Actualités : Assises nationales de la santé
Une loi sanitaire en élaboration et des attentes
Les attentes sont grandes concernant les assises de
la santé qui ont débuté hier au Club-des-Pins avec comme objectif
l’élaboration de la nouvelle loi sanitaire. Ceci d’autant que les
recommandations des dernières rencontres sont restées lettre morte. Pour
Abdelmalek Sellal, présent à l’ouverture de la rencontre, la
problématique du secteur «n’est pas une question de finances mais plutôt
une question de gestion.». Les professionnels en attente eux, d’un
changement de fond et d’un message politique allant dans ce sens sont
restés néanmoins sur leur faim.
F.-Zohra B. Alger (Le Soir)
«Nous dépensons et finançons actuellement le secteur de la santé
mais le résultat n’est pas au niveau attendu, nous ne ferons pas donc
marche arrière s’agissant des questions de santé», a déclaré Abdelmalek
Sellal.
Le Premier ministre a aussi appelé à une complémentarité entre le
secteur public et privé. «Il faut une large concertation et un consensus
autour des assises prêt à être appliqué. Nous défendrons les résultats
des assises devant les parlementaires», a assuré Abdelmalek Sellal. Pour
le Premier ministre, la problématique du secteur de la santé est
directement liée à la planification et à la vision, a noté Abdelmalek
Sellal. Ce dernier évoquera à plusieurs reprises la notion de justice
sociale concernant l’accès aux soins.
Le Premier ministre a aussi évoqué les défis à relever et qui concernent
la prise en charge des maladies chroniques, la prévention contre les
phénomènes pathologiques nouveaux et l’amélioration du service public de
la santé. Pour le premier ministre aussi le regard sur le secteur privé
doit changer, ce secteur devant être considéré selon lui comme un
partenaire du système national de santé. Abdelmalek sellal mettra par
ailleurs l’accent sur la gestion notant que le système de Santé n’est
pas une question de finances et de dépenses mais plutôt une question
d’organisation.
Evoquant des lacunes, le premier ministre dira que ce volet doit être
maitrisé «pour que le service public de santé soit le même dans toutes
les régions du pays». Abdelmalek sellal a déclaré que les efforts
financiers seront poursuivis en faveur du secteur, notant que les
recommandations des assises seront prises en considération et appliquées
sur le terrain. Les principaux acteurs du secteur de la santé se
réunissent l’espace de deux journées pour se pencher sur l’élaboration
de la nouvelle loi sanitaire. La rencontre fait suite aux assises
régionales tenues au cours des dernières semaines. Hier et en présence
du Premier ministre et des représentants du gouvernement, les
participants aux assises ont commencé des travaux d’ateliers avec comme
objectif de sortir avec des propositions et des recommandations. Pour sa
part le ministre de la Santé a précisé qu’il s’agissait d’arriver à des
recommandations pour un secteur particulièrement sensible. «Il n’est
plus possible de gérer ce secteur par un cadre juridique qui freine sa
gestion, a déclaré le ministre, notant que «les textes de gestion des
établissements freinent le gestionnaire, le freinent par la bureaucratie
et compliquent son travail.» Le ministre a aussi insisté sur la
nécessité d’une carte sanitaire qui définit les responsabilités comme il
signalera «un secteur du médicament et du produit pharmaceutique non
maîtrisé par l’absence d’introduction de techniques modernes.»
F.-Z.B.
Dr Charaoui, président du Conseil de l’ordre des
chirurgiens-dentistes :
«Nous devons avoir notre place dans l’échiquier médical»
Pour le docteur Charaoui, les assises sont attendues depuis
longtemps par les professionnels qui selon lui espèrent un changement
sur le plan médical. «Il faut que cette spécialité ait sa véritable
place dans l’échiquier médical. La bouche est ainsi le point de départ
de nombreuses pathologies. Si nous soignons le bucco-dentaire nous
éviterons beaucoup de maladies
«A assuré le spécialiste. Pour ce dernier, il devrait aussi y avoir un
changement d’appellation pour la spécialité et passer à docteur en
médecine dentaire.
F.-Z.B.
M. Benhamdine, président de la Société algérienne de pharmacie :
«L’agence nationale des produits pharmaceutiques doit être créée»
M. Benhamdine dira apprécier la concertation engagée dans le cadre
des assises de la santé. «Il était temps de nous réunir et de se
concerter mais nous espérons des suites a ces assises» A déclaré M.
Benhamdine.
Pour ce dernier la création de l’agence nationale des produits
pharmaceutiques est une urgence. Selon lui, la loi doit être modifiée
pour que l’Agence soit mise sur pied et que les textes d’application mis
en place. «La loi est bloquée» a-t-il précisé. Il dira aussi espérer
l’application des recommandations des assises «d’autant que beaucoup de
temps a été perdu depuis les années 86 et 2008.
Dr Yousfi, président du SNPSSP :
«Y a-t-il une volonté politique de changement ?»
Selon le docteur Yousfi président du Syndicat national des
praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), les spécialistes
attendent ces assises depuis 16 années. «Nous nous demandons en fait
s’il y’a une volonté politique de changement. Nous avions toujours dit
qu’il n’y avait pas de volonté d’engagement politique dans le secteur de
la Santé.» A déclaré le docteur Yousfi précisant qu’il faudrait que le
gouvernement mette la Santé parmi les priorités à prendre en charge.
Selon le docteur Yousfi, le meilleur exemple de l’instabilité du secteur
est relatif à la nomination de huit ministres en l’espace de dix années.
«La nouvelle loi sanitaire est une priorité mais elle n’aura pas
d’impact s’il n’y a pas une volonté politique de changement» a souligné
l’intervenant. Un message fort et clair doit être donné de la part des
décideurs», a déclaré le docteur Yousfi.
Dr Lotfi Benbahmed, président du Conseil de l’ordre des pharmaciens :
«Nous devons axer notre travail sur le patient»
Intervenant hier en marge des assises nationales de la Santé, le
docteur Benbahmed a assuré adhérer à la démarche de la rencontre,
d’autant que la loi 85-05 est largement dépassée rappelle-t-il.
«Nous devons anticiper, réviser et agir selon la situation de notre
pays. Le pharmacien doit aussi axer son travail sur le suivi du patient,
il ne doit pas seulement être l’homme du médicament.
A assuré le docteur Benbahmed, notant que le pharmacien doit suivre le
malade dans son parcours thérapeutique. «Nous voulons intégrer cette
vision dans la nouvelle loi sanitaire et mettre en place les bonne
pratiques de cette fonction.
La traçabilité de la responsabilité du pharmacien doit aussi être mise
en évidence selon l’intervenant. Selon lui aussi dans la nouvelle loi
els ordres doivent être séparés comme il suggérera la présence d’un
magistrat au niveau des conseils de discipline. Pour le docteur
Benbahmed aussi, il est fondamental de développer les corps d’inspection
puisque selon lui il n’existe actuellement que deux inspecteurs a
accomplir leur mission sur le terrain.
F.-Z.B.
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