadjis et de se
laver les mains puis de les désinfecter. Toutefois, l’épidémiologiste
approuve la mise en place du dispositif de surveillance dans les
aéroports notamment les caméras à infrarouge même s’il estime que c’est
aux personnes ayant effectué la Omra de se présenter d’elles-mêmes, au
moindre signe, pour le diagnostic.
«La peur est de voir ces personnes affectées et non déclarées se
déplacer dans des lieux publics telles les mosquées et propager le MERS
coronavirus», a-t-il ajouté.
R. N.
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